Site d'information Général sur la Guinée et le Monde

Réforme de la Constitution: Vladimir Poutine abat ses cartes

Moins d’une semaine après son discours aux parlementaires, Vladimir Poutine a rendu public, hier, lundi 20 janvier, la série d’amendements constitutionnels qu’il souhaite soumettre au vote des députés. Un rythme accéléré pour une réforme qui pourrait être adoptée d’ici au printemps 2020.

Avec notre correspondant à Moscou,

Tout va très vite en Russie depuis le discours de Vladimir Poutine, la semaine dernière devant le Parlement et la démission de Dmitri Medevedev. Le président russe avait promis une réforme de la Constitution, et voilà déjà ses propositions sur la table, une série d’amendements qui ont été rendus publics ce lundi 20 janvier sur le site internet de la Douma, le Parlement russe. Une fois de plus Vladimir Poutine a pris tout le monde de vitesse, car la formation d’un groupe de travail chargé de plancher sur ces amendements augurait d’un calendrier beaucoup plus lent…  Mais visiblement Vladimir Poutine veut aller très vite au point que la presse russe s’attend à une adoption définitive de cette réforme d’ici au printemps 2020.

Rôle du parlement

Dans ses grandes lignes la réforme proposée correspond bien à ce qu’avait indiqué Vladimir Poutine dans son discours du 15 janvier : le Parlement aura un rôle plus important pour désigner le Premier ministre, pour autant les pouvoirs du président resteront considérables et seront même accrus dans certains domaines. En outre, le nombre de mandats effectués au Kremlin sera limité à deux au total, et non deux « consécutifs » comme indiqué dans la constitution de 1993. Une subtilité qui avait permis à Vladimir Poutine de se représenter en 2012, après une interruption de quatre ans.

« Politburo »

Mais l’article qui sera disséqué avec beaucoup d’attention dans les prochains jours c’est celui concernant le Conseil d’État, une institution qui pourrait permettre à Vladimir Poutine de rester au pouvoir, au-delà de 2024… en tous cas selon certains observateurs. Dans l’amendement proposé par le président russe, les champs de compétence de cette institution sont à la fois très larges et très flous ; et rien n’est précisé sur sa composition et sur la personnalité qui sera amenée à le diriger. Le signe peut-être que Valdimir Poutine a  bien l’intention de se placer à la tête de cet organisme quand s’achèvera son mandat. Selon un juriste, cité par le site russe The Bell, ce Conseil d’État à la « sauce Poutine » pourrait même devenir une sorte de politburo rappelant l’époque soviétique. Un politburo qui chapeauterait, dans la nouvelle architecture, à la fois le président et le Parlement russe.

► Russie: les grandes manœuvres de Vladimir Poutine pour l’après-2024

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.