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Décès d’Alama Soumah : « ils l’ont blessé, ils lui ont arraché trois dents et fracturer son pied…» (Famille)

Arrêté le 22 février dernier pour une affaire de trafic de cocaïne, selon le parquet de Dixinn, Alama Robert Soumah qui était en garde-à-vue à l’office de lutte contre la drogue est décédé le 23 février 2021, au même endroit.

Plusieurs jours après cette disparition tragique, le procureur de la République a déclaré que le défunt a succombé suite à une broncho-pneumonie occasionnée par une intoxication médicamenteuse.

Une déclaration totalement différente de celle de sa famille, qui s’est prêtée aux questions de nos confrères d’Africaguinee.com

« Alama Robert Soumah n’était pas malade, c’est un sportif. Le jour même où on l’a arrêté ici, il était parti faire l’entrainement. Pour preuve même : ils nous ont dit qu’il est tombé dans la douche parce qu’il voulait faire sa toilette. Mais comment est-ce qu’il pouvait se déplacer aller jusqu’aux toilettes alors qu’il avait son pied fracturé ? Comment brosser ses dents alors qu’il en avait perdu déjà trois dents ? En plus il était gravement blessé au dos ? Donc c’est juste des arguments qu’ils ont placés pour l’accuser », a expliqué Mohamed Aly Sylla, neveu du défunt.

Ce membre de la famille du défunt, n’a pas pas manqué de relater les circonstances de l’interpellation, de son oncle.

« L’acte s’est passé le lundi 22 février 2021 lorsqu’il est revenu de l’entrainement. Selon ce qu’on nous a dit, il avait un agent qui le suivait de très près ce jour, du terrain jusqu’à son domicile. Ce jour, il est revenu de l’entrainement vers 11h. Arrivé à la maison, il a pris son bain, ensuite son petit déjeuner avec sa femme. Entretemps, sa femme lui a dit qu’elle partait au marché pour acheter des condiments. Mon oncle lui a dit de fermer la porte avant de partir, parce qu’il voulait se reposer. L’agent qui le suivait était arrêté non loin de sa maison. Dès que sa femme est sortie pour aller au marché, l’agent en question est venu poser des questions à mon oncle. Mais Alama n’accepte pas d’engager une conversation avec une personne qu’il ne connait pas. Et lorsque l’agent a commencé à lui poser des questions, directement il a réagi en lui disant ‘’moi je ne te connais pas. Tu es qui ?’’ C’est dans ça que l’agent a fait demi-tour pour appeler ses amis qui sont venus à leur tour. Six (6) agents habillés en civil mais encagoulés dans un pick-up, un autre sur une moto Apache. Dès que ces agents sont arrivés à la concession de mon oncle, ils ont pris une barre de fer du fourneau pour défoncer la porte. Ensuite, ils l’ont sorti de force de la maison. Ils l’ont roué des coups, ils l’ont blessé, ils lui ont arraché trois (3) dents, ils ont fracturé son pied avant de l’embarquer(…). En partant, ils ont emporté avec eux ses quatre (4) téléphones (deux Samsung, un Huawei et un autre). En plus, il avait 36.000 dollars sur lui, ils avaient pris l’argent-là aussi. Mais ce qu’ils ont mentionné là-bas, c’est juste 1. 156 000 gnf qu’on n’a toujours pas récupéré. En partant, lorsqu’ils ont dépassé l’Ecobank en allant vers l’Eglise, c’est là-bas presqu’ils l’ont achevé. Parce qu’ils étaient en train de le frapper dans le pick-up, ils lui donnaient des coups de pieds, ils le frappaient avec leurs armes parce qu’il avait essayé de descendre du pick-up pour fuir. Presque c’est là-bas qu’il a trouvé la mort », a-t-il narré.

Mohamed Aly Sylla, a d’autre part confié qu’aucun membre de la famille, n’était en contact avec son oncle, après son arrestation.

« A chaque fois que nous partions là où ils l’avaient amené, au siège de l’anti-drogue pour avoir ses nouvelles, les agents nous disaient qu’il n’y avait pas de visite pour lui. C’est au 13ème jour c’est-à-dire le vendredi dernier qu’on a su qu’il était mort. Ce jour, on nous a envoyé un document dans lequel il était mentionné qu’il avait appelé son médecin pour dire qu’il avait des maux de ventre, qu’il souffrait mais que son médecin n’avait pas pu se déplacer parce qu’il était souffrant lui aussi. Dans ce document qu’on nous a envoyé, selon le doyen des juges d’instructions, mon oncle était malade et qu’on l’avait évacué à l’hôpital du Camp Samory Touré, et que c’est là-bas qu’il a fait une crise et qu’il a succombé », a-t-il relaté.

Affligé par le décès de son oncle en situation de détention, Mohamed Aly Sylla a au nom des membres de sa famille exigé que lumière soit faite, sur cette affaire.

« Nous voulons que justice soit faite. S’ils veulent que l’âme de Alama repose en paix, il faudrait qu’ils fassent la justice. Sinon ça ne sera pas bon pour ceux-là qui ont commis cet acte, parce que son âme va les hanter », prédit Mohamed Aly Sylla.

Libreopinionguinee avec mosaïqueguinee

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