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Ousmane Gaoual Diallo sur la hausse du prix du carburant en Guinée : « le Liberia a fait trois augmentations en un mois, la Sierra Leone et le Mali, on n’en parle pas »

Le prix du litre du carburant est passé de 10 000 fg à 12 000Fg à la pompe cmercredi, 1er juin 2022, soit 2.000Fg de plus, ce qui correspond à 20% du prix initial. Cette augmentation suscite des grincements de dents non seulement chez les citoyens mais aussi chez les conducteurs d’engins qui exercent dans le transport urbain.

Interrogé sur les raisons de cette hausse subite du coût des produits pétroliers, Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du gouvernement et ministre de l’urbanisme et de l’habitat a invoqué m, depuis Kankan, 2è ville du pays, la crise sanitaire due à la cvid-19 mais aussi à la guerre en Ukraine.

« Nous avons vécu deux années de crise sanitaire mondiale qui a affecté de façon assez visible les économies mondiales et avec son corolaire sur l’augmentation du coût et la baisse de la production mondiale, qu’il s’agisse de denrées, de production de produits de première consommation donc tous ces produits ont connu une augmentation assez importante du coût aussi bien à la production, à la vente qu’au transport. Et puis la crise russo-ukrainienne est venue aggraver une situation qui était déjà très tendue avec son corolaire sur les transports maritimes et sur l’approvisionnement en hydrocarbures. Donc ce sont une conjugaison d’actions, de difficultés, de crises qui a entraîné l’appréciation assez considérable des produits sur le marché mondial. Le pétrole par exemple a pris presque 33% depuis l’éclatement de la crise ukrainienne », doit-il.

Pour essayer de maintenir les prix intacts, l’Etat guinéen a fait plusieurs sacrifices notamment en renonçant à certaines taxes douanières, poursuit notre interlocuteur.

« Quand on est arrivés, on a essayé de contenir ces augmentations des prix, d’abord en ciblant un certain nombre de prix de produits sur lesquels on a agit, en abaissant les taxes, en renonçant à des taxes douanières, en subventionant certains produits, c’est ce qui a permis par exemple au pain de se maintenir au prix auquel il est vendu aujourd’hui. Et puis sur les hydrocarbures on a renoncé à toutes les taxes, il faut savoir que sur chaque litre on prélevait en terme de taxe et d’impôts presque 2.000 GNF. Aujourd’hui c’est 0 GNF qu’on prélève là-dessus, donc on a renoncé à cette taxe. Il y a un prélèvement qui est fait sur les produits pétroliers pour le fond d’entretien routier et ce fond-là aussi a été délesté de 250 GNF par litre, l’Etat a accepté de renoncer à ça. Ça veut dire qu’aujourd’hui tous ces produits sont quasiment à 0 GNF la taxe pour les caisses de l’Etat. Mais malheureusement, l’appréciation sur le marché mondial, l’explosion des coûts de transport, ce sont des paramètres qu’on ne maîtrise pas beaucoup. Quand on voit des pays qui disposent des raffineries comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, qui produisent aussi du pétrole, mais ces pays n’ont pas été à l’abri d’une augmentation des coûts même s’il faut noter que leurs coûts sont un peu plus faibles que les nôtres, le Liberia a fait trois augmentations en l’espace d’un mois, la Sierra Leone et le Mali on n’en parle pas. Il y a beaucoup de pays aujourd’hui y compris les pays développés qui réajustent leurs prix à la hausse et donc la Guinée ne pouvait pas rester en marge et maintenir des prix, parce que la conséquence sur nos économies commençaient à être insupportables donc il y a eu cette augmentation de 20% », fait noter le ministre Ousmane Gaoual.

Comme il est de coutume, l’augmentation du coût des hydrocarbures se répercutera inévitablement sur les prix des denrées de grande consommation et le panier de la ménagère sera encore un peu plus cher. Cependant, Ousmane Gaoual Diallo rassure que toutes les dispositions sont en train d’être prises pour contrôler la fixation des prix sur le marché, et appelle le peuple guinéen à serrer la ceinture dans cette traversée de désert.

« On va donner des prix indicatifs en accord avec les corporations sectorielles pour que les augmentations qui vont intervenir soient des choses supportables. C’est toujours délicat lorsqu’il y a augmentation des prix notamment des hydrocarbures, c’est parce que l’État n’a pas les économies pour soutenir les subventions, mais si ça se répercute sur le panier de la ménagère, la conséquence serait de demander à l’Etat d’augmenter les salaires mais si l’Etat avait de l’argent il n’augmenterait pas les prix des hydrocarbures. C’est un effort national qu’on demande aux concitoyens, parce que c’est ou accepter ces augmentations conjoncturelles pour faire face à la crise ou on prendre le risque de voir une disparition du produit sur notre marché, parce que malheureusement on ne produit pas ces hydrocarbures on les importe, si on ne peut pas les acheter au coût où ils sont vendus, l’Etat ne pourra pas les importer ici et ceux qui nous livrent les produits, ils ne font pas de crédit. Ça nous coûtait à peu près 35 à 40 millions de dollars chaque mois de perte pour le trésor public que l’Etat sortait dans ses caisses pour donner à l’importateur pour couvrir les subventions pour que les Guinéens puissent acheter, mais c’est quelque chose qui commence à être extrêmement lourd quand on sait tous les défis qui attendent notre pays, il était important de se concentrer sur ce travail et demander aux Guinéens de faire cet effort-là. J’espère que c’est un effort de courte durée parce qu’il est conjoncturel et que cette fichue crise va se terminer et que l’économie mondiale va repartir pour que l’on puisse tirer le dividende de cela et que l’on puisse répercuter ça sur les hydrocarbures. Il faut le savoir quand on est arrivé, en ce moment là il y avait une baisse constante des prix des hydrocarbures, on a pris la décision de sortir de 11.000 GNF à 10.000 GNF parce que c’était possible de le faire et maintenant ce n’est plus possible, on augmente. Si demain il y une revue forte à la baisse, on va encore réajuster à la baisse », promet-il.

Le litre de l’essence se négociait à 11.000 fg sous le régime Alpha Condé, avant que le CNRD ne fasse une diminution de 1.000 fg pour ramener le litre à 10 000fg. Aujourd’hui, il se trouve à 12 000Fg à la pompe, une hausse jugée excessive par les citoyens à Kankan, dont certains disent avoir « commencé déjà à regretter le départ du vieux Alpha ».

Libreopinionguinee avec Mediaguinee

 

 

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