L’ydroxyxhloroquine,Didier Raoult contre-attaque : « Comment voulez vous qu’une étude foireuse faite avec les big data change ce que nous avons vu?
Dans une nouvelle vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le fervent défenseur de l’hydroxyxhloroquine remet en cause l’étude américaine publiée la semaine dernière.
« Comment voulez vous qu’une étude foireuse faite avec les big data change ce que nous avons vu? Nous avons fait 10.000 électrocardiogrammes ici chez les malades, qui ont tous été vus par une équipe de cardiologues. Je ne vais pas changer d’avis quels que soient l’étude et le journal. […] Moi c’est pas mon problème, il nous est passé 4000 malades dans les mains, je vais pas changer d’avis parce qu’il y a des gens qui font du big data, qui est une fantaisie délirante qui mélange toutes les données », commence-t-il.
« Dérive » des médias
Au fil de ses propos, Didier Raoult s’en est une nouvelle fois pris aux médias, qui selon lui tordent la réalité afin de discréditer son traitement.
« C’est plus se poser la question s’il existe une dérive des journaux de recherche médicale comparable à la dérive des journaux généralistes dans lesquels la réalité est tordue d’une telle manière que ce qui est rapporté n’a plus rien à voir avec une réalité observable. Rien ne pourra effacer ce que j’ai vu de mes yeux », assure-t-il encore.
Afin de prouver sa bonne foi, celui qui a rencontré Emmanuel Macron à Marseille il y a quelques semaines a également invité quiconque voudrait contrôler ses travaux.
« Il suffit de venir voir les dossiers chez nous. Regardez les données, il y a 36 personnes qui sont mortes. On a regardé les causes de mortalité, il n’y en a aucun qui est mort de péricardite ventriculaire, c’est loin de 10% c’est faux. Qui se trompe, celui qui a vu les malades? », interroge-t-il.
« Rhétorique artificielle »
Invité à réagir à cette vidéo sur BFMTV, Jean-François Bergmann, ancien vice-président de la commission d’autorisation de mise sur le marché à l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), a tenu à répondre à Didier Raoult.
S’il n’est pas surpris par la teneur des propos – « c’est un style raoultient » – Jean-François Bergmann a toutefois assuré que les travaux de The Lancet étaient parfaitement valables.
« Il dit ‘moi j’ai vu des malades’, mais vous croyez que ceux du Lancet n’existent pas? C’est exactement le même type d’étude sauf qu’elle est beaucoup plus grande. Ce sont des malades qui ont été traités », explique-t-il, accusant au passage le professeur marseillais de « rhétorique artificielle. »
Puis, Jean-François Bergmann a également tenu à remettre en cause la méthode de travail utilisée à l’IHU Marseille.
« A Marseille ils ont fait du dépistage de gens pour savoir s’ils avaient le Covid-19, ceux qui l’avaient ont été traités, mais c’était des personnes jeunes en bonne santé, le taux de mortalité était plus faible car ils n’étaient pas malades. Chez The Lancet c’est des malades hospitalisés, normal qu’il y ait plus de morts et la chloroquine ne change rien. […] Quand on compare la mortalité dans une maison de retraite et dans un collège, c’est normal d’avoir plus de morts. Lui, il prend des gens sur leurs jambes et à New York, des gens hospitalisés, c’est pas les mêmes malades », ajoute-t-il.
En guise de conclusion, ce dernier estime que « des études randomisées avec un tirage au sort », sont nécessaires. Si certaines ont déjà été publiées, mettant en doute les propriétés de l’hydroxychloroquine, les résultats de l’essai Discovery, attendu dans les jours à venir, devrait apporter un éclairage nouveau.
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