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L’armée malienne assure avoir repoussé « une attaque terroriste » sur la base de Kati

Selon plusieurs témoins, des tirs nourris ont été entendus, vendredi, dans la ville-garnison de Kati, près de Bamako, la principale base militaire du pays. L’armée malienne affirme avoir repoussé « une attaque terroriste », qu’elle impute à des kamikazes.

Des tirs ont été entendus, vendredi 22 juillet à l’aube, à Kati, ville-garnison dans la proche banlieue de Bamako, cœur de l’appareil militaire malien et lieu de résidence du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a constaté un journaliste de l’AFP ainsi que des habitants sur place.

L’ambassade de France a prévenu ses ressortissants par SMS d’une « attaque en cours à Kati », recommandant la prudence.

Les Forces armées maliennes affirment avoir repoussé une attaque terroriste menée par deux véhicules piégés bourrés d’explosifs aux environs de 5 h du matin. L’attaque aurait été perpétrée, toujours selon l’armée malienne, par des kamikazes.

La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours pour débusquer les auteurs et leurs complices », a affirmé l’armée sur sa page Facebook.

« C’est aux environs de 5 h que des hommes armés non identifiés ont attaqué la ville de Kati », a indiqué à l’AFP un habitant joint par téléphone, préférant garder l’anonymat pour des raisons de sécurité.

« On a été réveillés par des tirs à 5 h du matin et des bruits d’explosion, on ne sait pas ce qu’il se passe », a confirmé un autre habitant, ainsi qu’un troisième demeurant dans cette ville de garnison : « Notre camp est attaqué », a-t-il dit.

Un déploiement de forces spéciales maliennes était visible à 8 h et deux hélicoptères de l’armée volaient dans le ciel, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a aussi entendu des détonations à l’intérieur du camp.

Kati abrite la principale base militaire du Mali.

Un centre névralgique du pouvoir

C’est également là qu’habitent les principales autorités militaires maliennes, notamment le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, et son ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara.

Les deux ont étudié à Kati, d’où sont partis de nombreux coups d’État au Mali.

En 2020, avec trois autres officiers, les colonels ont pris le pouvoir par la force à Kati. Des coups de feu avaient été entendus dans le camp, puis les militaires étaient « descendus » à Bamako.

Les personnalités arrêtées – le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, les président et Premier ministre Bah Ndaw et Moctar Ouane en 2021 – ont systématiquement été emmenés et retenus dans le camp de Kati.

C’est même de Kati « que sont partis la plupart des coups d’État de l’Histoire moderne du Mali », abonde Jérôme Pigné, président et cofondateur du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel, sur le plateau de France 24. D’autant que – poursuit le chercheur – Kati,  « plus que jamais, incarne le symbole du pouvoir militaire au Mali ».

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Que ce soit une attaque perpétrée par un groupe armé terroriste, ou une tentative de coup d’État, l’étau se resserre autour de la junte malienne », résume-t-il.

© AFP

Jamais la base militaire de Kati n’a été la cible d’une attaque jihadiste. En revanche, six attaques simultanées ont eu lieu jeudi dans le centre du Mali et dans la région de Koulikoro, proche de Bamako.

À l’aube, à la même heure que les tirs de ce vendredi, des hommes armés, identifiés par l’armée comme membres de la Katiba Macina affiliée à Al-Qaïda, ont attaqué des postes de contrôle, une gendarmerie et un camp militaire dans six attaques coordonnées, dont l’une dans la localité de Kolokani, à une centaine de kilomètres au nord de Bamako.

Avec AFP

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