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Guinée-Hadj 2018 : entre galère des pèlerins et débrouillardise du secrétariat général aux affaires religieuses

Guinée, le premier convoi de pèlerins guinéens a quitté Conakry  le samedi 28 juillet dernier.  A la date du 02 Aout 12 convois ont pu décoller de Conakry pour rejoindre le lieu saint de l’Islam. Malgré le chiffre ci-dessus, beaucoup d’autres attendent encore dans l’incertitude la date de leur départ. Venus des quatre coins de la Guinée, les candidats au Hadj 2018  sont décidés à se rendre sur le lieu saint de l’islam malgré le poids de l’âge pour certains et les conditions physiques pour d’autres.

Ce jeudi, lors de notre passage au centre islamique de Donka, des pèlerins ont manifesté leur angoisse et le stress.

Elle est à la mosquée Fayçal depuis trois jours. N’Na Fanta, vient de la Haute Guinée, plus précisément de Kérouané. Son souhait aujourd’hui, c’est de se retourner  à Kérouané si jamais elle ne quittait pas le sol guinéen ce soir pour la Mecque.

« Je suis fatiguée, vraiment je préfère me retourner que de rester ici comme ça. Cela fait trois jours que je suis là. Je viens le matin jusque la nuit et après on dit que c’est le lendemain. Je ne connais personne ! Celui qui m’emmène ici, me dépose seulement et continue. Mes tuteurs qui sont à Conakry viennent me voir mais ils n’ont pas accès à la salle. C’est fatiguant. je m’ennuie tellement car je ne connais personne dans tout ce monde. C’est angoissant et stressant. Tout ce que je veux aujourd’hui c’est de quitter ces lieux. Soit on m’appelle pour l’aéroport ou je retourne à Kérouané », nous a-t-elle confié.

Réunis dans cette salle archicomble de la ligue islamique, ils tout ouie pour entendre leurs noms.  soient appelés afin de pouvoir entrer en possession de leur passeport et document de voyage pour l’aéroport. Mais, entendre son nom en moins d’un jour, ce n’est pas de l’eau à boire. Il faut y passer des heures voir des jours. Tout cela à cause de la mal-organisation des choses ou le manque de volonté de la part des autorités en charge.

Il y en a beaucoup qui sont dans la même situation que N’Na Fanta. Certains ne veulent même pas en parler. Les toilettes du centre islamique de Donka qui reçoit un nombre considérable de personne sont impraticables.

« Les toilettes sont mal propres. Nous sommes exposés à des maladies en restant ici encore plus longtemps. Même pour respirer il faut payer de l’argent. On passe la journée ici, et tout est à nos frais. On ne nous dit rien de concret. Tous les jours nos agences de voyages nous appellent de venir et quand on vient c’est pour toute la journée. C’est compliqué car tu es obligé de rester par peur de ne pas être là au moment de l’appel. On est dans l’angoisse et la peur même s’ils n’arrêtent pas de nous dire que nous allons tous partir. Mais on a vraiment peur », nous a confié la future Hadja Sona Keita.

Toutes ces opérations doivent se dérouler avant le 16 aout car l’aéroport de Médine ferme à cette date. Le 15 aout reste donc le délai pour réaliser les 26 convois vers la Mecque. Un véritable défi d’organisation qui se pose au secrétariat général aux affaires religieuses qui avait pourtant annoncé des  innovations pour l’année 2018.

Dans ce brouhaha certains tirent leur épingle du jeu comme Hawa Keita. Elle a passé l’étape de l’interview et reçu son passeport avec visas. Elle minimise la galère qui a marqué le processus.

« On nous a programmé pour hier mercredi, mais tôt le matin, notre guide m’a appelé pour me dire que c’est reporté pour ce jeudi et d’être là très tôt. Ce qui fut fait, même si ça nous a pris toute la journée mais j’ai quand même été appelée. j’ai pu avoir mon passeport. Enfin je vais quitter le sol guinéen ce soir », nous lance-t-elle avec un sourire.

Près de 7500 pèlerins guinéens doivent effectuer le Hadj à la Mecque, dernier pilier de l’islam. Chaque pèlerin a déboursé la somme de 40 942 200 GNF  sans compter les frais annexe qui font l’objet d’aucun reçu.

Nantènin Traoré 

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