Situation carcérale des jeunes en conflit avec la loi : Le ministre de la jeunesse échange avec son homologue de la Justice
C’est l’une des rares pour ne dire la première fois, qu’un ministre en charge de la Jeunesse rencontre son homologue de la justice pour une telle affaire. La rencontre de ce mercredi 03 avril 2024, qui s’est tenue à la chancellerie, était vraisemblablement axée sur la situation carcérale des jeunes en détention, donc en conflit avec la loi.
Le Ministre de la jeunesse et des Sports, accompagné d’une forte délégation, a discuté avec son homologue de la justice et des droits de l’homme, sur le cas des jeunes en conflit avec la loi. La rencontre s’est tenue en présence des partenaires au développement (UNFPA-UNICEF). Le DG de l’ANVJ Macka Baldé, l’inspecteur général du ministère Dr Karifa Samoura et plusieurs autres cadres du ministère de la jeunesse et des sports. Le but du ministre Kéamou Bogola Haba, comment procéder à la libération des jeunes en détention, afin d’aller vers leur réinsertion socioprofessionnelle.
‘’Nous sommes venus pour faire un plaidoyer, pour les jeunes qui sont en détention. Parce que notre souhait le plus ardent, est que ces jeunes soient mis à la disposition du Ministère de la Jeunesse, pour que nous puissions les donner les solutions que nous avons développées. D’autres jeunes sont libres, nous avons développé plusieurs programmes pour eux, du volontariat, en termes d’insertion socioprofessionnelle, de développement du sport, de la pratique du sport, mais aussi d’éducation.
Mais, ceux qui ne sont pas libres, nous ne les avons pas en mains. Nous sommes venus donc plaider auprès du Ministre de la Justice et des Droits de l’homme et son équipe, pour voir qu’est-ce qu’il faut faire en termes d’allégement de procédure, de prévention, qu’est-ce que nous pouvons faire, mais aussi, ceux qui sont condamnés, comment nous pouvons évidemment aménager leurs peines, de telle sorte qu’ils soient mis à notre disposition, ou peut-être qu’ils puissent terminer leurs peines. Ceux qui peuvent aussi être libérés par la grâce présidentielle, comment on va accélérer tout ça, pour que nos jeunes soient libres, pour aller soit à l’école, soit pour apprendre quelque chose, ou travailler, parce que c’est la mission qui est assignée à cette couche active, qui représente les bras valides de la Nation. S’ils sont privés de liberté, c’est la Nation qui perd’’, a déclaré Kéamou Bogola Haba.
Le Garde des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme s’est réjoui de cette démarche du chef du département en charge de la Jeunesse. Déjà, les techniciens des deux départements mûriront des réflexions autour de la situation des jeunes en conflit avec loi.
‘’Cela ne doit pas être quelque chose qui surprend quiconque. Le Ministère de la Jeunesse est le Ministère de tutelle, de l’ensemble des jeunes. Donc, que le ministre ait pour préoccupation, non seulement, le quotidien des jeunes qui sont en liberté, qu’il ait aussi une pensée pour ces jeunes qui ont perdu leur liberté, par des actes qui leurs sont reprochés, c’est tout à fait normal, qu’ils prennent en compte toute sa population, qui est estimée à 80% de la population globale de notre pays’’, dira le magistrat Yaya Kairaba Kaba.
Selon lui, le problème posé est réel. Plusieurs enfants sur le territoire national sont en contact avec la loi. ‘’Ceux-là qui sont négativement de l’autre côté, constituent une frange importante de la population carcérale nationale. C’est pourquoi, dès qu’il a soulevé le sujet, nous lui avons accordé un intérêt tout particulier. Et nous avons réuni les experts de nos deux départements, accompagnés par le système des Nations-Unies, à travers l’UNICEF. Des pistes de réflexion sont dégagées, nous allons les laisser à l’étude, à l’appréciation et à l’approfondissement de ces experts qui seront dirigés au cours de ces travaux, par nos deux secrétaires généraux. Des propositions vont sortir de cette rencontre, et, de l’analyse qui en sera faite, j’en suis sûr, que jailliront des solutions idoines’’, a-t-il rassuré.
La question de la jeunesse et de l’enfance reste une préoccupation majeure pour les partenaires au développement de la Guinée. Le représentant résidant de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance en Guinée) a salué l’initiative du département de la Jeunesse et des Sports, soutenue par celui de la Justice et des droits de l’homme à sa juste valeur.
‘’Je voudrais saluer les deux ministres, à travers cette initiative, le Gouvernement guinéen qui s’attaque à un problème épineux, qui est très important, pour qu’on puisse trouver des solutions idoines. Il s’agit de la question de la justice juvénile. Une justice qui doit regarder un peu plus près les enfants. Faire en sorte que le milieu carcéral ne soit le lieu où l’enfant grandit, passe toute sa vie jusqu’à 18 ans, et certainement, au-delà’’, a salué Félix Ackebo.
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