Attentat à Bruxelles: le tueur présumé est mort après avoir reçu un tir au thorax
L’homme qui a tué deux Suédois dans les rues de Bruxelles lundi 16 octobre a été interpellé. La fusillade a eu lieu peu après 17 heures (temps universel) alors qu’un match de football Belgique-Suède était organisé dans la capitale. Il n’y a pas eu de nouvelles victimes, mais le niveau d’alerte a été porté au maximum. L’auteur des faits a été identifié et il était connu des autorités. La police fédérale belge l’a interpellé ce matin dans une commune de Bruxelles.
Grâce à un témoignage, l’auteur de l’attaque qui se fait appeler Abdesalem Lassoued a été interpellé ce mardi matin dans un café à Schaerbeek, une commune du nord de Bruxelles, à environ un kilomètre de son domicile. La police fédérale belge l’a neutralisé avec au moins un tir au thorax, rapporte notre correspondant à Bruxelles,Pierre Bénazet. Le parquet fédéral a annoncé sa mort peu de temps après.
Dans un parc tout proche, la police a retrouvé l’arme automatique employée lundi soir pourabattre les deux victimes suédoisesainsi que le scooter sur lequel circulait Abdessalem Lassoued. Ce Tunisien de 45 ans en séjour illégal était connu de la police belge pour des faits de trafic d’êtres humains, et d’atteinte à la sûreté de l’État. Il a déposé une demande d’asile en Belgique en novembre 2019.
Dans une conférence de presse du gouvernement fédéral cette nuit, le ministre de la Justice ajoute qu’il avait été signalé comme radicalisé et désireux de se rendre dans une zone de combats pour le jihad, un signalement provenant «d’un service de police étranger». Ce signalement n’a pas été confirmé par les services belges de renseignements, la Sûreté de l’État.
La Suède devenue la cible dans la propagande de groupes islamistes radicaux
En Suède, les réactions politiques et citoyennes sur les réseaux sociaux expriment le choc et la tristesse. Une déclaration ou un discours du Premier Ministre Ulf Kristersson, qui s’est pour l’instant contenté d’un message de condoléances aux familles des victimes envoyé à la presse, est attendu, précise notre correspondante à Stockholm,Carlotta Morteo.
L’attentat est évidemment à la Une de tous les sites d’information suédois ce mardi matin, qui relatent la réaction de Fredrik Reinfeldt, l’ancien Premier Ministre aujourd’hui à la tête de l’Association du Football suédois, qui était présent lundi soir au stade Roi Baudouin : «C’est le cœur lourd que nous assistons à cette attaque qui frappe ce sport, le football que nous les Suédois aimons tant.» Les mots du capitaine de l’équipe jaune et bleue, Janne Anderson, sont également en exergue ce matin : «Mais dans quel monde vit-on ?»
C’est bien parce qu’ils portaient le maillot aux couleurs de la Suède que ces supporteurs ont été visés, ce n’est pas un hasard. «Ils sont des symboles», écrit l’éditorialiste duDagens Nyehter, symboles d’un pays qui, depuis cet été, après desautodafés de Coransqui ont suscité la colère dans les pays musulmans et le saccage de l’ambassade de Suède en Irak, a été clairement désignée comme cible dans la propagande de groupes islamistes radicaux qui exhortaient leurs sympathisants à exercer «leur devoir de vengeances» contre la Suède.
Le niveau d’alerte terroriste a été relevé ce 17 août. Les Suédois, en Suède et à l’étranger, ressentent désormais la menace «dans leur peau» peut-on lire dans le quotidienAftonbladet.