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Bah Oury : « limiter le nombre de partis politiques sera un grave recul »

Alors que la question est sur toutes les lèvres, le président de l’Union des démocrates pour la renaissance guinéenne (UDRG) estime qu’il appartient aux électeurs de décider de l’existence d’un parti ou pas sur l’échiquier politique. Bah Oury assure que la réduction du nombre de partis politiques portera un coup dur à la démocratie dans ce pays. 

Prenant l’exemple du Nigeria en matière de démocratie, le président de l’UDRG rappelle qu’il ‘’y a des pays administrativement qui ont imposé le bipartisme. Est-ce que la démocratie nigerianne est une référence en Afrique ? Non. Parce que ce sont ceux qui ont de l’argent qui occupent le devant de la scène. Tous les autres sont complètement étouffés et vont trouver d’autres chemins pour s’exprimer. C’est la lutte armée, le djihadisme, des opérations radicales. Or, l’objectif de la démocratie, c’est d’avoir une société où on règle les problèmes par le dialogue’’.

Alors qu’une mission du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation est attendue dans les sièges des partis politiques les jours à venir, le président de l’UDRG estime que ‘’c’est une opération routinière. Elle n’a pas commencé avec cette annonce. D’autres ministres de l’administration du territoire avaient mené des actions analogues’’.

Bah Oury souligne que ‘’la vie d’un parti politique, c’est comme la vie d’une institution. Ça peut évoluer dans le bon sens comme avec des dents de cie, des montées et descentes. Chaque parti, comme un être humain, à ses crises de croissance de maturité. Certains peuvent vivre longtemps et d’autres le temps d’une élection. Les partis politiques en tant qu’institutions ont une vie spécifique et différente, selon les cas’’.

‘’Dire qu’on va limiter le nombre de partis politiques sera un grave recul. Ce sont les élections transparentes et crédibles qui peuvent indiquer si un parti a droit d’exister ou pas. Dans notre pays, on a vu des partis politiques qui étaient puissants à un moment donné, qui avaient même occupé la totalité du pouvoir. Le PDG, qu’est-ce qu’il en est resté ? Le PUP survit aujourd’hui. Des partis hier qui auraient pu être forts, sont aujourd’hui en déclin et demain vont dépérir. Donc, ça n’a rien à voir avec cette façon de considérer qu’il faut éliminer administrativement pour que la démocratie vive au contraire la démocratie va perdre si on procéde ainsi’’, analyse-t-il.

Sans citer Bogola Haba qui milite en faveur de la dissolution de l’ensemble des formations politiques, Bah Oury estime qu’il ‘’y a beaucoup de jeunes gens qui croient être modernes. Ils croient être en phase avec l’évolution de ce pays. Malheureusement, je constate qu’ils ne font que répéter les erreurs des ancien conservatristes les plus rétrogrades dans l’expression publique. Ils répètent les mêmes discours de haine, de violences, de manque de respect et de considération, des attitudes totalitaires. Donc ceux qui se disent jeunes par l’âge, il faut qu’ils fassent attention parce qu’ils sont très vieux. S’ils ne font pas attention, ils représenteront le néolithique de notre histoire démocratique’’.

Libreopinionguinee avec VisionGuinee.Info

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