Site d'information Général sur la Guinée et le Monde

Le président Alpha Conde dénonce : « un officier inconscient a entraîné une dizaine d’hommes dans un projet de coup d’État voué à l’échec »

Crise sanitaire et conséquences économiques, scrutins de mars et d’octobre, Constitution… Le président guinéen a donné à Jeune Afrique son opinion sur les sujets brûlants de l’actualité de son pays.

Dans cet entretien recueilli par visioconférence, Alpha Condé se veut à la fois serein et combatif. Nul doute qu’il aura besoin de cette bipolarité pour mener ce qui pourrait être sa dernière bataille.

Extrait

Vous dites que l’opposition, particulièrement le FNDC, voulait faire exploser la Guinée.

C’est une accusation grave ! Oui, mais fondée. Ces gens étaient clairement dans une démarche insurrectionnelle de prise du pouvoir par la force. Leurs leaders l’ont dit dès avant le 22 mars : nous manifesterons lundi, mardi, mercredi, et jeudi nous serons au palais. L’un d’entre eux a même parlé de la nécessité d’une transition militaire, ce qui a donné des idées à un officier inconscient qui a entraîné une dizaine d’hommes dans un projet de coup d’État voué à l’échec. C’était oublier un peu vite que la Guinée d’aujourd’hui n’est plus la Guinée d’hier. Le FNDC a envoyé ses nervis attaquer des bâtiments publics, verser de l’huile sur les routes, manifester avec des machettes, des frondes et des fusils de chasse. Une tentative d’attentat au véhicule piégé contre une station d’essence a été déjouée in extremis à Conakry. Dans la bouche des dirigeants du FNDC, il n’était question que de renverser le pouvoir et de rendre le pays ingouvernable. Quand Cellou Dalein Diallo dit à ses jeunes militants : « Êtesvous prêts à mourir ? » cela veut dire quoi ? La Guinée n’a jamais connu de guerre civile, et elle n’en connaîtra pas. J’ai moi-même été opposant pendant quarante-deux ans et, lorsque des militaires sont venus me voir après les élections de 1993 pour me proposer de me porter au pouvoir par la force, je leur ai répondu que je ne faisais pas de la politique pour gouverner des cimetières. Jamais je n’ai eu recours à la violence. Je suis profondément démocrate, mais mes adversaires ont une mentalité de putschistes»

Avec Jeune Afrique

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.