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Covid-19 : pourquoi il est inutile de paniquer face à l’épidémie de coronavirus. « Environ 80 % des malades guérissent sans traitement »

Alors que les premiers cas d’infection au coronavirus ont été détectés en Franche-Comté, il est important de rappeler quelques chiffres quant à la gravité et la propagation de la maladie, baptisée Covid-19. Détails.

La progression de Covid-19 à travers le monde et en France est importante. Pas un jour ne passe sans qu’apparaissent de nouveaux cas. En Franche-Comté, 23 cas de coronavirus ont été détectés, au 5 mars. Si cette infection à grande échelle n’a pas encore été officiellement catégorisée comme pandémie, cela ne saurait tarder.

Les autorités communiquent chaque jour auprès des médias sur les nouveaux cas détectés, les démarches mises en place et les équipements disponibles au sein des établissements hospitaliers. Il est important de rappeler quelques données et éléments, afin de prendre la pleine mesure des événements. Certains faits rassurants sont à connaître pour ne pas tomber dans une panique mondialisée qui nuirait à coup sûr à la lutte contre le coronavirus. « Nous avons besoin de faits, pas de peurs », insiste Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’agence spécialisée des Nations unies.

Environ 80 % des malades guérissent sans traitement

« Les symptômes les plus courants de la COVID-19 sont la fièvre, la fatigue et une toux sèche. Certains patients présentent des douleurs, une congestion nasale, un écoulement nasal, des maux de gorge ou une diarrhée. Ces symptômes sont généralement bénins et apparaissent de manière progressive. Certaines personnes, bien qu’infectées, ne présentent aucun symptôme et se sentent bien. La plupart (environ 80 %) des personnes guérissent sans avoir besoin de traitement particulier » prévient l’Organisation Mondiale de la Santé sur son site internet. Le nombre de personnes guéries augmente presque tous les jours alors que le nombre de nouvelles infections par jour baisse doucement.

Finalement, une personne sur six contractant la maladie présente des symptômes plus graves, notamment une dyspnée. Les personnes âgées et celles qui ont d’autres problèmes de santé (hypertension artérielle, problèmes cardiaques ou diabète) ont plus de risques de présenter des symptômes graves.

Un taux de mortalité évolutif

Environ 2 % des personnes malades du coronavirus sont décédées selon les premiers chiffres annoncés. Le coronavirus est plus sévère que la grippe saisonnière. En France, 285 cas étaient recensés mercredi 4 mars au soir. Dans le même temps, on dénombrait 4 décès, et 15 personnes dans un état grave. Si la liste des personnes décédées s’allonge en fonction de l’augmentation de nouveau cas, il est important de rappeler que la mortalité chez les personnes de moins de 40 ans n’est que de 0,2 %. « Chez les enfants, les symptômes sont si légers qu’ils peuvent passer inaperçus » précise Ignacio López-Goñi, biologiste rattaché à la Universidad de Navarra, dans un article de The ConversationLe taux de mortalité du coronavirus est désormais estimé à 3,4%, selon une déclaration de l’OMS en date du 4 mars 2020.

« 99% des patients qui auront le coronavirus vont guérir, bien sûr un mort sur 100 c’est un mort de trop, mais ce n’est pas un virus qui va décimer la population, on connait ce virus », précise quant à lui le Dr Cua, médecin infectiologue du CHU de Nice, interrogé par France Bleu Alpes-Maritime.

Les formes sévères concernent les personnes de plus de 60 ou 65 ans atteints de comorbidités telles qu’insuffisances cardiaques ou respiratoires, immunodépression, cancer, etc. Le taux de mortalité de CoVid-19 risque toutefois de changer au fur et à mesure que le nombre de cas augmente. Certains experts pensent qu’il sera amené à diminuer sur le long terme, le nombre de cas asymptomatiques étant probablement sous-diagnostiqué.

Certains médecins tentent de rassurer sur les réseaux sociaux, à l’image du docteur Jimmy Mohamed, médecin généraliste, habitué des plateaux télévisés.

Les recherches scientifiques progressent

« En à peine plus d’un mois, 164 articles mentionnant les termes Covid-19 ou SARS-CoV-2 ont été référencés dans la base de données bibliographique PubMed, qui fait référence pour les sciences biomédicales. De nombreuses autres publications ont également été référencées dans des dépôts d’articles encore non revisés. Ces travaux préliminaires traitent de vaccins, de thérapies, d’épidémiologie, de génétique et de phylogénie, de diagnostic, d’aspects cliniques, etc » détaille également Ignacio López-Goñi. Cette mobilisation de la sphère scientifique est d’ampleur et témoigne d’une réelle volonté de venir à bout de ce virus, de manière bien plus rapide que lors des dernières épidémies comme celle du SRAS par exemple.

La Commission européenne a d’ailleurs annoncé l’octroi de 100 millions d’euros pour financer la recherche d’un vaccin. La Banque mondiale a annoncé de son côté un plan d’urgence de 12 milliards de dollars pour aider les pays qui en ont besoin à « prendre des mesures efficaces » pour contenir l’épidémie.

« Concernant les vaccins, les recherches sont lancées, mais elles s’inscrivent dans un plus long terme. Plusieurs compagnies pharmaceutiques s’y sont attelées, mais cela prendra probablement au bas mot douze ou dix-huit mois avant qu’on puisse obtenir des résultats. Pour cette épidémie, il n’est donc pas certain qu’on aura un vaccin. Mais il faut de toute façon se préparer pour la prochaine… » explique quant à lui Eric D’Ortenzio, Médecin épidemiologiste, coordonnateur scientifique de REACTing, Inserm, toujours dans The Conversation. « Des essais cliniques faisant intervenir des antiviraux sont également en cours, comme le Remdesivir, testé contre Ebola, ou l’association de deux antiviraux, le Lopinavir et le Ritonavir, qui ont été utilisés contre le VIH, ou encore l’interféron bêta. Il faudra attendre les résultats, qui ne seront connus que dans plusieurs semaines, pour pouvoir dire quelles molécules il faut utiliser pour soigner les malades. Pour l’instant, on ne peut pas en recommander une en particulier » conclut-il.

La situation s’améliore en Chine

Selon un rapport de l’OMS, « la Chine a certainement déployé l’effort d’endiguement d’une maladie le plus ambitieux, agile et offensif de l’histoire ». Dans ce pays, premier foyer de la maladie, l’évolution des cas est en recul. Le nombre de cas diagnostiqués quotidiennement diminue depuis plusieurs semaines. « Le nombre de cas a commencé à baisser après le 15 février. […] L’épidémie devrait être globalement sous contrôle en avril » a déclaré le professeur Zhong Nanshan, l’expert officiel des maladies respiratoires de la République populaire de Chine. Le  gouvernement chinois a annoncé qu’il pourrait lancer ses premiers essais cliniques sur l’Homme fin avril.
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