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Mali – élection présidentielle : Soumaïla Cissé conteste la victoire d’IBK

La réaction du candidat de l’URD ne s’est pas fait attendre : son camp appelle les Maliens à ne pas reconnaître la victoire du président sortant. Et annonce saisir la justice. Très loin de la tradition malienne qu’il évoquait lorsqu’il avait reconnu – à la surprise générale – sa défaite à l’élection présidentielle face à IBK en 2013, Soumaïla Cissé, leader de l’opposition, n’a pas l’intention de féliciter son rival de sitôt. L’opposition accuse le pouvoir d’avoir profité de l’insécurité, née des violences djihadistes et ethniques, pour gonfler le résultat du président-candidat, qui nie fermement.

Le camp de Soumaïla Cissé va déposer des recours

Son camp a déclaré ce jeudi 16 août que la victoire pour un second mandat du président Ibrahim Boubacar Keïta « ne reflète pas la vérité des urnes et sera contestée « par tous les moyens démocratiques » y compris devant la justice. Des déclarations qui ne surprennent pas les Maliens puisque jusqu’au bout du processus électoral et la veille de la proclamation des résultats Soumaïla Cissé, surnommé « Soumi », plus combattif durant cette campagne, assurait qu’il rejetait à l’avance une partie des résultats, notamment ceux de « plusieurs localités du Nord », caractérisés selon lui par « du bourrage d’urnes ». Il a affirmé que la victoire lui était acquise si les résultats qu’il juge litigieux étaient écartés.

« Ce sont leurs résultats. Ils ne reflètent pas la vérité des urnes », a déclaré depuis le QG de Soumaïla Cissé son chef de campagne, Tiébilé Dramé, estimant que « le 12 août (jour du second tour) est un jour noir pour le Mali ». L’opposant et directeur de campagne de Soumaïla Cissé a ajouté que l’opposition allait « utiliser tous les moyens démocratiques pour faire respecter le vote des Maliens », précisant ensuite à des journalistes selon l’AFP que son camp allait « déposer des recours devant la Cour constitutionnelle pour faire annuler des résultats frauduleux » dans certaines régions. Des accusations déjà lancées dans l’entre-deux-tours et balayées par la Cour constitutionnelle et la communauté internationale, « je peux affirmer que nos observateurs n’ont pas observé de fraudes mais des problèmes d’irrégularités procédurales », tels « deux cas de procès-verbaux pré-signés et préremplis », a déclaré Cécile Kyenge, la chef de la mission des observateurs de l’Union européenne.

Soumaïla Cissé isolé pour le second tour

Il faut souligner que dans ce contexte Soumaïla Cissé n’est pas parvenu à unifier les autres candidats du premier tour sur son nom. Les candidats arrivés aux 3e et 4e places, Aliou Diallo et Cheick Modibo Diarra (15 % à eux deux), ont refusé de donner des consignes de vote.

Sur les réseaux sociaux, le bras de fer a pris un autre tournant avec des attaques et accusations de chaque camp. Parmi ces réactions violentes, beaucoup de Maliens y ont donné leur analyse de la situation.

Cet internaute pense lui que la réaction de Soumaïla est due à la présence dans son camp de personnalités telles que Tiébilé Dramé, son directeur de campagne, et de Ras Bath, un activiste et animateur de radio connu pour ses tribunes virulentes. Avant le vote, il avait déjà attiré l’attention de l’opinion sur le coût des élections « si vous donnez autant d’argent, envoyez autant d’experts, et qu’au final les autorités maliennes (…) bourrent les urnes pour produire une autorité illégitime qui va encore perpétuer le même système d’insécurité, ce serait ne pas être honnête auprès des contribuables européens », confiait-il à l’AFP.

Ibrahim Boubacar Keïta a recueilli 67,17 % des voix lors du second tour le 12 août, contre 32,83 % à l’opposant Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans, selon des résultats officiels annoncés jeudi matin, qui doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle. En effet le second tour de l’élection présidentielle malienne, dimanche, n’a guère soulevé d’enthousiasme. Seuls 34 % des Maliens inscrits sur les listes électorales ont participé au scrutin sur un peu plus de 8 millions d’inscrits sur les listes électorales. Ils étaient plus de 3 millions à se rendre aux urnes pour le premier tour.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déjà appelé « toutes les parties à conserver le calme jusqu’à la conclusion du processus électoral, (tout) en évitant les rhétoriques incendiaires ». À Bamako, la communauté internationale représentée au Mali a « rappelé aux deux candidats leurs engagements en faveur de campagnes pacifiques avant et après le processus électoral », les encourageant « fortement » à « utiliser les canaux légaux et constitutionnels pour régler les différends ».

Libreopinionguinee avec Le point Afrique

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