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Liban: un deuxième ministre démissionne, nouveaux heurts à Beyrouth

Après la manifestation qui a eu lieu samedi 8 août dans le centre-ville de Beyrouth et qui a rassemblé des milliers de protestataires dans un climat de très forte tension, des centaines de Libanais sont à nouveau descendus dans la rue dimanche 9 août pour crier leur colère contre la classe politique, après la double explosion qui a ravagé la ville. Deux ministres ont démissionné dimanche, et d’autres pourraient suivre.

Dimanche 9 août, en fin de journée et pour le deuxième soir consécutif, les abords de la place des Martyrs de Beyrouth ont été le théâtre d’affrontements entre quelques centaines de manifestants et les forces de l’ordre. Selon la chaîne de télévision locale LBCI, un policier en civil a tiré à plusieurs reprises avec un fusil d’assaut, sans faire de victime.

Vers une démission collective des ministres ?

Depuis l’explosion meurtrière de mardi 4 août, la rue tient pour responsable les dirigeants de la classe politique du Liban et demande qu’ils laissent leur place. Au cours de ces derniers jours, neuf députés de différents blocs parlementaires ont démissionné. Et ce dimanche, la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad, et le ministre de l’Environnement et du développement durable, Damianos Kattar, ont rendu leurs sièges.

« Je m’excuse auprès des Libanais, nous n’avons pu répondre à leurs attentes », a déclaré Manal Abdel Samad dimanche devant la presse au moment de l’annonce de sa démission. Quelques heures plus tard, le ministre de l’Environnement et du développement administratif, Damianos Kattar, annonçait lui aussi son départ du gouvernement « face à l’énorme catastrophe (…) et (…) un régime stérile qui a raté de nombreuses opportunités ».

Plusieurs médias libanais rapportent que d’autres ministres pourraient suivre leur exemple.Hassane Diab pourrait lui-même présenter la démission de son gouvernement à l’issue du Conseil des ministres prévu à 14 heures ce lundi 10 août, si sa proposition de loi pour la tenue d’élections législatives anticipées ne passe pas, rapporte notre correpondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Gouvernement d’union nationale

Le départ de neuf députés sur les 128 que compte le Parlement ne change pas la donne politique. À travers ces démissions, l’opposition veut mettre la pression sur la majorité parlementaire, constituée du courant patriotique libre chrétien proche du président de la République Michel Aoun, du Hezbollah, du mouvement Amal chiites et d’indépendants de diverses communautés. Le but est, là aussi, la tenue de législatives anticipées.

Le pays se dirige donc vers un vide au niveau du pouvoir exécutif. Et ce vide pourrait s’étendre au pouvoir législatif. La France, avec le soutien des pays occidentaux, pousse vers la formation d’un gouvernement d’union nationale. Le président français Emmanuel Macron l’a clairement dit à Beyrouth. Mais cette idée ne fait pas encore l’unanimité entre les forces politiques. L’opposition appelle à un gouvernement neutre, ce que la majorité n’admet toujours pas.

RFI

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