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Les raisons de l’explosion de la fusée Starship de SpaceX quelques minutes après son premier décollage

Peu après son décollage au Texas, l’immense fusée Starship, la plus grande fusée au monde, développée par SpaceX pour des voyages vers la Lune et Mars, a explosé en vol ce jeudi 20 avril. Cette explosion ne représente pas un échec pour l’entreprise du milliardaire Elon Musk, qui a félicité les équipes de son entreprise et promis un nouveau test « dans quelques mois ».

Du haut de ses 120 mètres, Starship était à la fois plus grande que la nouvelle méga-fusée de la Nasa, SLS (98 m), qui s’est envolée pour la première fois en novembre, et que la légendaire Saturn V, la fusée du programme lunaire Apollo (111 m). Le mastodonte noir et argenté s’est arraché du sol vers 08h30 locales (13h30 TU) la base spatiale Starbase, à l’extrême sud du Texas, sous les cris de joie des employés de SpaceX, pour finalement exploser quelques minutes plus tard.

La cause de l’explosion n’était pas encore connue, mais le fait que la fusée ait réussi à décoller de son pas de tir représente déjà une immense réussite. Le patron de SpaceX, le milliardaire Elon Musk, a d’ailleurs félicité ses équipes et promis un nouveau test : « Félicitations aux équipes de SpaceX pour ce formidable premier vol test ! », a-t-il tweeté. « Nous avons beaucoup appris pour le prochain essai de décollage dans quelques mois. »

La fusée devait se détacher environ trois minutes après le décollage et retomber dans les eaux du golfe du Mexique. Selon les plans de vol, le vaisseau Starship devait alors allumer ses six moteurs et continuer seul son ascension, jusqu’à plus de 150 km d’altitude. Après un peu moins d’un tour de Terre durant environ une heure, il devait retomber dans l’océan Pacifique. « C’était prévisible que ça se passe mal pour d’innombrables raisons », analyse auprès de RFI Stefan Barensky, journaliste à Aerospatium, en pointant la rusticité du lanceur. « La rusticité, ce n’est pas cher, mais ce n’est pas forcément très fiable et la moindre panne peut entraîner une catastrophe. »

« Très risqué »

Le but de ce vol d’essai était de récolter un maximum de données pour améliorer les prototypes suivants, SpaceX prévenant avant même le décollage que franchir toutes les étapes dès le premier vol d’essai serait un exploit. Lundi, une première tentative de lancement avait été annulée dans les dernières minutes du compte à rebours, à cause d’un problème technique. « Il s’agit du premier vol d’une fusée immense, très complexe », avait déclaré la veille Elon Musk, en qualifiant ce test de « très risqué ».

Le patron de SpaceX tenait à tempérer les attentes, en déclarant qu’atteindre l’orbite du premier coup était peu probable. Il s’est contenté d’espérer que le pas de tir ne soit pas détruit par l’explosion des moteurs de « Super Heavy » au moment de l’allumage. « Mon plus grand souhait est que, pitié […], on soit loin du pas de tir avant que quelque chose tourne mal », a-t-il dit. Si celui-ci « fond », le reconstruire pourrait prendre « des mois », a-t-il ajouté.

La fusée a déjà des clients : le premier vol avec équipage de Starship doit être effectué avec le milliardaire américain Jared Isaacman. Le milliardaire japonais Yusaku Maezawa, et l’Américain Dennis Tito (le premier touriste spatial de l’histoire), ont également dit vouloir embarquer pour un voyage autour de la Lune.

Starship doit pouvoir emporter jusqu’à 150 tonnes de chargement en orbite. Pour comparaison, la fusée Falcon 9 de SpaceX ne peut, elle, emporter qu’un peu plus de 22 tonnes en orbite terrestre basse. Mais la véritable innovation de Starship est qu’elle doit être entièrement réutilisable, ce qu’Elon Musk pense réalisable d’ici « deux ou trois ans ».

(Et avec AFP)

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