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TPI de Kankan : 10 ans de prison pour le voleur de carburant de l’EDG-Kankan

Mardi 23 Juillet, s’est tenu au tribunal de première instance de Kankan, le procès ministère public/EDG contre Lansinè Traoré et compagnie pour des faits de vol, coups et blessures volontaires, complicité et recel, suite à l’appréhension de Lansinè Traoré en flagrant délit de vol de carburant destiné à la centrale thermique de l’EDG Kankan.

À travers la comparution successive des prévenus le principal accusé Lansinè Traoré a reconnu les faits qui lui sont reprochés par Aly Touré, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan. Cependant, il a préféré ne pas citer les noms de ses collaborateurs. Contrairement à Ansoumane Damaro Camara, Mory Kanté, Lansinè Koma Traoré et Bangaly Doumbouya n’ont pas reconnu les faits, tous les rejetent catégoriquement.

Dans les réquisitions du ministère public, cette affaire bien qu’elle soit anodine au départ a permis de démanteler le réseau de voleurs de carburant à la direction locale de l’EDG, Electricité De Guinée. Le procureur Aly Touré est revenu sur les faits de comparution des prévenus dans cette procédure pénale. Il a persisté en signalant que Lansinè Traoré n’a pas agi seul d’où l’interpellation des autres à part Bangaly Doumbouya qui a dit la vérité qu’il était absent au moment des faits. Il a demandé au président du tribunal de condamner pour des faits de culpabilité, Lansinè Traoré, voleur et auteur de coups et blessures volontaires sur le jeune Laye Keita qui a contribué à son arrestation à 10 ans. Tout en souhaitant la peine de 3 ans de prison à Ansoumane Damaro Camara, Lansinè Koma Traoré, Mory Kanté pour complicité et la libération immédiate de Bangaly Doumbouya.

Chose rejetée par la défense composée de Me Mory 2 Kourouma et de Me Ibrahima Kalil Kanté qui, dans ses plaidoyers, demande 1 an de prison assorti de sursis pour Lansinè Traoré et de relâcher purement et simplement Ansoumane Damaro Camara, Mory Kanté, Lansinè Koma Traoré et Bangaly Doumbouya.

C’est ainsi que le président du tribunal Rachid Camara au bout de la journée a procédé à la délibération en application des dispositions des articles 373, 374, 239, 19, 485, 64 du code pénal. 535, 564, 208, 216, 544, 548 alinéa 1 du code de procédure pénale a déclaré coupables tous les prévenus, excepté Bangaly Doumbouya et le renvoi de fin de la poursuite non constituée à son égard et ordonne sa libération immédiate. Il a condamné LansinèTraoré à 10 ans d’emprisonnement et au payement d’une amende de 2 millions de francs guinéens. Ansoumane Damaro Camara, Mory Kanté, Lansinè Koma Traoré à 2 ans d’emprisonnement et au payement d’une amende de 500.000fg. Mory Traoré, Mamady Cissé, Ibrahima Diané, Moussa Dansoko, Karamo Cissé, Lancey Condé, Sory Konaté, Oumar Condé, Kaba Keita, Mohamed Sanoh, Amara Kaba, Sekou Camara et Moussa Keita alias Blacky à 10 ans d’emprisonnement par défaut et mandat d’arrêt qui sont tous en cavale. Tout en ordonnant la restitution des 8 bidons de carburant à l’EDG de Kankan et la confiscation de la voiture Nissan Primera couleur noire immatriculé RC 7481 AK au profit du trésor public.

Au sortir de la salle d’audience, l’avocat de la défense Me Mory 2 Kourouma se dit très sidéré de cette déclaration du tribunal et fera appel à la cour d’appel : « Je suis surpris à plus d’un titre du jugement. C’est un procès entassé d’assez d’irrégularités. Comme nous avons droit de relever appel. Dès demain à la première heure nous allons déposer notre déclaration d’appel au greffe au TPI de Kankan. Nous estimons que les droits les plus élémentaires des différents prévenus ont été bafoués et piétinés et comme nous sommes dans un état de droit nous ferons appel de cette décision que nous trouvons injuste. Parce qu’en principe le tribunal ne peut condamner quelqu’un en correctionnel qu’en ayant toutes les preuves conformément à l’article 497 du code de procédure pénale. Certains prévenus ont été accusés à tort. Quand on condamne les gens à 10 ans d’emprisonnement qui sont à leur première fois de commettre de tel acte c’est révoltant. Je comprends le tribunal dans cette affaire. C’est l’opinion publique de Kankan qui a balancé en faveur de la partie civile. » dit-il avant de préciser ces irrégularités dont il évoque : « La loi dit que le tribunal correctionnel est présidé par un président. Un juge d’audience, mais très malheureusement dans la présente cour, nous avons assisté à une formation collégiale avec deux personnes. L’une à la droite et l’autre à la gauche du président et si on était au tribunal criminel, la loi dit qu’il faudrait que le président soit assisté de deux assesseurs. C’est une irrégularité notoire. » a-t-il ajouté.

En attendant le procès en appel à la cour d’appel, les citoyens se disent majoritairement satisfaits de la décision du tribunal.

Kalenews

 

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