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Dans les colonnes d’un journal britannique, Alpha Condé ne cache pas  ses intentions de briguer un 3ème mandat (lire l’intégralité en Français)

Dans une interview parue dans le journal Britanique « THE ECONOMISTE », le président guinéen, Alpha Condé n’a pas caché son ambition de briguer un troisième mandat. Dans cet article édité en anglais chez nos confrères britannique www.economist.com, votre quotidien en ligne www.libreopinionguinee.com a traduit l’intégralité de l’article en Français pour permettre à ses millions des lecteurs de comprendre les vrais intentions du président Alpha Condé.

Le président guinéen, Alpha Condé, laisse entendre qu’il peut « supprimer les limites de mandat »

Le premier président démocratiquement élu du pays pense qu’il peut être « indispensable »

La route principale de la frontière de la Sierra Leone à la capitale de la Guinée est bordée de plus que des nids de poule. Des hommes armés sont assis à l’ombre à des postes de contrôle improvisés et se relaient pour extorquer de l’argent aux passants. Malgré tous les documents corrects, votre correspondant a été volé huit fois en moins d’une heure. « Votre sac a l’air suspect », a déclaré un gardien, serrant sa Kalachnikov. C’était juste un sac plein de linge sale, mais le gardien secoua la tête. Les chaussettes clairement puantes étaient une menace pour la sécurité nationale. Heureusement, il avait une solution. « Donnez-moi 40 000 francs (4,50 dollars) », a-t-il dit.

Malgré les apparences, la Guinée est devenue moins corrompue sous Alpha Condé, qui en est le président depuis 2010. Dans l’année où il a été élu, le pays s’est classé 164ème sur 178 pays sur un indice de corruption compilé par Transparency International, un chien de garde. Maintenant, la greffe de haut niveau a diminué un peu. En 2017, la Guinée était passée à la 148e place, malgré la présence de la police des frontières.

Le nettoyage n’a pas été facile. En 2012, un chef du Trésor qui a démoli des greffes a été assassiné par des hommes en uniforme militaire. Les militants se plaignent que les hauts fonctionnaires ne sont jamais poursuivis pour avoir pris des mesures de soutien. «Les seules personnes [dans les prisons] ont volé des poulets», explique Frédéric Loua, fondateur de Same Rights for All, un groupe de défense des droits humains.

Entouré d’épées dans son palais, M. Condé dit que son pays est meilleur. L’ancien prisonnier dissident et politique a raison. Les précédents dirigeants guinéens étaient un groupe brutal. Parmi eux, Ahmed Sékou Touré, un despote dérangé qui a régné pendant 26 ans, et une série de juntes militaires grotesquement corrompues dont les soldats ont violé et massacré des partisans de l’opposition. Le règne civil sous M. Condé a été plus pacifique.

La croissance économique s’accélère également. Il a atteint 6,7% l’année dernière, aidé par un boom minier ainsi que par les efforts réels du gouvernement pour attirer les investissements. Malgré cela, malgré de vastes richesses minérales, la Guinée est désespérément pauvre, avec un PIB d’un peu plus de 800 dollars par personne, soit environ la moitié de la moyenne de la région.

Les gens perdent patience. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour se plaindre de la mauvaise rémunération, du manque d’électricité, de la brutalité policière et des allégations de fraude électorale lors des récentes élections locales. Au moins 15 personnes sont mortes dans des affrontements au cours des deux derniers mois.

Compte tenu des tensions ethniques de la Guinée, c’est inquiétant. Le parti présidentiel, le Rassemblement du peuple guinéen (RPG), est dominé par le groupe Malinké, qui représente environ 35% de la population. Le plus grand parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), vient principalement du groupe Peul, soit environ 40% du pays. Beaucoup de Peuls ont l’impression d’avoir été victimes de discrimination de la part du gouvernement Condé. L’UFDG affirme que des dizaines de Peul ont été tués par les forces de sécurité. Au lieu de calmer les tensions, certains politiciens encouragent leurs partisans à «casser gueule» à l’opposition. M. Condé rejette ces préoccupations: « Les Flamands et les Wallons en Belgique … ont du mal à vivre ensemble mais personne n’en parle. Ils parlent de l’ethnicité uniquement pour l’Afrique. « Certains s’inquiètent que M. Condé tentera de changer la constitution pour qu’il puisse briguer un troisième mandat en 2020. Cela provoquerait sûrement la violence dans la rue. Pourtant, M. Condé refuse de scotcher la rumeur. C’est « la décision de la population guinéenne, pas la mienne », dit-il à The Economist. Il soutient également que les présidents africains ne devraient pas avoir de limites de mandats, car ils les empêchent de réaliser des projets ambitieux à long terme. Les Africains ordinaires ont entendu cette ligne auparavant.

À l’extérieur du palais, une voiture passe en trombe avec des haut-parleurs qui chantent des éloges présidentiels. « Alpha Condé est le père de la nation. Alpha Condé est le mari de toutes les femmes. « M. Condé a en effet déplacé le pays de ses jours sombres. Mais il devrait savoir quand lâcher prise.

Cet article est paru dans la section Moyen-Orient et Afrique de l’édition imprimée sous le titre « Le pari d’Alpha »

www.libreopinionguinee, vous propose ci-dessous la version originale en anglais

LIRE L’ORIGINALE SUR CE LIEN https://www.economist.com/news/middle-east-and-africa/21741196-countrys-first-democratically-elected-president-thinks-he-may-be

Par Macka Baldé

 

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