Tierno Monenembo se fâche : « Nous sommes en danger. La démocratie en Guinée est en danger. C’est la vie même des guinéens qui est en danger. Ce sont des criminels et des assassins… »
Alors que des violences ont été enregistrées tout au long de la journée du 28 février 2022 suite au délogement de Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré, les manifestations de rue pourraient se poursuivre de plus belle en Guinée.
Dans un communiqué publié ce mardi 1er mars 2022, le Front Anti-3ème mandat qui affirme avoir authentifié un document sur la durée de la transition en Guinée, qui pourrait s’étendre jusqu’à 4 ans, a invité les populations à se mobiliser de nouveau, pour dit-il sauver ce processus en cours.
Tierno Monénembo est du même avis que les défenseurs de la constitution modifiée sous la gouvernance Alpha. Pour ce célèbre écrivain, la Guinée est loin de vivre un changement de cap.
Il regrette l’enchaînement des pratiques jugées peu orthodoxes des régimes qui se sont succédé.
« Il n’y a pas eu de changement, c’est le même régime qui est là. C’est le versant du pire régime qui est là. C’est-à-dire depuis Sékou Touré, ce sont les anciens tortionnaires du Camp Boiro qui sont au pouvoir aujourd’hui. Ils sont en train de réhabiliter Sékou Touré, ils ont donné à l’aéroport le nom de Sékou Touré. Ils sont en train d’imprimer des billets de banque portant l’effigie de Sékou Touré. Ils ont donné des milliards de francs à un éditeur local pour qu’il réédite tous les tomes de Sékou. Les prochaines 72h du livre de Conakry seront organisées sous l’égide du tyran Sékou Touré. Donc, il n’y a pas eu changement, il y a un empirement de ce régime », a-t-il regretté dans un entretien avec nos confrères de mosaiqueguinee.com
Le récipiendaire du Grand prix littéraire d’Afrique noire en 1986, qui approuve l’idée de renouer avec les manifestations de rue, estime également que c’est l’unique moyen de pouvoir réclamer le retour à l’ordre constitutionnel.
« Et c’est normal que les manifestations reprennent. Je souhaite qu’elles continuent qu’elles soient de plus en plus vives, qu’elles se généralisent. Ce n’est pas seulement l’axe Bambéto-Cosa-Hamdallaye qui doit sortir. Le FNDC doit sortir et toutes les couches sociales du pays. Nous sommes en danger. La démocratie en Guinée est en danger. C’est la vie même des guinéens qui est en danger. Ce sont des criminels et des assassins. Ils vont reprendre les tortures, les exécutions publiques et les injures », a-t-il estimé.
Libreopinionguinee avec Mosaiqueguinee