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Fermeture prolongée des mosquées : « j’ai peur de la colère de Dieu… »

Lors de son adresse à la nation, le président Alpha Condé a prorogé l’état d’urgence sanitaire. Les lieux de culte, mosquées et églises, restent toujours fermés au grand dam de nombreux fidèles. Pour certains leaders religieux, il ne faut pas s’en prendre au président Alpha Condé, mais au secrétariat aux affaires religieuses et au conseil islamique. C’est le point de vue exprimé par Elhadj Mohamed Aly Soumah, premier Imam de la mosquée de Kipé-Dadia dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce jeudi, 16 juillet 2020.

Beaucoup de citoyens de Conakry ont été déçus de la non-réouverture des lieux de culte alors que les marchés et les écoles tournent normalement.

Pour El hadj Mohamed Aly Soumah, imam râtib de la grande mosquée Kipé, dans la commune de Ratoma, Alpha Condé n’y est pour rien dans cette affaire. « Moi je pense que le président de la République n’en est rien dans cette affaire de réouverture ou non des lieux de culte. Le président n’est pas spécialiste des questions religieuses. Mais, il y a un conseil islamique dont le président est le grand imam de la grande mosquée Fayçal de Conakry et le secrétariat général des affaires religieuses qui devraient analyser la situation et chercher à rencontrer le président de la République pour lui faire part de la nécessité d’ouvrir les mosquées. En disant au président par exemple, comme la situation de la maladie est en train de s’améliorer peu à peu dans notre pays et que d’autres lieux de regroupement sont ouverts avec bien sûr l’application des mesures sanitaires. Je pense que c’est la meilleure solution et le président sera sensible à leur requête », pense l’imam.

Pourtant, poursuit Elhadj Mohamed Aly Soumah, les prières dans les mosquées sont sans commune mesure avec toute autre forme d’adoration. « Pourquoi les mosquées sont construites ? Parce que Dieu sait que tout le monde ne peut pas faire sa prière normalement étant seul à la maison, et d’autres aiment prier mais si ce n’est pas avec les gens, ils ne vont pas prier. Si Dieu savait qu’on pouvait tous prier à la maison, il allait nous dire tous de prier là. Mais sachant bien que tout le monde ne pourra pas, c’est pourquoi il nous a tous invités à prier dans sa maison à lui, qu’est la mosquée. Et, il dit en outre que celui qui prit à la mosquée aura plus de bénéfices par rapport à celui qui le fera à la maison. Il y a 27 bénéfices qui sont entre celui qui prit à la mosquée et celui qui le fait à la maison et dans d’autres hadiths on parle de 25 bénéfices. Par conséquent, comme les mosquées sont fermées, il y a beaucoup qui ne prient pas. Mais qui va prendre le pot cassé-là chez Dieu demain ? Pendant ce temps il y a des marchés et des écoles qui sont ouverts et de surcroit ces endroits absorbent plus de monde et les gens y passent plus de temps par rapport à la mosquée. Pourtant, naturellement avant d’aller prier on est obliger de prendre son ablution avec de l’eau. Et l’eau, c’est la propreté. Alors, je me demande pourquoi les mosquées restent fermer… Mais il faut le dire, j’ai peur de la colère de Dieu. Parce que Dieu est trop patient. Mais s’il se fâche, ce n’est pas bon », a-t-il laissé entendre.

En outre, le Grand Imam de la mosquée de Kipé lance un appel au conseil islamique et au secrétariat aux affaires religieuses. « J’en appelle au conseil islamique et au secrétariat des affaires religieuses de se concerter et s’entendre sur quelque chose pour soumettre ça au président de la République. Car ce sont eux qui sont les techniciens de ce domaine. Avant de fermer, le chef de l’État les a consulté et ils ont vu qu’il y a vraiment nécessité de fermer. Donc si on doit ouvrir, il faut qu’ils se concertent aussi pour proposer quelque chose au gouvernement. Je pense qu’on peut prendre des mesures à adopter à la fois dans l’enceinte de la mosquée. On parle de lavage des mais et Dieu lui va au-delà de ça dans la prise des ablutions. Qui sait quand est-ce que la maladie là va partir ? Donc, il faut juste savoir vivre avec au lieu de fermer pendant long temps les mosquées. Parce que si là où on vient implorer la grâce et le pardon de Dieu en groupe pour nous préserver d’une telle crise est fermé, ça devient compliqué ».

Guineematin

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