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Niger: le président Bazoum face à une tentative de coup d’État

Mohamed Bazoum, président du Niger, est confronté à une tentative de prise de pouvoir par la force. Ce mercredi 26 juillet, la situation est confuse à Niamey. Les autorités ont d’abord parlé d’un « mouvement d’humeur anti-républicain » de la part de membres de la garde présidentielle. Le chef de l’État se porte bien, mais il est retenu dans sa résidence par des éléments de la garde présidentielle. Les réactions internationales se multiplient.

Le chef de l’État nigérien et sa famille sont à la résidence et se portent bien. Mais il est retenu par des membres de la garde présidentielle.

Des pourparlers ont eu lieu ce mercredi matin entre les autorités politiques et ces éléments qui ont manifesté ce « mouvement d’humeur anti-républicain ».

Dans un message sur ses réseaux sociaux – qui a été en partie supprimé quelques minutes plus tard –, la présidence du Niger a affirmé à la mi-journée que « des éléments de la garde présidentielle (GP) ont […] tenté en vain d’obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale ».

La présidence ajoutait que les « forces armées nationales et de la garde nationale » étaient prêtes « à attaquer les éléments de la GP impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne [revenaient] pas à de meilleurs sentiments ».

Actuellement, le ministre de l’Intérieur est retenu par des éléments dans le périmètre de la présidence.

Un dispositif des forces spéciales nigériennes, fidèles au président Bazoum, a pris position autour de la radio et de la télévision publiques.

C’est ce mercredi matin vers 5h30, heure locale, que des éléments de la garde présidentielle ont bloqué les accès au palais. La circulation dans les alentours a repris normalement deux heures plus tard. Pour l’instant, on ignore les raisons précises de ce mécontentement.

La Cédéao dénonce une tentative de coup d’État

Dans un communiqué publié par la présidence du Nigeria voisin, Bola Ahmed Tinubu, qui est également l’actuel patron de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), évoque des « développements désagréables » au Niger et prévient que « la direction de la Cédéao n’acceptera aucune action qui entrave le bon fonctionnement de l’autorité légitime au Niger ou dans toute partie de l’Afrique de l’Ouest ».

Quant à la Commission de la Cédéao elle-même, dans un autre communiqué, elle « condamne la tentative de coup d’État au Niger » : « C’est avec stupeur et consternation que la Cédéao a pris connaissance de la tentative de coup d’État au Niger. Elle condamne de la manière la plus vigoureuse cette tentative de prise de pouvoir par la force et appelle les auteurs de cet acte à libérer immédiatement et sans condition le président de la République démocratiquement élu. »

Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne, déclare, lui, que « l’UE condamne toute tentative de déstabiliser la démocratie et menacer la stabilité du Niger ».

Le président de la Commission de l’Union africaine condamne également. L’UA « appelle le peuple nigérien, ses frères en Afrique et dans le monde, à joindre leurs voix pour condamner cette tentative ».

Le porte-parole du secrétaire général des Nations unies a pris la parole. Stéphane Dujarric relate qu’Antonio Guterres « condamne avec la plus grande fermeté toute tentative de prise de pouvoir par la force et d’atteinte à la gouvernance démocratique, à la paix et à la stabilité au Niger ». Le numéro un de l’ONU appelle, toujours selon son porte-parole, « tous les acteurs concernés à faire preuve de retenue et à assurer la protection de l’ordre constitutionnel ».

La diplomatie française a réagi aussi. Paris « condamne fermement toute tentative de prise de pouvoir par la force » dans ce pays, qui est son principal allié au Sahel. « La France est préoccupée par les évènements en cours au Niger et suit attentivement l’évolution de la situation », et « s’associe aux appels de l’Union africaine et de la Cédéao pour rétablir l’intégrité des institutions démocratiques nigériennes », indique la porte-parole du Quai d’Orsay.

« Nous suivons de près la situation », assure Washington

La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, s’est exprimée par communiqué. La dirigeante de l’OIF demande « le respect de l’intégrité physique et la libération immédiate et sans conditions » du président du Niger. Elle « condamne fermement » ce qu’elle qualifie de « tentative de coup d’État ».

« De telles entreprises de remises en cause incessantes des acquis de la démocratie sont contraires aux valeurs de la Francophonie (…) Elles ne sont tout simplement plus acceptables, surtout dans le contexte du Sahel où tous les efforts doivent converger afin de consolider la paix et la stabilité », ajoute Mme Mushikiwabo, qui en appelle à « l’esprit républicain des forces armées » et à « la préservation de la démocratie nigérienne ».

Enfin, « les États-Unis sont profondément préoccupés par les développements actuels au Niger ». « Nous exhortons spécifiquement les éléments de la garde présidentielle à libérer le président Bazoum de sa détention et à s’abstenir de toute violence », peut-on lire dans un communiqué émis par la Maison Blanche et signé Jake Sullivan, conseiller du président américain pour la sécurité nationale, qui salue « les déclarations énergiques et les mesures prises » par la Cédéao et l’UA.

« Nous suivons de près la situation pour assurer la sécurité de nos concitoyens. Le Niger est un partenaire essentiel pour les États-Unis. Nous avons des valeurs communes sur la démocratie et les droits de l’homme, et collaborons pour faire progresser la sécurité et la prospérité régionales », ajoute-t-il.

Libreopinionguinee avec RFI

 

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