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Niger: les circonstances de l’attaque précisées, la zone ratissée par les forces de sécurité

Huit personnes, dont deux Nigériens et six Français, ont été tuées dans une attaque contre un véhicule d’organisation humanitaire au Niger. Les assaillants, des hommes armés arrivés à moto, ont pris la fuite. Les forces de sécurité nigériennes procèdent à des opérations de ratissage, aidées par l’armée française. Les victimes se rendaient dans un parc où vivent les dernières girafes d’Afrique de l’Ouest. Une zone qui n’avait fait l’objet d’aucune alerte sécuritaire et n’était pas interdite à la visite.

Les huit corps des victimes françaises et nigériennes du parc animalier de Kouré ont été transférés à Niamey par les sapeurs pompiers, la police scientifique a commencé à enquêter et a procédé à des prélèvements sur le terrain, rapporte notre correspondant à Niamey, Moussa Kaka. C’est peu après avoir passé le poste de garde du parc que leur véhicule a été pris sous le feu d’hommes venus à moto.

L’attaque a eu lieu très près de la route goudronnée qui va de Niamey à Agadès, nous explique Pierre Gay, qui connaît bien cette région, « une zone très peuplée… où il y a un énorme passage, beaucoup de camions militaires et des gendarmes. » Pierre Gay, directeur d’un parc à Doué-La-Fontaine en France, soutient via un partenariat l’association de sauvegarde des girafes au Niger.

L’hommage de Pierre Gay, directeur d’un parc en France, à Kadri, guide nigérien assassiné dimanche 9 août.

Criblé de balles, le 4×4 de l’ONG Acted a pris feu. Les corps des deux premières victimes, le chauffeur de la voiture et un des expatriés, sont complètement calcinés, cinq autres personnes ont été abattues à bout portant et une femme, qui avait réussi à s’enfuir, a été rattrapée par ses bourreaux et tuée à son tour. Les victimes sont six Français et leurs deux accompagnateurs nigériens, le chauffeur et le président de l’association des guides locaux. Les Français étaient, au moins pour certains, employés de l’organisation non gouvernementale ACTED.

L’identité des assaillants n’est pas connue, pas plus que la direction vers laquelle ils ont fui. Plusieurs hypothèses ont été envisagées ce dimanche soir. De nombreux groupes sont actifs dans la région comme le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) ou l’EIGS (État islamique au grand Sahara). Le premier, le GSIM, a fait savoir dimanche soir qu’il n’était pas impliqué dans cette attaque.

La zone ratissée par les forces de sécurité

Selon le ministre de la Défense, Issoufou Katambé, les forces nigériennes de défense et leurs partenaires occidentaux de Barkhane ratissent la zone, toute proche de celle dite « des trois fontières », entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Une région où les militaires de la sous-région et Barkhane ont renforcé leur présence depuis le début de l’année.

La pluviométrie est actuellement importante, précise notre correspondant, et la région de Kouré est très boisée. Aussi des avions de reconnaissance sont-ils venus en appui des forces au sol. Malgré l’état d’urgence dans la région de Tillabéri, il y a une circulation importante de motos dans les zones rurales éloignées des forces militaires et c’est souvent sur ces deux roues que les terroristes se ravitaillent en carburant, en munitions et mènent leurs attaques.

Réunion d’un conseil de Défense mardi

Le président nigérien Mahamadou Issoufou a condamné une attaque terroriste « lâche et barbare », et adressé ses condoléances aux familles des deux pays. Son homologue français Emmanuel Macron dénonce aussi cette attaque et promet que tout sera mis en œuvre pour en élucider les circonstances. Les deux présidents ont eu un échange dimanche en fin de journée. Un conseil de Défense sera organisé demain mardi à l’Élysée. Autre message, celui du président malien, qui dénonce l’extrémisme violent qui continue de sévir dans l’espace sahélien.

RFI

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