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Colonel Moussa Tiegboro Camara menace : « La chicha n’est pas le konkoé de la basse Guinée, ni le taro du foutah encore moins l’igname de la haute Guinée ou l’aloco de la forêt. Si on voit quelqu’un prendre ça désormais… »

Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction de mosaiqueguinee.com, le secrétaire d’État à la présidence en charge des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et les crimes organisés est revenu sur l’interdiction faite par le gouvernement d’importer, de distribuer et de commercialiser la chicha en Guinée. Colonel Moussa Tiègboro Camara a aussi prévenu ceux qui se livrent à cette pratique désormais bannie d’éventuelles poursuite judiciaire.

Mosaiqueuinee.com : Le gouvernement Guinéen interdit l’importation, la distribution et la consommation de la chicha en Guinée. Ce stupéfiant est-il vraiment dangereux à tel point qu’on l’interdisse en Guinée?

Colonel Moussa Tiegboro Camara : C’est après avoir mûri le dossier que l’État a pris cette décision selon laquelle il est désormais interdit l’importation, la commercialisation et la consommation de la chicha en République de Guinée. Je pense que nous avons pris cette décision en retard parce que c’est en 2017 que nous avons constaté que la consommation de la chicha devient de plus en plus un phénomène juvénile incontrôlé. Quand nous avons constaté à partir du 24 décembre déjà que les jeunes des tranches d’âge de 13 à 16 ans se livraient à la consommation abusive de ce tabac très cancérigène, nous avons alerté l’autorité au sommet de l’État aussitôt nous avons déclenché une mission pour mettre de l’ordre en la matière. C’est ainsi qu’une réunion a été convoquée ici avec le ministère de la justice, de la santé, de la défense, une commission ad hoc qui s’est retrouvée autour de la question. Et l’enseignement tiré, on a compris que la Guinée était complètement envahie par ce phénomène de chicha. C’est ainsi vous avez vu en 2017 et début 2018 nous avons déclenché une vaste campagne de sensibilisation parce qu’on a compris que l’importation était anarchique, personne n’avait un agrément d’importation même aujourd’hui ceux qui ont l’agrément ne dépassent pas 3 personnes. Ça c’est à l’issue d’une autre réunion que nous avons faites au ministère du commerce et tout ça c’est pour préserver la vie des jeunes. Si l’État s’est dit après toute analyse que la prise de la chicha est dangereuse pour la population guinéenne, il n’y a pas de raison que les citoyens lambda pour lesquels nous faisons cette lutte ne suivent pas l’ordre donné par l’État donc si vous demandez si c’est dangereux à ce point, il ne faut pas oublier, que tous les pays normaux a travers le monde beaucoup ont interdit quand je prends le cas du Mali tout récemment, le cas du Maroc. D’après l’O.M.S une bouchée de chicha est encore plus dangereuse sanitairement parlant que 3 paquets de cigarettes. Toutes les maladies cancérigènes sont liées à ça, même l’insuffisance rénale surtout les maladies cardiovasculaires.

 

Mosaiqueuinee.com : Des lounges de chichas génèrent de l’argent et créent de l’emploi. Avez-vous pensé à cet aspect? Et les gérants disent n’avoir pas été avisés. Que répondez-vous?

 

Colonel Moussa Tiegboro Camara : La chicha n’est pas le konkoé de la basse Guinée, ni le taro du foutah encore moins l’igname de la haute Guinée ou l’aloco de la forêt. Si on voit quelqu’un prendre ça désormais après l’interdiction, il n’y a pas de raison que l’intéressé ne parte pas s’expliquer devant la loi parce qu’il est entrain d’exposer la population à un danger. Ils n’ont pas été avisés, l’État n’a pas besoin de ça, c’est pourquoi j’ai fait un communiqué pour leurs donner 10 jours. Si l’État a pris les dispositions, on ne peut pas aller dans le sens contraire sinon on va se croiser lamentablement devant la loi.

Mosaiqueuinee.com : De l’avis de certains observateurs, il était plus judicieux de règlementer le secteur que d’interdire la chicha. Êtes-vous d’avis?

Colonel Moussa Tiegboro Camara : Ceux qui feront le petit malin vont se croiser inéluctablement avec la loi, parce qu’ils ont des lieux clandestins. La règlementation que nous avons fait dans les temps disait que si tu as un fumage de chicha, il faut vraiment mettre une cabine de chicha, il faut qu’elle soit installée en dehors des agglomérations, loin des mosquées, des églises, des écoles etc.

Mosaiqueguinee.com : Les lieux de consommation pullulent à Conakry. Certains sont dans la clandestinité. Comment allez vous faire face à tout cela?

Colonel Moussa Tiegboro Camara : On ne peut pas contourner l’État, ceux qui vont le faire quoi qu’il arrive on passera par toutes les méthodes pour les dénicher il n’y a pas de raison qu’ils ne soient pas trimballé devant les tribunaux pour s’expliquer car ça veut dire qu’il sont entrain de construire leurs émergence sur les cadavres des autres. Aujourd’hui, c’est un phénomène qu’il faut interdire à cause de son odeur aromatisée on prend de la drogue tranquillement avec ça, de la cocaïne sans qu’on ne se rende compte. Quand on est dépendant de la drogue, on ne peut plus rien faire pour soi-même.

Mosaiqueguinee.com : Les gros importateurs trouvent la décision du gouvernement, unilatérale. Allez-vous les rencontrer sur les dispositions à prendre au sujet des stocks existants ?

Colonel Moussa Tiegboro Camara : Les importateurs eux-mêmes n’ont pas respecté les principes. On leur a dit quand tu es importateur, il faut avoir un circuit de distribution. Ce circuit de distribution, c’est des points de vente et des points de consommation. Les importateurs ne devraient pas vendre à n’importe qui, à Kaloum on fume ici partout on dirait des locomotives. C’est une décision que l’État a prise pour faire face à un fléau sanitaire et avec ça on n’a pas besoin de consulter si on sait déjà que les conséquences sont encore plus drastiques. On a mis des services qui vont essayer de contrôler ses points de fumage, si on trouve malgré cet arrêté quelqu’un entrain de vendre aux gens, entrain de consommer notre première mission va concerner ceux-ci, on sera obligé de t’interpeller, de t’entendre sur PV et de te trimballer devant les tribunaux parce que l’État c’est l’État.

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