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Nouvel an 2018 : les voeux de Cellou Dalein Diallo

Guinéennes et Guinéens,
Mes chers compatriotes,
À l’occasion du nouvel an, je suis très heureux de vous souhaiter une excellente année 2018 et de vous adresser mes vœux les meilleurs de santé et de prospérité.
J’adresse aussi mes vœux fraternels de réussite à nos compatriotes de la diaspora et aux étrangers résidents dans notre pays.
Je souhaite un prompt rétablissement à nos malades. Je salue la mémoire de nos disparus notamment ceux arrachés à notre affection au cours de l’année écoulée. Je joins mes prières aux vôtres pour le repos de leurs âmes.
A notre vaillante armée, engagée au service de la paix en Afrique, tous mes vœux ! Je prie pour le repos éternel de nos soldats tombés au champ d’honneur. Je réitère mes condoléances aux familles endeuillées auxquelles je renouvelle toute ma solidarité et tout mon soutien. La nouvelle République pour laquelle nous nous battons ne les oubliera pas.
J’ai une pensée profonde pour les milliers de jeunes Guinéens qui ont fui le chômage, la précarité, les violations récurrentes des droits humains et des libertés fondamentales et qui se retrouvent aujourd’hui en détresse dans les marchés aux esclaves de Lybie ou au large de Lampedusa. Je les invite à revenir au pays, se battre avec nous pour l’avènement d’une Guinée prospère et juste, soucieuse de l’avenir de ses enfants.
Aux orphelins et aux orphelines du virus Ebola qui a fait tant de ravages dans notre pays, vous êtes au cœur de mes préoccupations et vous méritez de bénéficier de l’attention et de la solidarité de la nation.
J’adresse enfin très humblement à la Guinée, notre cher pays et à tous ceux qui y vivent, mes souhaits d’une année pacifique faite d’esprit de concorde et de réconfort matériel et moral.
Mes chers compatriotes,
Nos fêtes de fin d’année ont encore une fois hélas, un arrière- goût de deuil. L’assassinat des jeunes élèves Souleymane Diakité et Saifoulaye Bah lors de la grève des enseignants, prouvent à suffisance, le recul incessant de notre pays en matière de libertés publiques et de droits humains. Encore une fois, il n’y aura ni enquête ni procès, ni dédommagement matériel et moral. Comme il n’y en a point eu pour Zakariaou Diallo, Mme Sayon Camara et les nombreuses autres victimes des manifestations politiques et syndicales.
Que faire d’autre que lutter et lutter encore devant un régime qui tue, qui affame, qui ségrégue ; un régime qui oublie de soigner et d’éduquer ; un régime cynique qui n’a aucun égard pour la veuve et l’orphelin ? Un régime qui n’a aucun respect pour la parole donnée ? Pourtant l’accord politique du 12 octobre était un engagement ferme. Mais nous constatons que l’indemnisation des victimes des violences politiques n’a pas commencé, aucune enquête pour identifier les auteurs n’a été ouverte, la discussion du projet de loi sur la CENI n’a pas commencé et la Haute Cour de justice n’est pas mise en place.
Mais, l’inlassable combat que mène notre peuple pour l’instauration de l’Etat de droit et d’une démocratie apaisée finira bientôt par aboutir.
Chers compatriotes,
2017 a largement dépassé 2016 sur le plan de la misère et du désespoir. Vous vous doutez bien qu’à ce compte-là, 2018 sera bien pire encore. L’ennui avec Alpha Condé, c’est que seuls l’insécurité, la corruption et le prix des denrées de première nécessité affichent une courbe de croissance régulière. Alpha Condé n’avait-il pas promis de fixer le prix du riz à 25000 francs le sac de 50 kilos ? Nous l’achetons aujourd’hui à 10 fois plus.
Chers compatriotes,
Vous le savez tous, la Guinée n’a jamais été aussi corrompue que sous le régime d’Alpha Condé. Et cette corruption s’aggrave d’année en année. Selon le dernier classement des pays par degré de corruption dans les affaires publiques, la Guinée occupait le 142 ème rang en 2015. Elle est descendue au 147ème rang en 2017. Un recul de 5 places ! Elle est ainsi dans le groupe des 29 pays les plus corrompus du monde.
Chers compatriotes,
Disparitions et meurtres, kidnapping et justice populaire, la question sécuritaire n’aura jamais été aussi préoccupante dans notre pays. Le kidnapping avec payement de rançons est une forme de criminalité que le pays n’avait jamais connue. Plus d’une douzaine d’opérateurs économiques en ont été victimes ces derniers mois. A l’heure qu’il est, Elhadj Abdourahmane Diallo, âgé de 82 ans, est depuis bientôt un mois entre les mains de ses ravisseurs qui exigent une rançon de loin supérieure à ses moyens. Visiblement, rien n’est fait pour démanteler ces réseaux et mettre un terme à ces nouvelles formes de banditisme et de crime organisé.
Nous savons tous que la défaillance de l’Etat est à l’origine de cette insécurité galopante. C’est comme s’il a complètement démissionné de son rôle régalien de protection des citoyens et de leurs biens. L’UFDG, une fois aux commandes, s’attachera à mettre un terme à cette insécurité ambiante notamment par la mise en œuvre d’une politique efficace de formation, de motivation et d’équipement des forces de sécurité.
Mes chers compatriotes,
La situation sécuritaire pour le moins délétère qui prévaut en Guinée est aussi en lien avec l’état de la justice. Considérée comme sous équipée, corrompue et complètement asservie au pouvoir, la justice dans notre pays tarde à répondre aux attentes des citoyens et des entreprises.
A titre de rappel, la tenue du procès sur les massacres perpétrés le 28 septembre 2009 est encore attendue malgré les multiples promesses du gouvernement. Les massacres de Zoghota, Womey n’ont connu aucune suite judiciaire.
Mes chers compatriotes,
Comme je l’ai dit plus haut, la Haute Cour de Justice n’a toujours pas vu le jour, malgré les engagements pris à cet égard dans l’Accord politique du 12 Octobre 2016. Le pouvoir refuse ainsi de parachever notre édifice judiciaire pour pouvoir continuer à garantir une impunité totale au Président de la République et à ses Ministres. C’est pourquoi en 2018, nous continuerons notre combat pour exiger la mise en place effective de cette importante institution.
La majorité parlementaire de son coté, bloque toute initiative de l’opposition visant à mettre en place des commissions d’enquêtes parlementaires pour vérifier des présumés faits de corruption et de détournements par les membres du gouvernement.
Chers compatriotes,
Comme vous le savez, nos libertés sont menacées en particulier la liberté de presse. Des radios et Télévisions sont suspendues ou fermées de manière récurrente. Les journalistes sont régulièrement victimes d’arrestations arbitraires, d’agressions physiques et verbales. On a même enregistré la disparition mystérieuse du journaliste Cherif Diallo et l’assassinat d’un autre, Mohamed Koula Diallo dans des circonstances non encore élucidées.
Une telle situation est d’autant plus grave que la liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique et l’une des conditions primordiales de son progrès. L’UFDG renouvelle son engagement à se battre aux côtés des médias pour le respect de leurs droits et l’accomplissement de leur noble métier.
Mes chers compatriotes,
Notre système éducatif n’a cessé de se dégrader en dépit des nombreuses promesses faites par le gouvernement aux enseignants et élèves en vue de son amélioration. Depuis sept ans, les promesses se succèdent sans aucune réalisation, dans un mépris total du corps enseignant et de leurs syndicats respectifs, avec des conséquences dévastatrices sur le niveau de nos enfants.
Laisser perdurer un tel système équivaudrait non seulement à créer des illusions à nos enfants sur leurs chances de réussite, mais aussi et surtout, à compromettre définitivement leur avenir dans un marché du travail de plus en plus exigeant et ouvert. Aussi, dans un pays où un guinéen sur deux a moins de quinze ans, il est impossible de rester sourd à la colère et à la détresse d’une jeunesse abandonnée et rêvant son avenir loin de la terre qui l’a vu naître. C’est conscient de l’importance vitale de l’éducation dans l’émergence de la Guinée, que L’UFDG, a fait de la revalorisation du système éducatif sa première priorité dans son projet de société.
Chers compatriotes,
Au nom de nos luttes communes et de notre rêve d’une Guinée démocratique et moderne, j’en appelle à votre mobilisation pour faire du 04 février 2018, date des élections locales, une date historique.
Sept ans de précarité et de mauvaise gouvernance ont poussé beaucoup d’entre vous à renoncer à la lutte. Vous considérez qu’il n’y a plus rien à gagner du côté de la politique alors vous vous en désintéressez. Ne laissez personne d’autre décider ou choisir à votre place. La politique c’est l’art de rendre possible l’impossible : une autre voie est possible. Joignez-vous à moi, joignez-vous à l’UFDG, afin de remettre au cœur de notre action, la notion de l’intérêt collectif qui a complètement disparu dans notre pays.
Bonne et heureuse année 2018 à tous.
Vive la république
Vive la démocratie
Je vous remercie.

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