Crise au Mali: les opposants au président Ibrahim Boubacar Keïta durcissent le ton
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, pour dénouer la crise politique qui secoue son pays, a rencontré ce dimanche à Bamako une délégation de l’opposition regroupée au sein du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques. S’il s’est félicité de cette rencontre, ses hôtes ont tenu immédiatement après une réunion pour marquer leur déception et même durcir le ton.
Et pour le président malien, la rencontre en soi est une victoire pour le Mali. Le communiqué officiel diffusé à l’issue de la réunion poursuit qu’au cours de l’entrevue, le chef de l’État a réitéré à ses hôtes sa volonté de les voir représenter au sein du futur gouvernement d’union nationale. Quid du mémorandum, que le Mouvement du 5 juin lui a adressé ? Il a invité ses interlocuteurs à engager à ce sujet des échanges avec la majorité présidentielle.
Du côté des opposants la lecture de la rencontre est tout autre. Ils estiment que le président IBK a ignoré leurs demandes contenues dans le mémorandum, notamment la nomination d’un Premier ministre de pleins pouvoirs issu de leurs rangs pour redresser le pays. L’opposition durcit même le ton en exigeant à nouveau la démission du chef de l’État alors que cette revendication ne figurait plus dans leurs revendications et n’était plus présente dans le mémorandum.
Et comme si les responsables du Mouvement du 5 juin voulaient à nouveau montrer leurs muscles, ils annoncent une nouvelle manifestation ce vendredi.
Nous lui avons indiqué que nous avons un mémorandum qui a été élaboré et qui a été transmis par le canal de l’autorité morale du mouvement, l’imam Mahmoud Dicko, donc nous étions venus répondre à son invitation pour voir les suites qu’il donne à ce mémorandum. Le président de la République nous a indiqué qu’il souhaite que nous discutions avec le parti qui soutient l’action gouvernementale, autrement dit le parti de la majorité présidentielle, et que donc ce qui serait convenu avec le parti de la majorité présidentielle et qui s’inscrit dans le cadre des lois et de la Constitution, il verra donner une suite favorable à cette discussion. Nous l’avons écouté courtoisement, nous avons compris qu’en réalité il n’y avait pas de discussion à faire et la conclusion que nous avons tirée c’est qu’en réalité le président a simplement réservé une fin de non-recevoir de nous recevoir au mémorandum qui lui a été transmis.
RFI