France : Ce qu’a déclaré Benalla pendant ses 36 heures de garde à vue
Du fait des très nombreuses questions posées par l’affaire Benalla, le principal suspect a passé 36 heures en garde à vue. Et d’après le JDD, il avait prépare sa défense. Alexandre Benalla doit être présenté à un juge d’instruction ce dimanche, après avoir passé 36 heures de garde à vue dans les locaux de la police judiciaire parisienne.L’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris sur l’affaire qui porte désormais son nom va devoir répondre à une foule de questions. Ce qui justifie sans doute que la garde à vue ait été étendue au-delà de la base des 24 heures. Ce dimanche, nos confrères du JDD révèlent plusieurs points soulevés par le suspect devant les enquêteurs qui l’ont interrogé, montrant qu’il avait préparé sa défense. D’après plusieurs sources citées par l’hebdomadaire, l’ancien chargé de mission de l’Elysée a tout d’abord affirmé qu’il s’était rendu à la manifestation du 1er mai en tant qu' »observateur » à l’invitation de la préfecture de police. Sur les images prises ce jour-là, on le voit vêtu d’un casque de police lorsqu’il s’en prend à deux manifestants, et muni du brassard orange caractéristique à d’autres moments de la journée. D’après lui, son « référent » policier, un major de la Direction de l’ordre public et de la circulation, lui aurait fourni le casque, le brassard et une radio.
« J’ai pété les plombs »
Quant aux violences en elles-mêmes dont il est accusé, puisqu’on le voit frapper à plusieurs reprises un couple de manifestants, il les justifie en citant l’article 73 du code de procédure pénale.
« Dans les cas de crime ou de délit flagrant (…) toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche », précise-t-il.
Alexandre Benalla fait l’objet de quatre chefs d’accusation, dont celui de complicité de détournement d’images issues d’un système de vidéosurveillance. Trois fonctionnaires de la préfecture de police de Paris, qui seront présentés eux aussi à un juge ce dimanche, sont accusés de lui avoir fourni les images de la manifestation du 1er mai, et ce le 18 juillet, le jour où l’affaire a éclaté. Pendant sa garde à vue, il aurait affirmé avoir demandé ses images afin d’étayer sa version des faits, et notamment pour « illustrer la violence des affrontements du 1er mai à Paris, place de la Contrescarpe, dans le quartier du Panthéon ».
D’après le JDD, l’ancien chargé de la sécurité d’Emmanuel Macron avait en tout cas conscience de traîner une casserole avec cette vidéo, avant qu’elle soit publiée par Le Monde. « J’ai une merde sur le dos. Je suis allé sur la manif, c’était chaud. Les CRS en prenaient plein la gueule. J’ai pété les plombs », aurait-il glissé à un proche, cité par le journal.