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Ben est mort, impuissant, je pleure, l’ami !

Si grande qu’elle est, si belle et si forte qu’elle est, toute âme goûtera à la mort.
Ce soir, les yeux en larmes, le cœur dans la tristesse, mon âme dans la douleur, je partage avec vous, une grande peine, une grande souffrance, la mort d’un ami, d’un frère, d’un confident, d’un homme intègre, discret, disponible et au grand service de l’autre, de l’inconnu. Cet homme, n’est autre que Ben Sylla.
Arraché à notre affection et à la fleur de l’âge par la très dévastatrice maladie du COVID-19. Il est mort, mon ami.
Seul, abandonné à lui-même, Ben est parti certes, mais son ombre va longtemps suivre ceux qui l’ont laissé sans assistance médicale, batailler avec l’ange de la mort jusqu’à son dernier souffle.
Oui, on pouvait bien sauver mon ami. Mais l’affairisme au CTE  de Donka et le mépris vis-à-vis des patients ont fini par avoir raison de lui. Il est tombé. Il n’a pas été emporté que par la maladie, le mauvais service, la soif, la faim, un environnement malsain et la course à l’argent des médecins cupides et goulus font partie des raisons de sa disparition.
Il se plaignait de tout et du grand désordre. Mon grand ami, mon frère à moi qui, par le tragique sort du destin, après avoir accompli son devoir et sa part à la construction de notre édifice Guinée, l’homme a préféré ce moment, pour répondre à l’appel de Dieu, sans jamais mesurer l’ampleur et la profondeur de son absence parmi ses siens.
Oui, Ben m’a trahi en cours de chemin. Il s’est éclipsé en me laissant seul dans le grand vide. Qui pour me combler son absence ? Qui pour me parler de ce grand jour auquel il ne cessait de me rappeler?
Oui, il croyait en l’avenir, à mon destin et à notre étoile. Je vois, il a éteint pour lui en me laissant plus de place pour illuminer mes pas. Ben est mort, c’est vrai et je suis triste.
Je crois qu’il a décidé de se reposer sans m’abandonner, il me surveille de près, dans mes actes et sur mon chemin.
Ici, sans toi, je ferai des prières pour ton repos éternel dans le grand royaume de Dieu avec le Prophète et ses compagnons.
Je sais que de là-bas, tu seras heureux sans être avec moi, voir aboutir ce grand jour que tu m’as tant parlé et rêvé.
Tu crois à mon étoile, tu n’as jamais douté de ce que mon destin sera fait mais laisse moi te dire à mon tour, que tu m’as trompé. Car, ce grand rêve commun qu’on a cessé de construire et de caresser à chacune de nos conversations ou rencontres, se fera sans toi, loin de toi.
Ben, je te pleure. Je ne pardonnerai jamais ces médecins assassins qui ont trahi à leur tour, comme tu l’as fait avec moi, le serment d’Hippocrate.
Mes condoléances à ta famille, tes collaborateurs et à notre frère commun qui ne cesse de te pleurer. Je te fais la promesse de veiller sur lui. Il ne sera pas seul, je ferai tant que faire se peut de mon mieux pour essuyer ses larmes et combler ton vide.
L’ami est mort ! Dors en paix, toi, guerrier !
Par Habib Marouane Camara, l’ami !

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