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Labé Sangni ou le germe du Ku Klux Klan guinéen ?

Les groupements ou associations aux relents communautaristes, qui sapent l’unité nationale, menacent la paix et la quiétude sociale dans notre Pays devraient tous êtreproscrits, sans exception aucune, car nous sommes dans une République.

L’article 4 de notre Constitution dispose :« la loi punit quiconque par un acte de discrimination raciale, ethnique, religieuse, par un acte de propagande régionaliste, ou par tout acte, porte atteinte à l’unité nationale, à la sécurité de l’Etat, à l’intégrité du territoire de la République ou au fonctionnement démocratique des Institutions. »

En plus d’enhardir le repli identitaire, les associations à connotation ethnique ébrèchent complètement les fibres sociales et exposent à un risque accru de déchirure dans le tissu social de la Nation.

Si nous voulons une Guinée prospère, unie, forte, sans ethnieaucune, à défaut de de supprimer les coordinations régionales, les autorités devraient clairement définir leurs extrémités en les réorientant strictement sur la promotion de nos valeurs culturelles.

Depuis un certain temps, une horde de jeunes se faisant passer pour les défenseurs des intérêts de certains guinéens contre d’autres, dicte sa loi aux paisibles citoyens, notamment à Coyah, Dubreka et alentours.

Nul guinéen n’est étranger sur le sol guinéen. Nous courons tous de gros risques si des dispositions pressantes ne sont pas prises maintenant à l’encontre de ce clan.

L’heure est grave à telle enseigne que si nous ne mettons pas nos énergies et esprit ensemble pour prôner l’acceptation de l’autre, nous nous acheminons tout droit vers l’incompréhension.

Les menaces pesant sur l’unité nationale, la paix et la cohabitation pacifique sont si énormes que chacun doit s’y mettre pour éviter que notre Pays ne se retrouve dans des situations comme celles du Zimbabwe et autres.

En effet, au mépris des textes et valeurs traditionnelles régissant notre société, ce groupe d’extrémistes se livre, à cœur joie et en toute impunité, à des exactions ineffables sur de paisibles populations en les spoliant de leurs terres.

Les causes de toutes les confrontations dans le monde sont de quatre (4) ordres :la femme, le foncier, le pouvoir et l’argent.

Il est inadmissible et même révoltant que des guinéens ayant régulièrement acquis et mis en valeur des domaines soient spoliés par d’autres, sous prétexte que ces terres appartiennent à leurs ancêtres.

La Guinée est notre patrimoine commun à tous. Partout où un guinéen se retrouve ou s’établit sur le territoire national, il est chez lui. Il ne doit être inquiété ni spolié de ses terres pour une quelconque raison que ce soit par d’autres guinéens.

Ramener ces jeunes à l’ordre aujourd’hui devrait faire partie des priorités des autorités, car il est incompréhensible que des citoyens ayant vendu leurs terres à d’autres les réclament une fois la mise en valeur de ces domaines par les acheteurs.

Ne nous leurrons pas. Les agissements de ce groupe qui en réalité ne défend les valeurs d’aucune région, constituent les ingrédients de désagrégation d’une Nation. Tous ceux qui sont épris de paix et de justice devraient se dresser aujourd’hui comme un seul homme contre les agissements de ces gens qui ne cessent d’attiser la tension entre des populations depuis un bon moment.

Personne n’a le droit de se substituer à la Justice. Tout citoyen qui se sent déposséder de ses terres par la violence ou ruse, porte l’affaire devant les juridictions compétentes. Ce n’est aucunement à un groupuscule de le faire en lieu et place de la Justice.

A proprement parler, personne n’est contre que des citoyens s’organisent pour faire la promotion de leurs cultures. Mais se constituer en groupes pour aller s’attaquer aux gens, confisquer leurs terres et se les redistribuer est une attitude que les autorités devraient réprimer.

A partir des années 1985, tout juste à la mort du premier Président guinéen, le camarade Ahmed Sékou Touré, d’autres guinéens avaient aussi été victimes de dépossession de leurs terres.

Je rappelle ce pan sombre de notre histoire non pas pour mettre le couteau dans la plaie des gens ou attiser la tension, loin s’en faut. Je le fais tout juste afin d’attirer l’attention des autorités, notamment le Ministère en charge de la Justice pour qu’il prenne ses responsabilités contre de telles attitudes, car, en plus d’exposer chacun de nous, ces agissements mettent dangereusement en péril l’unité nationale.

Nous devons à tout prix éviter de créer des précédentsdangereux pour la cohésion sociale. Aujourd’hui c’est Paul et demain, on ne sait jamais à qui le tour.

En clair, se resigner face à cette injustice qui n’a que trop duré, c’est de se rendre complice de la fragilisation du tissu social.

Seule la Justice peut retirer le titre foncier à un citoyen. Mais en aucun cas, il n’est permis à des citoyens de se constituer en mouvements pour récupérer des terres obtenues dans le respect de la législation foncière.

Le silence devant le crime n’a-t-il pas ses implications de responsabilité dans le crime, comme le disait le Président Ahmed Sékou Touré ?

Cette forme de vendetta que d’autres citoyens pourront exercer un jour dans leurs préfectures ou régions, mérite d’être dénoncée et combattue par tous.

Le Ministre de la Justice doit sortir de cette complaisance coupable pour donner de la voix à travers un communiqué multi diffusé pour l’arrêt de ces hostilités dans notre Pays.

Les autorités à tous les niveaux doivent sévir pendant qu’il est encore temps contre ces pyromanes afin de préserver l’unité nationale.

De l’autre, que l’Etat ramène dans ses patrimoines la terrecomme au temps de la première République, sinon à ce rythme, nous partons tout droit vers des menaces communautaires.

Clairement, si cette association a l’agrément, que le Ministère de l’Administration du Territoire veuille bien le lui retirer, car elle menace la paix et la cohésion sociale dans notre Pays. En tout cas, prévenir vaut mieux que guérir.

Je suis Soussou, Peul, Malinké, Forestier. Je suis guinéen tout court.

                                 

                                                                                             Sayon MARA, Juriste

 

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