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ÉTATS-UNIS: LE MANDAT DE JOE BIDEN BIENTÔT DANS L’IMPASSE?

Les élections de mi-mandat aux États-Unis approchent, et la tendance n’est pas bonne pour Joe Biden. Le président pourrait bien perdre toute marche de manœuvre et se retrouver bloqué jusqu’à 2024.

Joe Biden bientôt sans marge de manœuvre au Congrès? Dans six mois jour pour jour, le 8 novembre prochain, le démocrate fera face aux élections de mi-mandat. Un moment toujours délicat pour les locataires de la Maison Blanche, mais qui pourrait bien se transformer en cauchemar pour l’actuel président, englué dans une tendance négative depuis de longs mois.

Déjà en difficulté du fait de sa très courte majorité, Joe Biden pourrait ainsi perdre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat, indispensables pour pouvoir légiférer aux États-Unis. Si jamais ces deux organes tombaient sous la coupe des républicains, le président américain se retrouverait dans l’incapacité de faire passer des lois, et ce jusqu’à la fin de son mandat.

Des indicateurs inquiétants

Pour éviter ce scénario, son camp tablait sur un retour en force de l’économie après la pandémie. Et si le taux de chômage diminue bien, l’inflation, elle, grimpe sans interruption. Avec le conflit en Ukraine, il est peu probable que la courbe s’inverse, et cela pourrait coûter cher à Joe Biden: 76% des Américains estiment qu’il porte une responsabilité dans cette tendance à la hausse des prix, selon un sondage The Economist/YouGov diffusé ce mardi.

Au-delà de l’inflation, ces enquêtes d’opinion sont d’ailleurs le principal indicateur qui peut inquiéter les démocrates à l’approche des élections. En effet, Joe Biden est plus impopulaire que jamais, avec seulement 42,2% d’approbation en moyenne au début du mois de mai selon Five Thirty Eight – nettement en dessous de la plupart des présidents américains à ce stade leur mandat, selon le site qui compile les différents sondages américains sur la question.

Le démocrate est en chute libre depuis juillet dernier, où il était encore au-dessus des 52% en moyenne. Une période qui coïncide avec le départ américain de l’Afghanistan.

« La politique étrangère est censée être sa marque de fabrique, c’est à ce moment-là que son image a commencé à se détériorer », analyse Olivier Richomme, spécialiste des États-Unis et maître de conférences à l’université Lyon 2.

À titre de comparaison, même Barack Obama, qui avait subi un revers spectaculaire lors des élections de mi-mandat en 2010, affichait des chiffres de popularité plus glorieux au même moment.

La Cour suprême pour remobiliser?

Les électeurs démocrates déçus ou lassés pourraient moins se déplacer en novembre, contrairement à 2020, à l’inverse des conservateurs, qui veulent leur revanche après la dernière présidentielle.

À ce stade, la seule chose qui semble pouvoir empêcher cette débâcle est une remobilisation de l’électorat démocrate face à la pousée conservatrice, illustrée par la probable remise en cause du droit à l’avortement au niveau fédéral par la Cour suprême dans les prochaines semaines. « Cela peut avoir un impact, et notamment motiver l’électorat féminin américain. La symbolique est très importante », assure ainsi Olivier Richomme.

Les démocrates pourraient donc utiliser la peur de cette Cour suprême plus conservatrices que jamais, boostée par un parti républicain toujours sous l’influence de Donald Trump. Si l’actualité est du « pain béni » pour Joe Biden selon le chercheur, les démocrates ne bénéficieraient alors pas d’un « vote d’adhésion », mais plutôt d’un « vote de dépit ». Le vote utile à la sauce américaine.

libreopinionguinee avec bfmtv

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