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Dr Mouctar Diallo, victime de son destin et de ses choix politiques (Tribune)

Il est accusé à tort, vilipendé par jalousie, détesté pour son destin et combattu pour ses choix politiques ainsi que sa fidélité toujours assumée, quel qu’en soit le prix à payer.
Son « crime » pour être jeté en pâture, livré à une opinion vindicatrice et souvent réceptive à la première calomnie ? Celui d’avoir un destin particulier qui attise les jalousies et suscite l’envie. C’est aussi pour le soutien affiché ces dernières années en faveur du régime renversé le 5 septembre 2021.
Malheureusement, avec la chienlit que charrient les médias et les réseaux sociaux et leurs lots d’injures, de calomnies, de manipulation et de désinformation, le ministre Mouctar Diallo, comme tant d’autres anciens ministres, fait aujourd’hui l’objet d’un faux procès, ou le seul grief a pour nom « délit d’opinion » qui, comme chacun devrait le savoir, ne saurait exister en démocratie.
Dans cette foire d’empoigne où se côtoient règlements de comptes, dénonciations calomnieuses avec une viralité qui donne le tournis sur les médias et réseaux sociaux, on crucifie sans états d’âme en indexant des anciens ministres pour des crimes de sang sans le moindre début de preuve. Juste dans le  but de souiller leur honneur et ternir leur réputation.
Le FNDC qui s’est substitué, dans l’usurpation et l’imposture, à la justice accuse, récuse, inculpe, condamne et disculpe en fonction de ses intérêts.
Le FNDC décidant de poursuivre des dignitaires du régime, à cause du 3e mandat, a élaboré plusieurs listes différentes des unes des autres qui changent selon le contexte. On se demande par quelle magie certains s’y retrouvent, d’autres y disparaissaient ou de l’absence de certaines figures majeures du régime d’Alpha Condé.
On peut légitiment se questionner sur la véritable intention des principaux leaders du FNDC, que certains accusent d’être manipulés par des acteurs politiques. Je pense, et je ne suis le seul à le penser, cette liste de 92 personnalités déposée par le FNDC n’a pas répondu à des critères rigoureux, transparents et objectifs pour garantir sa crédibilité.
De l’autre côté, ce qui est incompréhensible, c’est la sélection magique de 26 personnes parmi les 92 de la liste au goût du jour, du FNDC. On se demande pourquoi seulement ces 26, alors qu’il y a certains qui étaient plus actifs sur le terrain que ceux qui sont sélectionnés et font objet d’une procédure judiciaire déclenchée par le procureur de la République de Dixinn suivant les instructions du controversé Procureur Général Charles Wright. Ce dernier prévoit d’ailleurs dans la même décision, de poursuivre les organisateurs des manifestations non autorisées du FNDC et ses alliés politiques qui ont occasionné ces morts. Selon beaucoup d’analystes, en réalité le CNRD au pouvoir, qui instrumentalise la justice a profité de la liste fantaisiste déposée par le FNDC pour éliminer, par la voie judiciaire, des poids politiques qui pourraient le gêner dans son objectif caché de se maintenir longtemps au pouvoir.
Le Dr Mouctar Diallo est loin d’un criminel, loin d’un suspect, loin d’un complice.  Il n’a aucun cadavre dans le placard et nulle tâche de sang sur les mains. Il n’est ni de près, ni de loin associé à un quelconque crime de sang.
Au contraire, c’est plutôt lui et ses partisans qui ont été menacés, attaqués, blessés par des hordes de jeunes manipulés, saccager impunément les sièges de son parti.
Il a toujours pris cet acharnement dont il est victime de ses adversaires avec beaucoup de philosophie : c’est son destin hors du commun qui dérange.
Sinon, il n’a fait son entrée au Gouvernement que le 25 mai 2018, après avoir milité sans réserve au sein de l’opposition qu’il a dû quitter pour des raisons suffisamment expliquées.
C’est ce qui pourrait expliquer les cas : Mouctar Diallo, Tibou Kamara, Zenab Camara, Domani Doré, Kalil Kaba, Souleymane Keita et autres qui sont des figures majeures de la même génération de ceux qui sont au pouvoir actuellement. C’est comme s’il faut « liquider » aussi les éléments gênants de la génération. En réalité, ces personnes citées n’ont assumé aucune responsabilité directe ou indirecte liée au maintien d’ordre. Il n’y a aucun indice de preuve de leur implication dans la violence. Ils n’ont tenu aucun discours de haine ou appelant à la violence ni en public, ni en privé. Et ils ont un parcours honorable, en dehors de leur soutien au 3e mandat que je condamne, mais après tout, c’est un choix politique fait par des acteurs politiques, même si je le considérais inopportun mais pas illégal.
Cette analyse de manœuvres de liquidation judiciaire d’adversaires est confortée par le fait que de l’autre côté, la CRIEF a déjà mis en prison des leaders majeurs de l’échiquier politique guinéen. Apparemment, chacun a son tour au CNRD qui téléguide la machine judiciaire. Après le tour de Kassory, Damaro, Diané… c’est le tour de Cellou Dalein Diallo, bientôt Sidya Touré, après les activistes du FNDC et toute personne qui porte la voix ou qui lève la tête. Et le boulevard est ouvert pour le CNRD…?
Cherchez ailleurs le bouc émissaire à qui faire porter tous les crimes d’Israël, et fichez enfin la paix au Dr Mouctar Diallo !
Un Monsieur à tout point irréprochable, et ce ne sont pas les campagnes de discrédit, les cabales et autres actes de diffamation qui y changeront quelque chose.

Conakry, 29 mai 2022.

Thierno Oumar Bah
Ratoma, Société civile.
thiernooumarbah202@gmail.com

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