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Détournement à la LONAGUI : le procureur demande 10 ans de prison contre Chérif Haidara

Dans le cadre de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption, le gouvernement Guinéen a déployé des missions d’inspection dans toutes les régies financières de l’Etat. Ces missions ont révélé une gestion peu catholique de certaines de ces régies, où il a été constaté des cas de corruption et de détournement de fonds publics.

C’est dans le cadre de la répression de ces délits que le procès de Lansana Chérif Haidara, ancien directeur général de la Loterie Nationale de Guinée (LONAGUI), s’est ouvert ce lundi, 2 mars 2020, au tribunal de Kaloum. Le procureur a requis une peine de 10 ans de prison à son encontre, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Il est reproché à Lansana Chérif Haidara, des faits de détournement de la somme de 27 milliard 863 millions 443 mille 799 francs guinéens. Monsieur Haidara a brillé par son absence à l’audience.

Après les phases préliminaires et un exposé des faits, la partie civile, représentée par l’Agent Judiciaire de l’Etat, a présenté ses plaidoiries où elle réclame la restitution du montant détourné et la condamnation au paiement des dommages-et-intérêts. « C’est dans le cadre de la moralisation de la vie publique dans notre pays que des missions d’inspections ont été déployées dans toutes les régies financières de l’Etat. Au niveau de la LONAGUI, le rapport d’inspection a révélé que certains fonds ont été mal utilisés et d’autres non justifiés.

Ainsi, une action a été déclenchée contre son directeur général pour venir se justifier par devant votre tribunal. Vous avez constaté que le prévenu n’a jamais voulu se présenter ici à la barre. Cette absence est sans doute la preuve de sa culpabilité. C’est pourquoi nous demandons qu’il vous plaise de retenir monsieur Lansana Chérif Haidara dans les liens de la culpabilité et de le condamner à la restitution des 27 milliards et quelques au titre de principal. Au titre de dommages-et-intérêts, qu’il vous plaise de le condamner au paiement de 9 milliards 287 millions 814 mille 599 GNF. Soit le tiers du montant global. »

Par ailleurs, l’avocat de l’Agent Judicaire de l’Etat va également demander la confiscation de tous les biens du prévenu ainsi que la publication de la décision du tribunal dans un journal d’annonces légales pour, dit-il, décourager d’éventuels candidats à la corruption de passer à la pratique.

Pour sa part, le ministère public, après avoir succinctement rappelé les faits mis à la charge du Lansana Chérif Haidara, a requis une peine de 10 ans de prison par défaut. Pour le procureur Ousmane Sankhon, la corruption et les détournements de fonds doivent être sanctionnés conformément à la Loi. « La corruption et les détournements ont gangrené notre système administratif et ce sont les cadres sur qui l’Etat compte qui s’adonnent à ces pratiques. Un seul individu qui détourne un tel montant alors que certains de nos compatriotes ne peuvent même pas trouver de quoi manger, c’est inconcevable.

Ces cas doivent servir d’exemple. Pour ma part, je requiers sur l’action pénale, la condamnation du prévenu à 10 ans de prison par défaut conformément aux dispositions des articles 764, 765 et suivants du code pénal. Il vous plaira également d’émettre un mandant d’arrêt à son encontre. Sur l’action civile, de suivre la partie civile dans toutes ses réclamations, notamment la confiscation des biens du prévenu » a-t-il requis.

Le ministère public a également dénoncé le dysfonctionnement qui a caractérisé la LONAGUI entre 2016 et 2018. Selon lui, la direction générale gérait les affaires selon son bon vouloir et les recommandations du Conseil d’Administration n’étaient pas prises en compte.

Après voir entendu les prétentions des deux parties, le président du tribunal audiencier, Ibrahim Kabèlé Bangoura, a renvoyé l’affaire au 23 mars prochain pour décision être rendue.

A rappeler que le tribunal de Kaloum a récemment connu plusieurs dossiers de ce genre où les principaux concernés ont été reconnus coupables. Il s’agit notamment de l’ancien directeur général de l’Office Guinéen de Publicité (OGP), Paul Moussa Diawara ; et de l’ancien de l’Office Guinéen des Chargeurs (OGC), Sékou Camara, tous jugés pour des faits de détournement de fonds.

Guineematin.com

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