CENI-Prime des anciens commissaires et affaire 120 millions: Me Kébé livre sa version (Exclusivité)
Guinée-Dans un long entretien accordé mercredi, 1er janvier 2020, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a répondu à des accusations d’anciens collègues et donné «de larges informations» concernant le sort des anciens commissaires de l’institution, qui n’ont toujours pas perçu une prime qui leur serait prévue par la loi. Du cas de l’ancien commissaire Charles André Soumah avec qui Kébé a une affaire de 120 millions de francs guinéens, il a été question dans cet entretien d’une bonne douzaine de minutes.
Me Salifou Kébé reconnait dès l’entame que la loi dispose que lorsqu’un commissaire de la CENI quitte son poste, on lui donne trois mois de traitement. «J’ai promis de le faire», avoue-t-il.
Mais, poursuit le président de la CENI «le ministère du Budget a une argumentation qui est que la loi dispose pour l’avenir. La loi qui a géré les anciens commissaires, ne parlait pas de ça. C’est la nouvelle loi qui en parle. Et cette nouvelle loi s’applique aux nouveaux commissaires, pas aux anciens. C’est là-bas que je suis bloqué mais un certain nombre d’entre eux ne sont pas en train de comprendre ça. Eux ils disent, le président de la CENI n’a qu’à ordonner le payement à partir de sa comptabilité et on va payer. Ce qui n’est pas dans mes habitudes. Je ne peux pas prendre de l’argent qui n’est pas destiné à une chose et l’orienter dans ce sens, malgré mon souhait qu’ils soient payés. Ce n’est même pas beaucoup d’argent mais si je le fais, j’aurais détourné de l’argent en leur profit. J’ai écrit au ministère du Budget et je négocie même à la présidence».
Du cas de Charles André Soumah
Après leur départ de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), les anciens commissaires gardent encore leurs véhicules de fonction. Selon le président de la CENI, la démarche était de les laisser avec ces engins, «jusqu’à ce qu’une décision soit prise pour que les véhicules soient réformés en leur faveur».
Le commissaire Charles André Soumah a perdu le sien dans un incendie. «Moi j’ai introduit le recours au niveau de l’assurance. Le débat était que je trouve un véhicule pour Charles en attendant. C’est la doléance qu’il m’a présentée. J’étais dans cette logique. J’attendais que l’assurance paye, on va compléter pour acheter un véhicule au nom de la CENI et on la lui confie par un document officiel. Il a dit non, qu’il faut que l’argent payé par l’assurance lui soit remis et qu’on y ajoute 20 millions pour qu’il achète lui-même un pick-up. Je lui ai proposé de lui trouver le prix d’une petite voiture, en attendant. Il a dit non. Mais le véhicule n’est ni pour lui ni pour moi, c’est pour l’institution».
A suivre…
Source: Guinee114
