La coordination des unions forestières condamne la « sortie maladroite » du ministre Oyé Guilavogui contre les habitants de Bambeto
Les réactions se multiplient suite à la déclaration du ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Oyé Guilavogui, qui s’exprimait sur les violences intercommunautaires enregistrées les 26 et 27 décembre 2020. La coordination nationale des unions forestières dénonce et condamne une « sortie maladroite » et demande au ministre de présenter des excuses publiques.
« Il ne faut pas que Macenta ressemble un peu à Bambéto. Ici, c’est une terre bénie ». C’est la déclaration faite par le ministre Oyé Guilavogui, qui s’exprimait hier, lundi 28 décembre 2020, à Macenta, une ville de la Guinée forestière, secouée par des affrontements intercommunautaires en fin de semaine dernière. Et cette sortie ne laisse pas indifférente la coordination nationale des unions forestières, qui la trouve maladroite et inopportune. Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce mardi 29 décembre, le responsable de la communication de cette coordination a condamné « fermement » les propos tenus par Oyé Guilavogui avant de lui demander de présenter des excuses publiques.
Alors, si monsieur Guilavogui parle ainsi, c’est comme s’il veut opposer les deux communautés. Nous de la communauté forestière, nous sommes en parfaite collaboration avec la communauté peulh et toutes les autres communautés de la Guinée. Donc, nous ne pouvons pas accepter que quelqu’un, pour des raisons politiques, sorte pour tenir un tel discours pour opposer les Guinéens », a réagi Niouma Sory Léno, le chargé de communication de la coordination nationale des unions forestières.
Cette coordination régionale estime que le discours du ministre Oyé Guilavogui s’inscrit dans une démarche visant à détourner l’attention des gens sur les atrocités qui se passent à Macenta. « Donc, ce discours n’engage nullement pas la forêt et que notre unité avec le Fouta ne va pas se disloquer à cause du sentiment d’une personne qui vient de nulle part. C’est comme ça qu’ils ont opposé les Guerzés et les Koniankés, les Tomas et les Manians, et maintenant c’est toute la communauté forestière qu’ils veulent opposer au Fouta. Nous avons déjà compris leur jeu et nous n’allons pas nous laisser distraire », a déclaré M. Léno.
Au lieu de tenir ce genre de discours, la coordination nationale des unions forestières demande plutôt aux cadres de la Guinée forestière de s’impliquer pour permettre de faire la lumière sur les multiples tueries enregistrées depuis plusieurs années dans cette région et que justice soit rendue aux victimes.
Source: Guineematin