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Conakry : l’avocat de Dadis explique comment son client a été retrouvé et ramené à la maison centrale

Capitaine Moussa Dadis Camara, Claude Pivi, Moussa Tiegboro Camara et Blaise Goumou ont été extraits de la prison civile de Conakry par un commando lourdement armé, samedi 04 novembre aux environs de 4h du matin.

Le seul détenu célèbre qui reste pour l’heure introuvable, c’est le colonel Pivi, dont le fils serait à la tête des hommes qui ont attaqué la prison.

Au cours de son intervention dans l’émission Mirador de fim fm, ce lundi 6 novembre 2023, Me Jocamey Haba est revenu sur le déroulé des événements du 4 novembre.

Extrait !

Tôt le matin, moi j’ai appris la nouvelle, je me suis levé, quand j’ai vu je n’ai pas cru parce que l’homme que je connais ne peut pas s’évader comme ça. Mon premier réflexe c’était de prendre attache avec le procureur de la République, j’ai appelé le garde des sceaux mais il n’a pas pris. Quand j’ai appelé le procureur de la République il m’a dit lui-même avoir appris dans les médias mais je cherchais une véritable confirmation s’ il y avait eu effectivement évasion où pas. La réponse n’était pas tellement claire, j’ai donc préféré appelé le procureur général, lui-même m’a confirmé exactement la thèse de l’évasion et que c’est effectif.

Mais le procureur général n’avait pas prononcé le terme évasion. Il m’a dit qu’on a fait sortir votre client et d’autres. Je lui ai dit ouvertement que l’homme que je connais ne peut pas s’évader et que ça vie étant en danger, il n’était pas en sécurité, je lui ai demandé de prendre toutes les mesures en tant qu’autorité judiciaire.
De faire en sorte que la vie de mon client soit en sécurité.

J’ai rappelé le procureur de la République pour l’expliquer la même chose. J’ai appelé le bâtonnier de l’ordre des avocats, il était très inquiet pour dire que je connais l’homme que je défendais depuis plus de 10 ans et que la semaine qui a précédé avant-hier le parquet de Dixinn nous avait déjà notifié la liste de l’ensemble des témoins qui pourront être entendus au procès du 28 septembre.
Lui et moi on n’était d’accord de discuter pour se préparer à cela. Le procureur général m’a mis en rapport avec le haut commandement de la gendarmerie nationale. Quelques minutes donc après le général de division Balla Samoura m’a appelé pour me dire maître où vous êtes ? Je vais vous envoyer une équipe de gendarme avec à leur tête le colonel Tall. Mais avant cela, le procureur général m’a dit maître faites tout, ouvrez votre appareil, si votre client entre en contact avec vous, informez-nous très rapidement.

Quand mon client Dadis est entré en contact avec moi, c’était de manière automatique, les autorités ont été informées, le bâtonnier a été informé, j’ai même envoyé son contact au procureur de la République. C’était aux alentours de 8 heures ou 9 heures. Il ne voulait pas que les gens chassent où il est. J’ai pris une moto, quand je suis arrivé le premier mot que j’ai dit au colonel Tall c’est de me donner un gilet. Je ne me sentais pas en sécurité, j’étais au milieu d’eux.

On est effectivement parti, la gendarmerie a préféré m’attendre à plus de 2 kilomètres pour éviter la panique. On a cherché à le localiser, j’ai pu avoir le capitaine Dadis et également le colonel Blaise que j’ai mis à bord d’un véhicule, on est venu dépassé le cortège, il y avait 3 où 4 pick-up, j’ai dépassé le cortège, je suis revenu voir le colonel Tall pour dire qu’on est là-bas, on a collé de manière discrète pour que personne ne voit le président Dadis et colonel Blaise.

Je veux ajouter le professionnalisme dont a fait preuve l’équipe qui a été envoyée et le respect qu’ils ont eu pour le président Dadis et colonel Blaise. On est monté dans un cortège qui suivait et à ce moment là j’étais en lien direct avec le procureur général, le haut commandement et le bâtonnier.

D’ailleurs, quand le président était à bord du véhicule il a même discuté avec le procureur sur mon téléphone. Ensuite, le général Balla nous a demandé de le retrouver au niveau de l’escadron qui est à Cosa. C’est moi qui suis allé à la maison centrale avec le Président Dadis.

Il a été traité devant moi avec tous les honneurs. On était avec le colonel Blaise, j’ai vu le procureur du tribunal de première instance de Kaloum, pour l’enquête, c’est là que j’ai vu des journalistes venir vers nous pour les photos. Le président Dadis s’est levé pour dire ne le faite pas, j’ai insisté sur son droit à la vie privée, à son image. Vous n’avez pas droit de nous filmer comme ça. Le procureur s’est impliqué, ils nous ont filmés.

C’est en ce moment là que j’ai vu monsieur Moussa Moïse, il est venu vers moi pour me dire que j’ai été le Moïse sauveur aujourd’hui. Les enquêtes ont tout de suite commencé. Moi je devais attendre pour que le président Dadis soit entendu devant moi. Une enquête de flagrance avait été ouverte. Le procureur militaire et le procureur général sont arrivés, je suis resté là jusqu’à 20 heures, ce sont les gendarmes qui sont venus avec moi. Ils m’ont accompagné pour sortir de la ville. On est allé à la direction des investigations, c’est là on m’a fait sortir.

Libreopinionguinee avec Mosaiqueguinee.com

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