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Manifestations aux États-Unis: Donald Trump opte pour la manière forte

Le président américain Donald Trump a promis lundi de mettre fin « maintenant » aux manifestations violentes qui secouent les principales villes des États-Unis depuis la mort, la semaine dernière, d’un homme afro-américain de 46 ans, George Floyd. L’autopsie officielle a confirmé, lundi 1er juin, un décès  par asphyxie et arrêt cardiaque lors de son interpellation par la police de Minneapolis, un genou du policier sur son cou lui ayant fatalement couper la respiration.

Lors de cette allocution prononcée en direct à 22h30 GMT depuis les jardins de la Maison Blanche, Donald Trump a qualifié les débordements de dimanche 31 mai à Washington de « honte » et les considère comme du « terrorisme intérieur ».

Discours de Trump, reprendre le contrôle de la rue par tous les moyens: écoutez la correspondance de Loubna Anaki de New York

Le président américain a invoqué la loi sur l’insurrection qui lui permet de mobiliser l’armée, précise notre correspondante à New York, Loubna Anaki.

« Je mobilise toutes les ressources fédérales, civiles et militaires, pour stopper les émeutes et pillages, destructions et incendies. Et protéger les droits des Américains, y compris le 2ème amendement », a-t-il dit. Il décide l’envoi de renforts militaires et policiers dans les rues de Washington. « Des milliers de soldats lourdement armés », a même appuyé le président américain.

La dernière fois que la loi sur l’insurrection a été utilisée, c’était en 1992 lors des émeutes qui ont suivi la mort de Rodney King. L’armée avait été déployée à la demande du gouverneur de Californie.

Donald Trump s’est également adressé aux maires et gouverneurs pour leur demander de « dominer les rues » de leurs villes et États. « Si une ville ou un État refuse de prendre les mesures qui sont nécessaires pour défendre la vie et les biens de leurs habitants, alors j’enverrai l’armée américaine et résoudrai rapidement le problème pour eux », a-t-il menacé. Un message qui confirme les fuites qui ont eu lieu quelques heures auparavant.

Corentin Sellin

@CorentinSellin

Fuite importante. @CBSNews a obtenu l’audio d’1 appel survolté de aux gouverneurs qui affrontent les émeutes. Il les appelle à 1 répression maximale, avec des arrestations et des traques numériques, et des emprisonnements massifs. « Vous devez les dominer ».
RT+ https://twitter.com/edokeefe/status/1267478663949357057 

Ed O’Keefe

@edokeefe

JUST IN: President Trump unloads on the nation’s governors on a call, calls on them to step up enforcement: « You have to dominate, if you don’t dominate you’re wasting your time. They’re going to run over you, you’re going to look like a bunch of jerks. You have to dominate. »

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Mais pour l’heure aucun gouverneur n’a réclamé l’intervention de l’armée. Plusieurs d’entre eux ont estimé que cela ne ferait qu’aggraver la situation, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.

Tandis que le président s’exprimait, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants à proximité de la résidence présidentielle. Majoritairement pacifistes durant la journée, les manifestations basculent dans la violence une fois la nuit tombée, donnant lieu à des pillages et des affrontements entre contestataires et forces de l’ordre.

► Lire aussi : Manifestations aux États-Unis: qui sont les «gauchistes radicaux» pointés par Trump?

Donald Trump brandit une bible

Son allocution achevée, dans un acte au caractère théâtral, Donald Trump a quitté la Maison Blanche pour se rendre, à pied, devant l’église Saint-John, bâtiment emblématique tout proche et qui a été dégradé dimanche soir par un départ de feu en marge d’une manifestation contre le racisme.

Arrivé, bible en main, devant ce bâtiment emblématique surnommé « l’église des présidents », il a déclaré : « Nous avons un grand pays », et « c’est le plus grand pays du monde. Et nous allons garantir sa sécurité », a-t-il ajouté un peu plus tard, rejoint devant le bâtiment notamment par le ministre de la Justice Bill Barr et par la porte-parole de la Maison Blanche, Kayleigh McEnany.

Une séquence que les photographes ont immortalisée dans un cliché qui plaira sans aucun doute à la base électorale du président.

Les forces de l’ordre avaient auparavant évacué les nombreux manifestants présents sur le site et dans le square Lafayette adjacent.

anne corpet@annecorpet

“Je vais déployer des milliers et des milliers de soldats lourdement armés pour mettre terme aux pillages et au vandalisme” a déclaré D Trump

anne corpet@annecorpet

La garde nationale semble avoir évacué Lafayette square pour permettre à Donald Trump de se rendre dans cette église St John située juste en face de la Maison Blanche. Un début d’incendie a eu lieu hier soir dans le sous sol de l’édifice.

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Lors d'une scène au caractère extaordinaire lundi 1er juin, Donald Trump, à l'issue d'une déclaration sur les manifestations en cours aux États-Unis, s'est dirigé vers l'église Saint-John, une Bible à la main.
Lors d’une scène au caractère extaordinaire lundi 1er juin, Donald Trump, à l’issue d’une déclaration sur les manifestations en cours aux États-Unis, s’est dirigé vers l’église Saint-John, une Bible à la main. REUTERS/Tom Brenner

Ni le renvoi de l’agent coupable de la bavure, Derek Chauvin, ni son arrestation postérieure n’ont calmé les esprits, bien au contraire: les protestations se sont propagées dans au moins 140 villes américaines. Face aux affrontements mêlant manifestants, casseurs et forces antiémeute, les soldats de la Garde nationale ont été déployés dans plus de deux douzaines de métropoles, dans un climat de tension inédit depuis les années 1960.

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L’agent Derek Chauvin, qui a été inculpé d’homicide involontaire, doit comparaître le 8 juin devant un tribunal. Pas de quoi espérer donc une baisse immédiate de la tension ambiante, d’autant que cette même semaine prochaine seront célébrées les obsèques de George Floyd, au Texas.

L’émotion a dépassé les frontières des États-Unis. Des manifestations contre les brutalités policières et le racisme aux Etats-Unis ont aussi eu lieu durant le week-end en Grande-Bretagne, en Allemagne ou au Canada et lundi en Nouvelle-Zélande. Lundi toujours, des milliers de personnes se sont rassemblées à Dublin et Amsterdam.

► Lire aussi : Mort de George Floyd: marche de soutien au mouvement Black Lives Matter à Dublin (reportage)


■ L’ancien président du Bénin, Nicéphore Soglo dénonce la situation des noirs aux USA

Les anciens chefs d’État d’Afrique réagissent à l’assassinat de Georges Floyd. Au nom du Forum des anciens chefs d’État et de gouvernement d’Afrique, forum créé en 2006 à Maputo sous le haut patronage de Nelson Mandela, l’ancien président du Bénin, Nicéphore Soglo a lu, ce lundi devant la presse, une déclaration au nom du Forum.

Le Forum des anciens chefs d’États et de gouvernement d’Afrique est profondément choqué, indigné et dévasté par les crimes à répétition dont est victime la communauté noire aux États-Unis d’Amérique et dont la dernière en date est celui de George Floyd. Quel niveau de cruauté faut-il atteindre pour que le monde entier se réveille enfin et manifeste son indignation? Qui oserait, traiter de la sorte de nos jours un Européen, un Chinois? etc… Trop, c’est trop. Mais cela ne durera plus pour longtemps. Le Forum en appelle à tous les gouvernements du continent africain pour élever une vive protestation contre l’ignoble mise à mort de George Floyd que les auteurs de ce crime soient punis avec la dernière rigueur. Le Forum invite le président des États-Unis d’Amérique à prendre de toute urgence, les mesures adéquates pour mettre un terme à ces violences et à ces meurtres.

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