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Prison civile de Conakry :  « Toumba Diakité est si malade, qu’il lui est impossible aujourd’hui de faire bouger ses membres »

On le savait malade mais pas à tel point. Pour le plus célèbre prisonnier de Coronthie, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, ça va mal depuis mardi 19 juin 2018. Les autorités pénitentiaires, qui obéiraient à un ordre venu d’en-haut, rechignent à s’occuper du cas sanitaire de Toumba.

Le détenu serait-il trop gênant pour qu’il faille le faire taire ainsi, étant mis à l’index comme la présumée pièce maîtresse des crimes abominables du 28 septembre 2009 ? Depuis quelque temps, ses avocats avaient demandé qu’on le soigne décemment. En vain ! Sa situation sanitaire s’est progressivement détériorée. Mardi 19 juin 2018, par exemple, Toumba Diakité n’a pas pu décoller de son lit. Il est si malade qu’il lui est impossible aujourd’hui de faire bouger ses membres. Et ce, dans l’indifférence générale du personnel pénitentiaire. Cela est d’autant inquiétant qu’on aurait méthodiquement tenté de l’éliminer en prison. La rumeur sur cette affaire, persistante, avait été confirmée par ses conseils qui ont dénoncé le fait que le directeur de l’hôpital Ignace Deen ait été envoyé à son chevet afin de lui administrer des injections soupçonnées «douteuses». Le Docteur Awada n’a pas pu justifier en public cette action et ces soins improvisés que le prévenu n’avait apparemment pas sollicités. Toumba Diakité y opposera un niet catégorique, criant à tue-tête. Il ne doit avoir eu, selon toute vraissemblance, la vie sauve que grâce à son flair et aux appels de détresse au secours. On a comme l’impression que l’autorité centrale veut le voir plutôt mort. Sinon comment comprendre qu’elle lui envoie le Dr Awada, taxé à tort ou à raison de tueur à gage, pour lui injecter des liquides douteux? Cette tentative ayant échoué, on se serait résolu de le laisser pourrir tout seul. Cela, c’est de la non-assistance à personne en danger. Toumba avait pourtant prévenu Toumba Diakité avait prévenu que son extradition vers Conakry était synonyme de sa mort prochaine, programmée pour l’empêcher de passer aux aveux sur les crimes du 28 septembre dont il partage avec d’autres la responsabilité. Qui a intérêt à voir Toumba Diakité mort que vivant ? La question est entière, voire très préoccupante d’autant plus que le procès du 28 septembre étant programmé sous la pression des défenseurs des droits humains, il n’y aurait aucune teneur d’un tel jugement si le principal suspect est réduit au silence. Vu l’indétermination du pouvoir qui tente de faire capoter le procès, en ne l’organisant pas convenablement, tout en empêchant la Justice internationale d’agir, l’on peut valablement s’indigner du rôle que les barons du régime politique actuel jouent dans cette triste affaire. L’on peut aussi s’étonner de la promotion imméritée dont bénéficient certains auteurs de ces crimes contre l’humanité, propulsés par le pouvoir Condé à de hautes fonctions étatiques, en guise de récompense? Dès lors, une autre question s’impose: pourquoi certains présumés auteurs de ces crimes se la coulent-ils douce pendant que l’on veuille abréger la vie de Toumba ? Est-ce une façon de salarier le présumé mercenaire qui n’a pas fait tout le sale boulot et accompli toute sa mission? De toute évidence, ce lieutenant Toumba semble détenir la clef du mystère des douloureux événements du 28 septembre 2009. Or, il n’est pas en sécurité à la Maison centrale d’arrêt de Conakry, un goulag où les détenus meurent par maladies ou par la disette noire, comme des mouches, dans l’indifférence totale des autorités, qui ont tendance à garder le silence là-dessus..

Par Gordio Kann

SOURCE LEPOPULAIRE

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