Urgent : Deux ans de prison ferme requis contre François Fillon, trois ans avec sursis contre Penelope Fillon
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« Un message plus politique que juridique »
Antonin Levy, avocat de François Fillon n’est « pas surpris » par les réquisitions du parquet national financier qui a voulu, selon lui, « passer un message plus politique que juridique ».
« On ne cite pas beaucoup les multiples témoins qui ont été entendus, on balaie assez facilement les éléments apportés par la défense, et venir justifier des réquisitions qui sont lourdes c’est dommage quand on a requis longtemps », a-t-il regretté.
Le conseil de l’ancien Premier ministre a déploré « le manque de respect » affiché par les deux procureurs qui ont estimé que François Fillon était « l’artisan de son propre
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Deux ans de prison ferme requis contre François Fillon
Cinq ans de prison, dont trois avec sursis, ont été requis à l’encontre de François Fillon jugé pour « détournement de fonds publics ». Trois ans avec sursis ont été requis à l’encontre de Penelope Fillon jugée elle pour complicité.
375.000 euros d’amende ont été également réclamés par le parquet national financier à l’encontre de l’ancien Premier ministre, ainsi que 10 ans d’inéligibilité.
Enfin, 2 ans avec sursis et 20.000 euros amende ont été requis à l’encontre de l’ancien suppléant, Marc Joulaud.
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L’emploi « fictif » à la Revue des deux mondes
Bruno Nataf tranche: l’emploi de Penelope Fillon à la Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, était « fictif », « avec un salaire mensuel de 5.000 euros brut ». Le procureur rappelle la production de Penelope Fillon pour la revue : 11 notes de lecture, dont 9 jamais publiées. « Si elle avait été payée à la pige comme d’autres, elle aurait touché 150 euros par note de lecture, soit 1650 euros au total », poursuit le procureur. Au total, pour cet emploi, Penelope Fillon a été rémunéré 100.000 euros brut.
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Penelope Fillon « prisonnière »
Le deuxième procureur du parquet national financier a pris la parole et évoque la situation de Penelope Fillon « comme prisonnière du système de défense des autres ». Bruno Nataf revient sur « les mots que nous avons eus à l’égard de Mme Fillon, lorsque nous avons dit ‘nous avons mal pour vous’. Ce n’était pas feint, c’était notre ressenti, celui que chacun a pu avoir dans cette salle quand elle tentait, en vain, de décrire son poste à la Revue des deux Mondes. »
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« La politique ne sert pas à se servir mais à améliorer le quotidien des gens »
Fin du réquisitoire du premier procureur. Pendant près de 3 heures, Aurélien Létocart a voulu démontrer que Penelope Fillon n’avait fourni aucun travail lorsqu’elle était embauchée comme assistante parlementaire de son mari et de Marc Joulaud. Il estime que les activités de la Galloise relevaient plus de « l’impressionnisme que du figuratif ». Il évoque une « accumulation de petits détails dans un océan de vide ».
Comme au début de son réquisitoire, Aurélien Létocart a conclu avec une phrase déjà prononcée par François Fillon: « La politique ne sert pas à se servir mais à améliorer le quotidien des gens. »
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« Gagner plus tout en travaillant moins »
Le réquisitoire se poursuit, la démonstration du procureur pour prouver que l’emploi de Penelope Fillon n’était pas réel se poursuit. Après la période où elle était employée comme assistante parlementaire de son mari, le magistrat aborde celle où elle assistait le suppléant de ce dernier, Marc Joulaud. « C’est François Fillon lui-même qui a rédigé le contrat, lui attribuant un salaire plus élevé que le précédent, et équivalent à celui du député », dénonce Aurélien Létocard.
Le procureur estime qu’à cette période, « elle gagnait plus, tout en travaillant moins ».
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La défense fragile de Penelope Fillon
C’est l’un des faits marquants de ce procès Fillon: la défense fragile de Penelope Fillon, hésitante voire incapable d’expliquer en quoi avait consisté son emploi d’assistante parlementaire. Un argument repris par le procureur: « Tant au cours de l’enquête qu’à la barre, Penelope Fillon a été incapable de décrire de façon circonstanciée son travail. Quel salarié n’en serait pas capable? Cela montre bien que ses tâches étaient impalpables et désincarnées. »
« La stratégie de la défense consiste à apposer l’étiquette d’activité professionnelle aux moindres faits et gestes du quotidien de Penelope Fillon, comme aller à un concert ou discuter avec des habitants en allant faire ses courses! », poursuit-il en haussant le ton.
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Les mots durs du procureur à l’encontre des Fillon
Aurélien Létocart n’a pas mâché ses mots pour démontrer que les époux Fillon ont détourné de l’argent public. « On nous a dit que Pénélope Fillon remplissait le même rôle auprès de son mari, quelles que soient les périodes, contractuelles ou non. Mais dès lors, pourquoi mettre fin à un contrat de travail si c’est pour poursuivre les mêmes tâches ensuite? », ironise-t-il.
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Le procureur contredit les Fillon sur la séparation des pouvoirs
La défense a plaidé tout au long du procès la séparation des pouvoirs pour défendre l’idée que la justice ne pouvait juger ce que devrait être le travail d’un collaborateur parlementaire. Le procureur parle du contexte dans lequel ce procès s’inscrit. « Longtemps, la classe politique a bénéficié à un statut à part, qui permettait de s’affranchir des règles les plus élémentaires, et qui était accepté comme une fatalité par le reste de la société. C’est terminé », a lancé Aurélien Létocart, estimant que le rôle de la justice est de « contrôler l’utilisation des fonds publics ».
Et de poursuivre: « C’est là l’erreur de François Fillon, avoir pensé que la justice choisit ses cibles alors qu’elle se contente de tirer les conséquences des bassesses que la société lui offre. François Fillon a été le propre artisan de son malheur. »
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Une salle comble
Selon nos journalistes sur place, la salle est comble, plus de 200 personnes se serrent sur les bancs. Pénélope et François Fillon sont arrivés, comme à leur habitude, sans dire un mot. Les visages fermés.
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La pique du procureur à François Fillon
« Il y a une injustice sociale entre ceux qui travaillent dur et ceux qui ne travaillent pas et touchent de l’argent public. » Aurélien Létocart, l’un des procureur, a exhumé une phrase de François Fillon pour débuter son réquisitoire contre l’ancien Premier ministre. Le représentant du ministère public fait un parallèle douloureux entre les idées avancées par François Fillon et le fait qu’au moment où ces mots ont été prononcés, Penelope Fillon était embauchée comme assistante parlementaire. Pour un travail qu’elle a bien eu du mal à prouver tout au long de ce procès.
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L’arrivée des Fillon
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L’Assemblée a demandé le remboursement des salaires perçus par Penelope Fillon
« Je réclame exclusivement les préjudices financiers qui sont conditionnés par la condamnation », a réagi Yves Claisse, l’avocat de l’Assemblée nationale, seule partie civile dans ce procès. Lundi, l’avocat a estimé que Penelope Fillon n’avait pas fourni de travail entre 1998 et 2002 et 2012 et 2013, dates des contrats signés par l’épouse de l’ancien Premier ministre, et réclame donc plus d’un million d’euros de dommages et intérêts, soit la totalité des revenus perçus par Penelope Fillon.
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L’heure des réquisitions
Penelope Fillon a-t-elle effectivement travaillé comme assistante parlementaire de son mari et du suppléant de ce dernier? Pour l’accusation, la réponse est non. Les deux procureurs du parquet national financier estiment que les activités décrites par le couple relèvent « davantage du rôle social d’un conjoint d’élu » que d’un emploi d’assistant parlementaire à proprement parler. Il existe à leurs yeux une « confusion » entre la vie sociale de Penelope Fillon, la vie professionnelle dont elle se prévaut et la vie politique de François Fillon.