États-Unis : la Cour suprême valide le statut de près de 700 000 « dreamers » ! Un camouflet pour Donald Trump

Le président américain, Donald Trump traverse actuellement une période difficile. Alors qu’il est annoncé en baisse dans les sondages pour la présidentielle de Novembre prochain -depuis la mort de Georges Floyd, cet afro-américain tué le 25 mai dernier par un policier à Minneapolis- Donald Trump vient de prendre une raclée à la cour suprême de son pays. Hier, jeudi 18 juin 2020, cette cour a invalidé sa décision d’annuler le programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) mis en place par l’administration Obama pour protéger près de 700 000 jeunes migrants de l’expulsion. La cour a notamment estimé que la volonté du président de faire table rase de ce programme était une décision « capricieuse » et « arbitraire ».

Le programme DACA est l’un des acquis de Barack Obama lors de ses quelques années passé à la maison blanche. C’est un programme de protection qui permettait de procurer aux jeunes sans-papiers, arrivées sur le territoire américain avant l’âge de 16 ans et n’ayant pas d’antécédents judiciaires, l’équivalent d’un permis de séjour d’une validité de deux ans renouvelable. Il ne fournit pas de possibilités de citoyenneté pour les bénéficiaires ; mais ce programme levait, depuis 2012, la menace d’expulsion pesant sur les « Dreamers (rêveurs) », ces immigrés de moins de 30 ans, arrivés clandestinement dans leur enfance aux États-Unis. Il leur avait donné un numéro de sécurité sociale, sésame indispensable pour travailler, conduire ou étudier aux États-Unis.

Mais, en 2017, Donald Trump -qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine un son cheval de bataille- a décidé de mettre fin à programme. Il l’avait décrété « illégal ».

Saisis dans la foulée, des tribunaux avaient alors suspendu cette décision du président milliardaire. Cette suspension avait offert un répit aux dizaines milliers de Dreamers. Mais, le gouvernement Trump a poursuivi l’affaire en faisant appel jusqu’à la haute juridiction de son pays, la cour suprême. Et, c’est ce jeudi que cette cour a finalement rendu sa décision. Une décision qui est tombée comme une douche froide pour Donald Trump.

Dans une décision prise à une courte majorité (cinq juges sur neuf), la haute juridiction a jugé « arbitraire » et « capricieuse » la décision de l’administration républicaine d’annuler ce programme. « Nous ne nous disons pas si DACA ou sa suppression étaient des politiques fondées. La sagesse de ces décisions n’est pas de notre ressort. Nous avons seulement cherché à savoir si le gouvernement avait suivi les obligations de procédure et fourni une explication raisonnée à son action. Et, dans ce dossier, il a échoué », écrit dans l’arrêt le chef de la Cour, John Roberts, qui a joint sa voix à ses quatre collègues progressistes.

Très furieux, Donald Trump n’a pas tardé de réagir sur Twitter. « Ces décisions horribles et politiquement chargées qui sortent de la Cour suprême sont des explosions de fusil dans le visage de gens qui sont fiers de s’appeler républicains ou conservateurs. Nous avons besoin de plus de juges ou nous perdrons notre 2e amendement et tout le reste », a-t-il écrit sur Twitter.

Et comme s’il s’agissait d’une affaire personnelle, le président milliardaire qui tapis aujourd’hui à la maison blanche a ajouté dans un second tweet : « Est ce que vous n’avez pas l’impression que la Cour suprême ne m’aime pas ? »

Mais, contrairement à Donald Trump, Chuck Schumer, le leader de la minorité démocrate a dit avoir « pleuré de larmes de joie » après cette décision de la cour suprême. « Wow ! Ces enfants, ces familles, je me sens heureux pour eux, et je pense que toute l’Amérique l’est », a-t-il écrit.

Les récipiendaires de la DACA ont été très ravis par la décision de la cour de bloquer l’administration Trump de mettre fin à leur rêve. Espinosa, qui dirige le groupe de défense de l’immigration de Houston, a indiqué qu’il aurait peu dormi ces derniers jours en attendant la décision de ce Jeudi. Dans les minutes qui ont suivi la publication de la décision, il a déclaré que son groupe était inondé d’appels de Rêveurs, heureux, avec l’espoir qu’ils resteraient au moins dans ce pays encore pendant un certain temps.

A noter que c’est la deuxième fois cette semaine la haute instance judiciaire des Etats-Unis contre l’avis de Donald Trump. Lundi, la cour suprême avait pris le contre-pied de l’actuel locataire de la maison blanche en décidant d’entendre les droits des « salariés homosexuels et transgenres ».

De New York, Mamadou Diouma Diallo pour Guineematin.com

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