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Guinée : Pourquoi Alpha Boubacar Bah de l’UFDG a jeté l’éponge ?

Alpha Boubacar Bah, conseiller en charge des relations publiques et extérieures de l’opposant Cellou Dalein Diallo a pris ses distances vis-à-vis de l’Union des forces démocratiques de Guinée. L’annonce de son départ tombée tard la nuit, ce jeudi 04 mars 21, a surpris plus d’un, au sein du microcosme politique guinéen. Militant engagé, l’ancien responsable adjoint de la Cellule de Communication de l’UFDG, va désormais fouetter son chat ailleurs. Qu’est-ce qui a prévalu à cette décision ? Un certain nombre de faits pourrait bien l’expliquer.

Ces dix dernières années, ce jeune cadre de l’UFDG formé en occident, rentré en Guinée n’a pas travaillé. Il a consacré toute son activité à la politique, aux côtés de l’opposant Cellou Dalein Diallo, dans l’espoir un jour de voir l’UFDG arriver au Pouvoir ou du moins s’en approcher. Mais les derniers développements politiques enregistrés en Guinée, depuis le double scrutin législatif et référendaire jusqu’à la présidentielle du 18 octobre dernier, ont amené certains, au sein de l’UFDG, à repenser leur engagement politique et d’entrevoir d’explorer de nouveaux horizons pour construire leur avenir « personnel ».

La raison est simple : Dans le contexte actuel, aucune perspective claire ne se dessine à l’horizon dans un futur proche pour l’UFDG. Et l’une des graves erreurs qu’a commises le parti de Cellou Dalein Diallo, c’est d’avoir boycotté les élections législatives. Les conséquences de cette décision le rattrape et le frappe de plein fouet. Son absence à l’Assemblée Nationale fait qu’actuellement, la principale formation politique de l’opposition guinéenne ne dispose aujourd’hui d’aucun contrepouvoir lui permettant d’influer sur les décisions de l’exécutif. Ce n’est pas tout. Le parti est privé de ressources pour l’animation de ses activités.

Chez les jeunes cadres du parti, qui avaient fondé l’espoir, d’être élu député  à l’occasion des élections législatives, c’est la désillusion.  Ils ont vu leur rêve se briser. Ne voyant aucune visibilité clire dans un avenir proche, certains décident d’entrevoir de nouvelles alternatives. Alpha Boubacar Bah n’est pas le seul dans cette situation.

Le statu quo actuel qui entoure la gestion du dossier Ousmane Gaoual, Cellou Baldé, Chérif Bah, Abdoulaye Bah, incarcérés depuis trois mois à la maison centrale, n’arrange guère les choses. Au sein du parti, le sujet divise. Certains ne sont pas d’accord de maintenir l’impasse alors que tous ces « bras valides » du parti sont malades dans leur lieu de détention.

« Personne ne veut bouger, ceux qui devraient être devant sont les plus rigides alors que nos amis, nos bras valides, nos symboles sont en prison. Ils sont tous malades, tout peut leur arriver et personne ne veut bouger. Faut-il engager un bras de fer ? Certains jeunes cadres qui ont tout à construire se posent des questions et se disent que s’ils étaient à la place de ces prisonniers, ça allait être pareil. Je comprends la décision de notre ami d’observer une pause« , confie une source proche du parti, qui révèle que même pour trouver un « job bien rémunéré » dans le privé actuellement est « quasi impossible » pour les jeunes cadres de l’UFDG.

La cause : « A cause de la position et de l’appartenance politique, de ton engagement, même si tu as un profile qui répond, tu es bloqué parce que tout simplement, d’une manière ou d’une autre, les responsables d’entreprises craignent des représailles. C’est difficile « , soupire-t-elle.

Revenant sur le cas d’Alpha Boubacar, reste à savoir, quelle sera prochaine destination. Il devrait déposer se lettre de démission ce vendredi 5 mars 2021, chez Cellou Dalein Diallo, a-t-on appris.

 Africaguinee.com

 

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