Site d'information Général sur la Guinée et le Monde

Gouverner autrement ou la thérapie de choc du PrAC !²

Cette volonté affichée du Président de la République visant à gouverner autrement notre patrimoine commun, loin d’unaveu d’échec comme le font croire certains oiseaux de mauvais augure, est l’expression éloquente que l’homme du 17 Mai, malgré ses résultats hautement positifs dans divers domaines, notamment énergétiques ainsi que les infrastructures sociales de base, ne peut se complaire dans l’autosatisfaction.

Des pratiques qu’on a tant combattues quand nous étions dans l’opposition, persistent encore. Il s’agit notamment du recyclage des hauts commis de l’État, de la sédentarisation des cadres au niveau de l’administration et du manque de suivi des actions gouvernementales.

a- La sédentarisation des cadres à leur poste au niveau de l’administration :

De 2010 à nos jours, certains Services et Directions n’ont pas été touchés par le remaniement ; Or, un cadre qui fait plus de cinq (5) ans au même poste, devient souvent inefficace et cela, non par incompétence mais à cause du sentiment qui s’établit entre lui et ses cadres.

Aussi, la Politique de faire du nouveau avec des anciens ayant atteint leur limite ou dont les noms sont trempés dans certains dossiers peu honorables, ne saurait donner des résultats escomptés, car les habitudes ont souvent la peau dure dans notre Pays.

D’ailleurs, Napoléon Bonaparte ne disait-il pas que :« l’art de gouverner consiste à ne pas laisser vieillir les hommes dans leur poste ? »

b-L ’utilisation d’autres cadres en lieu et place de ceux officiellement nommés à ces postes:

Cette pratique propre à notre gouvernance osons le reconnaitre continue de belle dans certains Départements ministériels, malgré les interventions du Président à ce propos. Des Ministres continuent d’utiliser des assistants en lieu et places des cadres nommés par Décret. Quelle déficience au pouvoir discrétionnaire du Président de la République !

C- Le manque de suivi : 

L’Etat prend souvent des décisions salutaires, mais le suivi fait défaut (à ce niveau il nous faut des réflexions encore plus approfondies). Des exemples foisonnent à ce sujet :

-l’interdiction de la circulation des véhicules administratifs (VA) les week-ends et au-delà des heures de Service et l’utilisation des sirènes par de hauts cadres civils et militaires qui ne sont pas habilités à le faire mais continuent à s’entêter. Ils sont d’ailleurs à la base de beaucoup de pagaille dans la circulation, car dès qu’ils passent ils sont aussitôt suivis par d’autres usagers indisciplinés. Finalement, tout le monde se voit bloqué dans la circulation par la faute de ceux-là sensés donner le meilleur exemple.

– le déguerpissement des vendeurs le long des routes ;

-les violations des lois en matière de circulation par les agents en uniforme ;

-la transformation de nos chaussées en dépotoir d’ordures, synonyme de sabotage comme s’il n’y a aucune autorité. 

Je voudrais profiter de l’occasion pour saluer de passage les efforts louables et immenses qui sont en train d’être consentis dans le sens de l’amélioration de cette réalité.

-stationnements gênants des véhicules et installations anarchiques des Parkings de vente de véhicules le long des principales artères ;

-la construction des dos d’ânes sauvages sur les voies par des citoyens quand ils veulent et comme ils veulent. Alors que cet état de fait a été dénoncé et interdit par le Ministère des Travaux publics ;

-l’occupation, la vente illégale et anarchique des domaines de l’Etat par des cadres véreux jamais sanctionnés (cas des domaines publics maritimes et autres bas-fonds à Conakry) ;

– l’insécurité grandissante et le non-respect du code de bonne conduite par des gendarmes et policiers lors des patrouilles nocturnes.

Pour littéralement changer cette donne aujourd’hui, il faut nécessairement :

-restaurer l’autorité de l’État ;

-revoir la communication gouvernementale. Cette communication ne devrait plus se limiter au compte rendu du Conseil des Ministres ;

-renforcer le tissu social en dialoguant avec les partenaires sociaux ;

-encourager la production nationale afin de soutenir le franc guinéen qui, par ricochet, renforcera le pouvoir d’achat des citoyens ;

-mettre fin au recyclage des hauts commis de l’État ;

-dégraisser les effectifs des services centraux et Directions (surtout au niveau des Ministères de l’enseignement et de la santé) en vue de les redéployer à l’intérieur du Pays tout en leur accordant des primes d’éloignement en fonction des zones de mutation et promouvoir certains cadres de l’intérieur à dehautes fonctions ;

-rajeunir l’administration en nommant des jeunes au niveau des services centraux et déconcentrés ;

-créer un véritable plan de carrière pour les agents publics et mettre en place une politique d’avancement annuel en échelons et grade des fonctionnaires ;

-sanctionner positivement ou négativement les agents publics.

Le fait que ce sextennat soit placé sous le sceau de‘’gouverner autrement’’, en plus de rendre opérationnelle l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et informatiser les chaines de dépenses de l’Etat, il est plus qu’indispensable aujourd’hui d’équiper et redynamiser l’Office de Répression des Délits Economiques et Financiers (ORDEF).

En effet, la redynamisation de cette institution permettra non seulement à l’Etat de rassurer davantage les bailleurs de fonds, d’avoir un œil sur les recettes et subventions accordées aux Départements ministériels, mais aussi de se passer des aides empoisonnées du Fond Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale. 

Gouverner autrement, c’est aussi la rigueur dans la gestion de la chose publique et l’application stricte et rigoureuse des lois.

Il est inadmissible que des citoyens continuent de se rendre justice en toute impunité dans certaines localités du Pays en lieu et place des juridictions compétentes.

La circulation routière, quant à elle, est un véritable casse-tête pour les usagers. Nul besoin de rappeler ici que c’est un domaine qui donne la bonne ou la mauvaise image du Pays à un étranger dès qu’il est dans la circulation. Cela est de notoriété que les usagers de la route de notre Pays sont les plus indisciplinés.

En un mot, la circulation est caractérisée par une pagaille indescriptible qui n’existe nulle part qu’en République de Guinée.

En plus de prendre des mesures draconiennes contre les contrevenants des bonnes mesures que le Ministère de la Sécurité prend souvent pour rendre la circulation fluide, les comportements des agents qui sont de nature à ternir l’image de cette corporation doivent être sévèrement sanctionnés.

En outre, l’effectif de la police routière doit être revu à la hausse, rajeuni, sélectionné et équipé, car elle représente l’image du Pays. Certains agents ne donnent aucunement une bonne image à notre Pays. Bref, tout comme l’aéroport, elle est une vitrine du Pays.  

                                                                                                                 Contribution citoyenne de Sayon Mara, sis à Yembéya, commune de Ratoma

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.