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UNE PERSONNE CONTAMINÉE PAR LE CORONAVIRUS POURRAIT NE PAS ÊTRE IMMUNISÉE, SELON LE PRÉSIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

Une parole qui compte. le président du Conseil scientifique, le professeur Jean-François Delfraissy, a affirmé qu’à ce stade de la pandémie de SARS-CoV-2, la science n’était pas en mesure de savoir si une personne contaminée par le coronavirus était ensuite vraiment immunisée.

Auditionné par la commission des lois du Sénat, mercredi 15 avril, l’immunologiste, connu par ailleurs pour ses travaux autour du VIH, le virus responsable du sida, a en effet émis des doutes quant à la capacité des organismes des personnes contaminées à être protégé à l’avenir contre le coronavirus.

Aujourd’hui, «on se demande si une personne positive à la maladie Covid-19 sera ensuite protégée [contre le coronavirus]. Finalement, nous ne savons pas si les anticorps produits forment une protection», a-t-il expliqué.

Des propos qui rejoignent ceux qu’il avait tenus, dimanche 12 avril, dans une interview accordée au quotidien italien la Repubblica.

Interrogé sur ce que pourrait être le taux d’immunité de la population française, qu’il évalue à seulement 10 % aujourd’hui, le professeur Delfraissy a en effet déploré la qualité même des anticorps produits naturellement contre le SARS-CoV-2.

«Ce virus est très particulier. Nous avons remarqué que la durée de vie des anticorps protegeant contre le Covid-19 était très courte. Et nous constatons également de plus en plus de cas de récidive chez des personnes ayant déjà eu une première infection», a-t-il déclaré.

Un constat partagé par plusieurs chercheurs du monde entier et notamment en Corée du Sud, où 116 personnes déclarées préalablement guéries du coronavirus SARS-CoV-2 ont ensuite été re-testées positives.

S’agit-il pour autant de réinfections à proprement parlé ? Les scientifiques sont prudents. Le professeur Delfraissy a d’ailleurs lui-même parlé de «récidive», n’excluant pas, de fait, la piste d’une réactivation du virus.

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D’autres scientifiques avancent également une immunité variable selon les profils, voire mettent en doute la qualité des premiers tests pratiqués induisant parfois des faux négatifs.

A l’heure où la France doit, le mois prochain, amorcer graduellement son déconfinement, prévu au 11 mai, la recherche devrait permettre d’en savoir un peu plus.

En attendant, et en l’état actuel des connaissances, ce sont entre 10.000 et 15.000 nouvelles contaminations par jour qui pourraient se produire au sortir du confinement. Des chiffres avancés par le professeur Delfraissy lui-même, lorsque le gouvernement envisage un déconfinement par âge, dans le but de protéger les plus fragiles.

CNEWS

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