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Un détenu tué dans sa cellule à Conakry : sa mère réclame « toute la lumière » sur cette affaire

Un jeune homme 33 ans a été tué et mutilé dans sa cellule à l’escadron mobile N°18 de Cosa, où il était en détention provisoire. L’acte s’est passé dans la nuit du mardi au mercredi, 1er juillet 2020. Il laisse la famille de la victime entre tristesse et consternation, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon le témoignage de sa mère, le jeune Issiaga Keïta a été interpellé le mardi, 30 juin 2020, après avoir fait tomber « par inadvertance » un motard qui était de passage. Il a été arrêté suite à cet incident et conduit l’escadron mobile N°18 de Cosa où il a été placé en détention provisoire. Et le lendemain matin, c’est son corps complètement mutilé qui est retrouvé dans sa cellule. « Mon fils a abandonné les études en classe de 12ème année. Mais depuis, il venait tous les jours me demander de l’aider à avoir un travail. Le mardi dernier, il a alors exigé qu’on l’aide à avoir du boulot.

Je lui ai alors dit de patienter un peu et que je suis en train de mener des démarches pour qu’il ait un travail. Mais, il n’a pas accepté. Dans nos disputes, il a cogné un motard par inadvertance qui est tombé sur la voie publique. Ce dernier a alors saisi la gendarmerie de Cosa qui est venu arrêter mon fils pour le mettre dans leur violon.  Le lendemain, j’ai été appelé par notre président du conseil de quartier alors que j’étais au marché. J’ai demandé qu’est-ce qui n’allait pas, il m’a dit qu’il n’y avait rien de grave. Mais entre-temps, j’ai ressenti des vibrations au niveau du corps.
Quand je suis arrivée à la maison, on m’annonce que mon fils a été tué en prison. Mais comment ? On a trouvé la tête coupée, les pieds coupés, les parties intimes coupées. Les gendarmes disent que mon fils a trouvé la mort lors d’une bagarre qu’il a eue avec son codétenu. Ce qui n’est pas vrai. Parce que lorsque quelqu’un est mis en prison, il enlève même la bague qu’il a à la main. L’autre mensonge, est que comment des gens peuvent se battre au sein d’une gendarmerie sans que les agents ne soient informés  », s’interroge Djénéba Conté.

Ne croyant pas du tout à la version avancée par la gendarmerie, cette dame réclame toute la lumière sur le meurtre de son fils. « Je veux savoir comment mon fils a été tué et pourquoi il a été tué. Lorsque je le saurai, je vais voir si je peux pardonner ou pas. Mais jusqu’à preuve du contraire, je ne pardonne pas. Je demande aux autorités judiciaires et même celles de l’armée de faire toute la lumière sur la mort de mon fils. Je souhaite que justice soit rendue. Déjà, j’ai des doutes sur un gendarme qui est en service à l’escadron mobile N°18 de Cosa. C’est lui qui a arrêté mon fils. Il a dit ici devant témoins : petit, cette fois-ci, tu vas me connaitre. Tu vas regretter ton acte. Donc, je souhaite que justice soit rendue autour de la mort de mon fils », réclame la mère de la victime.

A noter que la victime Issiaga Keïta était originaire de Niagassola, une commune rurale relevant de la préfecture de Siguiri. Son corps est actuellement à la morgue de l’hôpital Ignace Deen de Conakry.

Source: Guineematin

 

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