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Cinq choses à savoir sur Hervé Renard, nouveau sélectionneur de l’équipe de France féminine

Trois semaines après avoir écarté Corinne Diacre, la Fédération française de football a nommé ce jeudi Hervé Renard à la tête des Bleues.

L’ancien sélectionneur de l’Arabie Saoudite aura pour mission de mener les Tricolores lors de la Coupe du monde, cet été, puis aux Jeux olympiques, l’an prochain.

Parcours, image, carrière… Voici ce qu’il faut savoir sur Hervé Renard.

La fumée blanche, enfin. Trois semaines après avoir écarté Corinne Diacre pour tenter d’éteindre l’incendie chez les Bleues, la Fédération française de football (FFF) a annoncé ce jeudi la nomination d’Hervé Renard en tant que nouveau sélectionneur de l’équipe de France féminine. À 54 ans, l’unique coach à avoir battu l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022 a signé un contrat d’un an et demi à la tête de la sélection tricolore.

À trois mois et demi du Mondial, et à un peu plus d’un an avant les Jeux olympiques de Paris, l’ancien sélectionneur de l’Arabie saoudite aura la lourde mission de remettre en selle une équipe en crise, bousculée ces derniers temps par les sorties médiatiques de plusieurs cadres. Il succède à Corinne Diacre, emportée par cette révolte, après un passage marqué par des clashs et pas le moindre titre remporté. Remettre de l’ordre, faire triompher une sélection… Un nouveau défi pas si inédit pour lui.

Un passage en France pas franchement réussi…

Si Hervé Renard débarque ce jeudi dans le football féminin, le monde du ballon rond est loin de lui être étranger. Y compris dans l’Hexagone. En octobre 2013, il est nommé entraîneur principal du FC Sochaux-Montbéliard – une première pour lui en Ligue 1 -, avec l’objectif de maintenir les lionceaux dans l’élite. Après une belle série en fin de saison, il échoue lors de l’ultime journée, et ne peut éviter la relégation du club du Doubs, qu’il quitte dans les jours suivants.

Le natif d’Aix-les-Bains retrouve la Ligue 1 un an plus tard, à Lille, à l’été 2015. Un passage de courte durée. Treize journées de championnat plus tard (2 victoires, 7 nuls et 4 défaites), il est débarqué alors que le club nordiste pointe à la 16e place du classement, avec un petit point d’avance sur la zone rouge. Sa dernière expérience, à ce jour, en France.

…Mais de nombreux succès hors des frontières

Pas franchement prophète en son pays, Hervé Renard connaît le succès à l’étranger. Il crée la surprise et se fait un nom en 2012 en remportant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) avec la Zambie, la première sélection à avoir cru en lui entre 2008 et 2010. L’Afrique devient alors son terrain de jeu favori, puisqu’il triomphe une deuxième fois lors de la CAN 2015, cette fois avec la Côte d’Ivoire. Un sacre qui lui permet de devenir le premier entraîneur à remporter la CAN avec deux sélections différentes.

Un an plus tard, après son éphémère exil lillois, il prend la tête de la sélection marocaine, qu’il qualifie pour le Mondial 2018, au cours duquel les Lions de l’Atlas accrochent l’Espagne (2-2). Il file en 2019 en Arabie Saoudite, avec la même réussite : une qualification pour la Coupe du monde 2022. En novembre dernier, Hervé Renard signe une victoire historique, face à l’Argentine (2-1). La seule défaite des futurs champions du monde dans cette compétition, mais aussi sa dernière victoire à la tête de la sélection saoudienne (six défaites depuis), qu’il a quittée en début de semaine pour rejoindre les Bleues.

Un meneur reconnu aux « consignes magiques »

Une victoire « fantastique » et « inoubliable », selon ses mots, qui symbolise aussi sa gestion d’un effectif. À la mi-temps de la rencontre, alors que son équipe est menée d’un but, Hervé Renard remobilise ses hommes sans mâcher ses mots. « Prends ton téléphone ! Tu peux faire un selfie avec lui (Lionel Messi, NDLR), si tu veux ! », lancera-t-il à l’un de ses joueurs, au cours d’une causerie filmée et largement relayée depuis.

Réputé pour être un meneur d’hommes sans langue de bois, Hervé Renard n’hésite pas à bousculer son effectif. « Il a su extraire des joueurs toute leur énergie », soulignait récemment l’attaquant saoudien Nasser al-Shamrani auprès de l’AFP. « Les consignes de Renard avaient un effet magique sur les joueurs. »

Bis repetita chez les Bleues ? Hervé Renard n’a aucune expérience à la tête d’une équipe féminine, et va devoir prendre ses marques à vitesse grand V. Seules quatre rencontres sont au programme avant le Mondial en Océanie, dont deux en juillet. Sa première liste, scrutée pour un éventuel retour des frondeuses, est attendue… ce vendredi 31 mars, avant un premier match contre la Colombie le 7 avril. Suffisant pour imposer sa patte ?

« On pense que c’est un play-boy, mais pas du tout »

Si ses bons résultats à la tête des différentes sélections ont compté dans le choix de la FFF, l’image d’Hervé Renard doit aussi permettre au football féminin français de passer un cap. Personnalité reconnue, le nouveau patron des Bleues aime jouer de son image. Sa mèche sur le front, son indissociable chemise blanche, son sourire carnassier… « De l’extérieur, on pense que c’est un play-boy, mais pas du tout », assurait en novembre sa compagne, Viviane Dièye, auprès de l’AFP. « Et quand on lui dit qu’il est beau, il répond que non », rigole-t-elle.

Lui préfère mettre en avant son côté travailleur. « C’est un technicien bûcheur », estime Gaël Mahé, agent Fifa. Il a toujours été « un gros travailleur », raconte également Claude Le Roy, dont Hervé Renard fut l’adjoint dans les années 2000 en équipe du Ghana. Son palmarès international parle pour lui.

Ancien patron d’une entreprise de nettoyage

Contrairement à nombre de ses pairs, le successeur de Corinne Diacre n’a pas connu une grande carrière de footballeur avant de s’installer sur les bancs. Il ne compte qu’un seul match en première division, sous le maillot de Cannes. Avant de se « rattraper en tant qu’entraîneur », le sélectionneur des Bleues a ainsi monté sa propre société.

« Quand j’ai démarré ma carrière d’entraîneur à Draguignan en CFA2 à 29 ans, j’avais une entreprise de nettoyage » sur la Côte d’Azur, révélait-il en 2012 au cours d’une conférence de presse. « Je nettoyais les parties communes de certaines résidences et je sortais les poubelles aussi. J’ai fait ça pendant huit ans. Je me levais tous les matins, cinq jours sur sept, à 3h du matin. » Dépoussiérer l’armoire à trophées des Bleues, voilà désormais le défi qui l’attend.

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