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Présidentielle au Sénégal: avec le plan Bassirou Diomaye Faye, la stratégie électorale du Pastef de Sonko

Au Sénégal, le parti Pastef-Les Patriotes a annoncé dimanche 19 novembre soir son plan B pour l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024, après l’échec de son leader Ousmane Sonko, qui n’a pas réussi à être de nouveau inscrit sur les listes électorales. La formation de l’opposition a désigné Bassirou Diomaye Faye, Secrétaire général et bras droit d’Ousmane Sonko, comme son candidat.

« Parrainer Diomaye Faye, c’est parrainer Sonko » : voici le nouveau slogan des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) qui se lancent dans la campagne de parrainages à moins de trois semaines de la date butoir.

Face au refus des autorités de donner à Ousmane Sonko ses fiches de parrainage, le choix s’est porté sur Bassirou Diomaye Faye, devenu plan B, rapporte notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier. Cela selon la déclaration publiée par les quatre autres prétendants du parti Pastef à la candidature, « validée » par Ousmane Sonko, qui est actuellement en prison.

Cofondateur du Pastef en 2014, Bassirou Diomaye Faye « a l’avantage d’avoir une légitimité forte au sein du parti » des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, selon Ayib Daffé, député de l’ex-Pastef et coordonnateur de la campagne. Secrétaire général, il est un des membres fondateurs du Pastef dissous et se présentera sous la bannière d’une coalition de partis d’opposition, détaille notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff. C’est aussi un proche d’Ousmane Sonko. « C’est quelqu’un de très structuré, modéré, solide et qui passe bien auprès de l’opinion », analyse ainsi Maurice Soudieck Dione, Enseignant-chercheur en Sciences politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.  Dans la presse, certains parlent même de « clone ».

Comme Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye est inspecteur des impôts, il a la quarantaine, et il est également derrière les barreaux. En détention depuis le mois d’avril, poursuivi pour outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique, après avoir critiqué sur les réseaux sociaux le comportement de certains magistrats. Mais son procès n’a pas commencé. « Tant qu’il n’a pas été condamné, il est présumé innocent et peut parfaitement être candidat à la présidentielle », explique Maurice Soudieck Dione.

Les partisans Ousmane Sonko appellent à parrainer en masse ce candidat : c’est-à-dire à recueillir au minimum 44 000 signatures à travers les six régions du pays. Pour le parti, récolter ces parrainages, c’est une façon de montrer son poids politique et sa capacité mobilisatrice . « Nous avons besoin d’aller à la rencontre des Sénégalais qui ont manifesté la volonté de parrainer Sonko », analyse Ayib Daffé.

C’est une façon aussi de revenir dans le jeu politique et la course à la présidentielle, dont le Pastef était exclu ces derniers mois, son candidat – radié des liste électorales – ne pouvant pas, pour l’heure, se présenter.

Mais le Pastef assure que la candidature d’Ousmane Sonko reste le plan A, tant que tous les recours judiciaires ne sont pas épuisés. Car, jusqu’à la dernière minute, il reste la possibilité de parrainer Ousmane Sonko via 13 députés – une autre façon de valider une candidature à la présidentielle – si la justice devait autoriser sa réinscription sur les listes électorales d’ici là. Avec plus de 20 sièges à l’Assemblée nationale, ce parrainage devrait être facile à obtenir.

Il laisse la porte ouverte à l’utilisation des parrainages des élus pour le soutenir, lui ou un autre candidat « jusqu’au jour même des dépôts ». Avec plus de 20 sièges à l’Assemblée nationale, le Pastef a largement les 13 députés nécessaires à faire valider une candidature à l’élection présidentielle.

Le militant du mouvement citoyen Y’en a marre Fadel Barro se lance dans la course à la présidence

Au Sénégal, à trois semaines de la fin de campagne de parrainage, le militant Fadel Barro s’est officiellement lancé dans la course au siège présidentiel. Ancien coordonnateur du mouvement citoyen Y’en a marre, il est à la tête d’une coalition de la société civile « Jammi Gox Yi » (« la paix des territoires » en wolof). En janvier 2022, il s’était présenté à la mairie de Kaolack avant une tentative infructueuse aux législatives de juillet 2022.

Libreopinionguinee avec RFI

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