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Gassama Diaby répond à l’imam de Kindia : « Tout Guinéen est chez lui partout en Guinée. Tout Guinéen doit être chez lui partout en Guinée »

Si on devait lire les messages d’unité nationale et de cohésion distillés à l’occasion de la fête de Tabaski d’hier à l’aune de la réaction que le ministre Khalifa Gassama Diaby a eue face aux propos tenus par l’imam de Tafory, on dirait que ce dernier recommande de sortir des incantations stériles et des vœux pieux. En effet, personne n’est dupe. L’appel à la concorde lancé par l’ensemble des imams du pays et des responsables à tous les niveaux à l’occasion de la fête font implicitement référence aux propos d’El hadj Mamoudou Camara qui disait récemment que la mairie de Kindia ne sera dirigée que par quelqu’un d’originaire de cette ville. Pour sa part, à l’occasion d’une audience qu’il a accordée le lundi à une délégation de l’ONG ‘’Résolu’’, le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté avait plus directement dénoncé les propos de l’imam, y voyant notamment une menace contre le « fondement constitutionnel et moral » du pays. Cependant, pour stopper la spirale qu’il appelle « l’absurde suicidaire », il pense que la justice doit jouer son rôle et les Guinéens, dans leur ensemble, rompre avec leur attitude empreinte de complicité face aux dérives anti-démocratiques et antirépublicaines.

Pour Khalifa Gassama Diaby, il y a un certain nombre de principes de base que tout citoyen guinéen se doit d’avoir constamment en vue. « Chaque citoyen guinéen mérite respect, considération et dignité. Tout Guinéen est chez lui partout en Guinée. Tout Guinéen doit être chez lui partout en Guinée », rappelle-t-il à proposEt de ces principes, il découle qu’il est « absolument inconséquent qu’en Guinée, un Guinéen puisse être considéré comme étranger sur son propre territoire national. Laisser penser cela et le dire relève d’une faute morale impardonnable », martèle-t-il. Mais selon le ministre de l’Unité nationale, les condamnations de principe ne suffisent pas à enrayer le phénomène. La sensibilisation non plus. Les risques encourus si grands que, selon lui, « il revient à la justice de dire le droit et de rendre justice au principe de notre république et de notre rêve de nation démocratique, en rappelant à chacun d’entre nous, à chaque Guinéen, qui qu’il soit, quelle que soit sa position, que personne dans un Etat démocratique ne doit se sentir au-dessus des lois de la République ».

Le ministre pense néanmoins que le phénomène perdure aussi en raison du fait que certains citoyens se rendent coupables de complicité avec les promoteurs de la division de la Guinée. Cédant souvent à des logiques d’intérêts aussi fugaces que circonstanciels, il est vrai que certains citoyens sont quelquefois enclins à justifier voire soutenir des propos ou comportements de nature à opposer les Guinéens. A l’intention de ces complices, le ministre a un message : « Aujourd’hui à Kindia, il est question d’une communauté spécifiquement visée. Soyons-en convaincus et certains. Demain, à Kindia ou ailleurs, ce sera le tour d’une autre et ainsi de suite. Et l’absurde suicidaire deviendra ainsi la règle dans notre pays ».

En tout état de cause, le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté avertit ceux qui s’évertuent à semer et à entretenir la graine de la division entre les Guinéens. « L’Histoire réserve une place honteuse et pas agréable à ceux et celles qui œuvrent pour désunir les Guinéens et détruire notre rêve collectif de nation démocratique », relève-t-il. Un avertissement dont chacun devrait tenir compte.

Ledjely

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