Procès 28 septembre : les accusés ont prononcé leurs derniers mots, le verdict attendu le 31 juillet prochain
C’est après les plaidoiries et les répliques que le tribunal a donné la parole à chacun des accusés pour prononcer leurs derniers mots pour leur propre défense.
Tout à commencé par Cécé Raphaël Haba. Il a remercié les parties civiles, sa maman, sa femme, les hommes de Dieu, les gardes pénitentiaires et le président de la République pour la tenue de ce procès. Il n’est pas allé loin, il a fini par dire qu’il est innocent et s’en remet à la plaidoirie de son avocat, Me Malick Kemo Diakité.
Marcel Guilavogui s’est incliné devant la mémoire des victimes. Il a dit qu’il est innocent parce que les faits qui lui sont reprochés n’ont jamais été étayés par des éléments de preuve devant le tribunal. Qu’il n’a non plus été confronté à une quelconque victime qui l’accuse des faits. Il a sollicité l’acquittement parce que selon lui, ses enfants ont besoin de lui.
Moussa Tiégboro Camara après ses remerciements à l’endroit des parties, au tribunal, à sa famille et à sa belle famille, a déclaré qu’il s’attendait à tout dans sa vie, sauf à être devant la justice pour parler des infractions qu’il aurait commises. Il a ensuite adressé ses condoléances aux victimes. L’officier s’est ensuite désolé du fait que l’enquête a été mal menée. Ce qui n’a pas permis, selon lui, de dénicher les vrais auteurs de ces crimes commis au stade. Que les faits soient requalifiés ou pas, il dit n’avoir rien fait absolument. Il a aussi regretté le fait qu’il soit radié des effectifs de l’armée à cause de cette affaire.
Le colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo a également remercié le tribunal et les parties au procès, notamment ses avocats, Me Béa, Me Lancei 3 Doumbouya. Il a rappelé qu’il ne connaît rien de cette affaire relative au massacre du 28 septembre 2009. L’officier a martelé qu’il était en prison au PM3 au moment des faits. Il a donc prié le tribunal de le libérer pour l’amour de Dieu.
Le commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba a commencé par prier pour le repos de l’âme des victimes. Il voudrait, a-t-il dit, que ce procès serve de leçon pour tous les guinéens notamment le pouvoir actuel, parce que tout pouvoir est éphémère.
En plus, il estime que les populations sont à respecter. Et pour finir, il a prié Dieu que ces événements tragiques ne se reproduisent plus jamais en Guinée.
Le colonel Blaise Goumou a de nouveau clamé son innocence. Il a avancé deux raisons à propos. Dans la première, il s’est demandé quelle preuve matérielle le ministère public a rapporté à la barre pour prouver sa culpabilité ? Évoquant la seconde raison, l’officier a révélé que sur les 107 victimes qui se sont succédé à la barre, aucune n’a parlé de lui. « Qu’est-ce que je suis venu faire ici ? Quel acte répréhensible j’ai posé pour me retrouver ici ? », s’est-il interrogé.
Moussa Dadis Camara a réitéré ses condoléances aux familles éplorées qui ont perdu leurs proches au stade du 28 septembre en 2009. Il a remercié ses avocats. Il s’est attaqué à Me Gilbert Camara, avocat des parties civiles, qui selon lui, a affirmé que c’est lui qui a envoyé Toumba au stade. Il a remercié le général Mamadi Doumbouya pour avoir dégagé les moyens pour la tenue de ce procès.
Il a ajouté qu’on était pas dans une salle de théâtre, mais devant un tribunal criminel devant lequel les faits sont sérieux. S’adressant particulièrement au substitut du procureur, il s’est interrogé : « Quelle preuve avez-vous contre Moussa Dadis Camara ?” L’ancien président du CNDD a demandé au tribunal de le renvoyer des fins de la poursuite pour défaut de preuves.
Mamadou Aliou Keita dit qu’il s’en remet à la volonté de Dieu. Le gendarme a martelé qu’il n’a rien fait dans cette affaire. Il demande à être acquitté parce qu’aucune preuve n’a été rapportée pour prouver sa culpabilité. Accusé de viol, il est en prison depuis 11 ans.
Le colonel Abdoulaye Chérif Diaby s’est de nouveau incliné devant la mémoire des victimes du massacre du 28 septembre 2009. Il a remercié le général Mamadi Doumbouya et Alphonse Charles Wright pour avoir organisé ce procès. Il a dit n’avoir jamais été au stade, n’avoir jamais tué, n’avoir jamais frappé, n’avoir jamais insulté même à l’hôpital Donka. Il a rappelé qu’aucune victime n’est venue dire à la barre qu’elle a été frappée par lui. L’officier a ajouté avoir utilisé tous les moyens à sa disposition pour la prise en charge des victimes dans les hôpitaux. Le colonel Abdoulaye Chérif Diaby a conclu qu’il s’en remet à la volonté de Dieu et à la sagesse du tribunal.
Paul Mansa Guilavogui a prié pour ses parents, pour le tribunal et pour le général Mamadi Doumbouya. Il a déclaré avoir perdu son avenir mais pas son âme. Pour finir, il a indiqué qu’il s’en remet à la sagesse du tribunal. Cependant, a-t-il martelé, il n’a jamais torturé quelqu’un. Ce militaire est renvoyé devant le tribunal criminel de Dixinn pour torture. Il a déjà passé 10 ans en détention.
Libreopinionguinee avec Mosaiqueguinee