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Bras de fer à la RTG, le DG Sekouba Savané, droit dans ses bottes : « Je suis nommé pour changer, je vais changer »

Conakry, Guinée : les changements ou « les reformes » que veut instaurer le directeur général de la RTG, Sekouba Savané, sont contestés par le groupe des présentateurs du journal télévisé. Aujourd’hui, le directeur de la Télévision nationale et le rédacteur en chef sont tous impliqués.

Ce lundi matin, Guinéetime a reçu copie d’une note des présentateurs JT de la première chaine TV du pays intitulée « Menace de grève« . Cette lettre, largement diffusée dans les plus hautes sphères administratives du pays, revient sur plusieurs griefs contre le DG de la RTG, Sekouba Savané.

« Rien ne va plus entre le directeur général de la Radio Télévision Guinéenne Sekouba Savané et les responsables de la diffusion de l’information en l’occurrence le DGA Fana Soumah, le Directeur de la télévision nationale Fodé Tass Sylla et le rédacteur en chef Aboubacar Camara. La pomme de discorde est née de la relance d’un vieux projet discriminatoire de Sekouba Savané. Selon lui, il faut retirer toutes les icônes actuelles de la présentation et les remplacer par deux stagiaires qui n’ont pas encore de statut à la RTG » commence, du moins fort la note.

« Cette idée de remplacer les présentateurs vedettes du journal télévisé par des stagiaires qui n’ont aucun contrat ni avec l’Etat, ni avec la maison mère passe mal auprès de ses Collaborateurs pour plusieurs raisons. Ces derniers, notamment le Directeur de chaîne, n’ont jamais été associés à la conception dudit projet. Là aussi pour des raisons discriminatoires sur lesquelles nous reviendrons dans nos prochaines publications. Toujours est-il que les travailleurs de la RTG se disent choqués et incrédules face à une telle décision du directeur général qui fait du deux poids, deux mesures » lit-on dans la missive

En effet, Ibrahima Sory Camara et Kadiatou Kaba, nouvelles recrues du DG Savané, après des essais à la présentation des éditions intermédiaires, devaient commencer à présenter le JT de 20H 30, l’édition phare.

A la RTG, l’on nous informe que c’est une première car depuis des lustres, avant même la présentation d’un JT, le journaliste s’essaie aux reportages, à la présentation du JT de 23h, de 13h et 19. Au bout du compte, c’est à la fin de deux ans qu’il retrouve la grande édition de 20H.

Contacté depuis le week-end par Guinéetime, le DG de la RTG, Sekouba Savané, nous conseille de « prendre comme mensonge, la première information » émanant de la RTG « car là-bas ça ment sur toute la ligne. »

M. Savane a expliqué qu’au bout de 3 ans presque à la tête de ce grand média, après une longue période d’observation, il est temps pour lui d’apporter des réformes tant à la télévision qu’à la radiodiffusion nationales. « Partout dans le monde, les réformes se font dans la douleur, j’en suis conscient », nous a-t-il dit.

A propos des 2 stagiaires devant présenter le JT de 20h30, il affirme que ces derniers ont fait « des essais à l’interne qui sont concluants » et a instruit le Rédacteur en chef à « commencer à les mettre sur les grandes éditions ». Il invite tous à viser et apprécier ces jeunes présentateurs sur l’ensemble des éditions et non sur une seule.

En ce qui concerne le remplacement de tous les présentateurs JT par de plus jeunes, Savané dément.

« Non, ce n’est pas vrai ! Je ne peux pas enlever les anciens, ce n’est pas vrai. Mais je suis nommé pour changer, je vais changer. Ils veulent scandaliser pour que le projet s’arrête. Personne n’est renvoyée, la seule chose est que j’injecte des plus jeunes » à 20h30, s’est-il défendu.

Des primes

La note poursuit que « Sekouba Savane, le DG de la RTG, donne 1.500.000 francs guinéens, tous les mois, à chacun de ces deux stagiaires comme prime, alors que les primes mensuelles des titulaires sont tributaires des publireportages, n’atteignant jamais 500 000 GNF. Une prime que ces derniers perçoivent difficilement à cause de retards dus à des raisons inavouées et inavouables« .

Le numéro un de la RTG réfute également ces accusations. Il soutient que ces stagiaires ne sont pas payés mais il n’arrive à leur donner de l’argent. « Quelques fois, reconnait Savané, je dis à la comptabilité, deux mois après, de payer 1 million 500 mille à ces jeunes. Et les traces existent ».

Le Directeur général de la RTG a par ailleurs relevé que depuis la dernière revendication des présentateurs JT, réclamant un million comme primes de présentation, il a « concédé » de les prendre en charge sur les ristournes » des publicités.

Et « bientôt deux ans, les 60 % du montant de 3 millions gnf -tarif d’un publi-reportage- sont répartis entre le journaliste (20%), le cameraman (10%), le monteur (5%),la régie(5%), présentateurs (12%) et chefs d’édition (8%)…seulement les 40 % reviennent dans les caisses de la RTG« .

Avant la période du nouveau coronavirus, poursuit-il, la cagnotte à partager entre les présentateurs pouvaient atteindre 10 millions gnf.

Mais pour les présentateurs JT, « les primes mensuelles des titulaires sont tributaires des publireportages, n’atteignant jamais 500 000 GNF. Une prime que ces derniers perçoivent difficilement à cause de retards dus à des raisons inavouées et inavouables. »

Aux dernières nouvelles, une réunion d’urgence doit avoir lieu ce lundi avec le ministre de la Communication, Amara Somparé. Une information que le DG de la RTG dit avoir apprise mais n’a reçu aucun appel du Cabinet du ministre, du moins au moment où nous parlions, samedi.

La décision dont on parle, n’est pas encore intervenue. Aucun présentateur JT n’est remplacé.

A la RTG, les stagiaires sont tous renvoyés, au moment où nous écrivions ces lignes. Et les responsables ne comprennent pas pourquoi deux autres continuent à exercer. » C’est du deux poids, deux mesures », lit-on dans cette note des présentateurs.

A propos de ces derniers, le directeur Savané conclut qu’ « ils ont peur de s’éloigner de l’antenne. Le JT de 20h 30, ce n’est pas une propriété privée ».

Le fossé est grand entre les deux camps. Et le torchon brûle à l’intérieur de la RTG Koloma. Avant que la maison ne prenne feu, un arbitrage du ministre l’Information et de la Communication, Amara Somparé, est attendu…

Avec guineetime

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