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Attentat au Burkina : ce que l’on sait des attaques sur l’état-major et l’ambassade de France

La capitale burkinabè a été la cible d’une double attaque meurtrière, ce vendredi 2 mars au matin. L’état-major des armées et l’ambassade de France ont été visées par deux groupes d’hommes armés. Les autorités évoquent une attaque « terroriste ». Le point sur ce que l’on sait, ce vendredi soir.

Ouagadougou a été visée par deux attaques menées simultanément sur l’ambassade de France et l’état-major des armées ce vendredi 2 mars. Le Parquet du tribunal de grande instance de Ouagadougou a annoncé ce vendredi soir avoir ouvert une enquête. « Les fouilles aux fins de déminage de certains des lieux touchés viennent de s’achever. Il se poursuit actuellement le décompte et l’identification des victimes  », explique le Parquet dans un communiqué. Les investigations ont démarré et un bilan sera donné « au terme de l’opération en cours ». Un appel à témoins a également été lancé « pour aider dans la recherche et l’identification des complices, des hôtes et de tous facilitateurs éventuels des faits »

• Comment l’attaque s’est-elle déroulée ?

Les circonstances exactes restent encore floues, à l’heure où nous écrivons ces lignes. L’attaque a démarré peu avant 10h. Une forte explosion a retentit dans le centre-ville de Ouagadougou, et des tirs ont été entendus.

Deux lieux ont été ciblés par deux groupes d’assaillants distincts : l’ambassade de France et l’état-major des armées.

A l’ambassade de France, située face à la primature, les échanges de tirs entre assaillants et services de sécurité ont duré de longues minutes. Outre les hommes des Forces de défense et de sécurité burkinabè, des éléments des Forces spéciales françaises sont également intervenues. Des soldats de l’opération Sabre, basée à Ouagadougou, ont été héliportés sur les lieux de l’attaque.

A l’état-major des armées,  « les assaillants ont fait usage d’un véhicule bourré d’explosifs, ce qui a causé de graves destructions et de sérieux dégâts sur les personnes », a rapporté Clément Sawadogo, ministre de la Sécurité, ce vendredi soir.

Là encore, les échanges de tirs entre forces de sécurité et assaillants ont duré de longues minutes. Plusieurs témoins ont rapporté avoir vu un blindé de l’armée burkinabè faire des allers et retours à l’intérieur de la cour du bâtiment pour exfiltrer les personnes bloquées à l’intérieur – dont le général Oumarou Sadou, chef d’état-major général des armées.

L’opération de sécurisation a été déclarée « terminée » à 16 h 30, heure locale (GMT). Et le quartier est actuellement bouclé par les forces de sécurité.

• Qui sont les assaillants ?

L’identité des assaillants n’est, pour l’instant, pas connue. Les autorités burkinabè ont annoncé avoir arrêté deux personnes.

Selon une source sécuritaire burkinabè, à l’état-major de l’armée, les assaillants seraient arrivés en civil et auraient ensuite revêtu des treillis militaires, dans le but d’entretenir la confusion. Dans les premières minutes de l’attaque, certaines rumeurs évoquaient en effet la possibilité d’une nouvelle tentative de coup d’État, mais les autorités ont rapidement insisté sur la piste terroriste.

Selon plusieurs témoignages recueillis par le correspondant de Jeune Afrique à Ouagadougou, les assaillants parlaient mori, l’une des principales langues au Burkina.

Les autorités burkinabè ont par ailleurs annoncé que huit assaillants avaient été tués, quatre à l’état-major des armées et quatre à l’ambassade de France.

• Quel est le bilan humain des attaques ?

Le bilan était encore flou, ce vendredi soir. Et même contradictoire.

Clément Sawadogo, ministre de la Sécurité, a dressé un bilan provisoire, face à la presse vendredi soir. Huit soldats ont péri sur les deux sites ciblés et l’attaque a fait au total « 80 blessés dont 12 graves », a-t-il affirmé.

Un autre bilan, délivré par une source sécuritaire française citée par l’AFP, a fait état d’une trentaine de morts » à l’état-major des armées. Une source de Jeune Afrique évoquait déjà quelques heures auparavant un « bilan humain très lourd ». Mais pour l’instant, aucun chiffre officiel n’a été donné sur le bilan global.

Seule information, partielle, donnée par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian : aucun ressortissant français n’a été tué.

JA

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