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Témoignage du chauffeur Adama Baldé : « quand les deux autres bandits ont compris que j’ai tué leur ami, ils ont pris la fuite en emportant notre argent qui était dans la voiture et tous nos téléphones… »

Mamadou Adama Baldé vient d’accomplir un acte que certains qualifieraient d’héroïque ! Ce chauffeur qui fait la navette entre Conakry et certaines villes de l’intérieur du pays a été attaqué par des coupeurs de route armés de PMAK, dans la nuit du dimanche à lundi 15 juin, à Kolentin (Kindia).

En provenance de Faranah, Mamadou Adama Baldé âgé de 25 ans a tué un coupeur de route armé de PMAK qui s’est attaqué à lui cette semaine en plein circulation. Rencontré par une journaliste d’Africaguinee.com, le jeune chauffeur a raconté cette scène digne d’un film. Craignant pour sa sécurité, il a préféré masquer son visage.

 « J’ai quitté Faranah, je venais à Conakry. Quand j’ai dépassé Sougéta pour Kolentin, j’ai aperçu une moto derrière moi qui avait allumé une torche. C’était la nuit. Ils ont tiré sur un pneu de ma voiture. La femme qui était dans la cabine a sursauté. Je lui ai dit de se calmer, ce sont des coupeurs de route. Ils ont ensuite tiré sur un second pneu là où j’étais assis. Le temps pour moi de garer ma voiture, ils étaient déjà arrivés là où nous étions. L’un d’entre eux qui avait un fusil est venu pointer  son arme, un PMAK sur moi. Je n’avais que deux passagères et mes deux apprentis. Nous étions 5 dans la voiture. Le bandit qui avait l’arme nous a  fait coucher par terre dans la brousse sur les herbes.  Les deux autres assaillants  sont allés dans la voiture prendre tout ce que nous avions dedans. Ainsi, l’une des mes passagères  a demandé à aller se mettre à l’aise.  

Le braqueur  a répondu  à la dame de faire ça à côté de lui. Entretemps quand elle a commencé à se mettre à l’aise, j’ai demandé aussi si  je peux faire la même chose. Il m’a dit de ne pas l’approcher. Il m’a m’insulté en me traitant de bâtard. Je l’ai supplié. Au moment qu’on parlait, il s’est retourné pour regarder la dame qui se mettait à l’aise. J’ai cherché à récupérer son fusil, il a tenté de tirer sur moi par balle, pendant la bagarre (…)  il a voulu tiré sur mon pied. J’ai poussé le fusil il a tiré sur le sol. J’ai été blessé, mais je n’ai pas relâché. Ses amis sont venus intervenir ils m’ont tapé sur la poitrine. Nous sommes tombés. Mes apprentis se sont attaqués aux deux autres bandits qui étaient dans la voiture. J’ai continué à me battre avec celui qui avait le fusil, je lui ai tapé avec son fusil qu’il tenait en main. Il l’a laissé et il est tombé. J’ai récupéré l’arme, je l’ai cogné avec sur la tête et le cœur.

Quand les deux autres bandits ont compris que j’ai tué leur ami, ils ont pris la fuite en emportant notre argent qui était dans la voiture et tous nos téléphones. J’avais plus de deux millions francs guinéen avec deux téléphones et plus de deux millions qui appartiennent à une passagère. Nous sommes restés pendant 30 minutes en  brousse. Même si on signale les véhicules, ils ne s’arrêtaient pas pour nous aider. C’est après qu’un bus s’est arrêté pour nous aider et les habitants du village qui ont vu le bus garé sont sortis pour nous secourir. C’est ainsi les services de sécurité ont été informés et sont venus faire le constat. C’était des bérets rouges. Ils sont venus je leur ai raconté les faits. J’ai fait sortir le PMAK et la moto du bandit et ils m’ont dit de  les leur remettre. J’ai emprunté deux pneus à un ami.

Les bérets rouges m’ont dit de venir à Conakry. Arrivée à Labota, ils m’ont rappelé pour me dire de retourner à Kindia. Ils sont venus me chercher et nous sommes partis ensemble à Kindia.  Là ils m’ont informé qu’ils  ont attrapé le second assaillant  qui avait la tablette de l’une de mes passagères. Le troisième qui avait mes téléphones et notre argent est resté introuvable. Les services de sécurité, le syndicat et le procureur de Kindia ne m’ont pas aidé pour mes soins et même pour changer les pneus de ma voiture. Il a fallu que j’appelle ma famille à Conakry  », a relaté M. Baldé qui interpelle le gouvernement à lui venir en aide.

Boubacar Baldé proche de la victime interpelle le Président Alpha Condé afin qu’il récompense son frère qui a risqué sa vie pour sauver des citoyens sur cette route. Un cas similaire s’est produit en 2009 sur la nationale Labé-Koundara. A l’époque, Moussa Dadis Camara avait récompensé le chauffeur qui avait mis fin aux jours du coupeur de route qui perturbait le sommeil des usagers de cette route.

Bah Aissatou

Pour Africaguinee.com

Tél : (+224) 655 311 114

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