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Amadou Diouldé Diallo : « Avec Antonio c’est cerveau contre boulot et parfois sale boulot »

Dans cette deuxième partie de la grande interview accordée par le journaliste sportif et historien Amadou Diouldé Diouldé à notre rédaction, notre confrère revient sur les raisons qui l’ont contraint à accepter le poste de directeur communication et médias de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot), contre son gré. Pour ne pas offusquer le  président de cette institution Mamadou Antonio Souaré, dont il était très proche avant leur divorce.

« Donc autour de lui il y avait un groupe qui n’était pas favorable à sa venue à la tête de la Fédération y compris son épouse, qui a estimé qu’il a le Horoya qui est son club. Leur fils Soufiane est rentré après de brillantes études  en France et aux USA. Il vient épauler son père pour bâtir une grande équipe à l’image du Hafia. Malheureusement  de l’autre côté, il y a d’autres personnes qui ont fait de lui un fonds de commerce, qui voulaient faire de lui le fonds de commerce parce que sans lui à la fédé, eux ils ne représentaient rien. Ces personnes-là aussi le tiraient. Donc il était devenu une belle femme que tout le monde désirait. Il est gentil, il est généreux, il aime le foot, donc ceux qui étaient de ce côté-là ont eu raison de ceux qui ne voulaient pas. Il est allé dans le combat de la fédération.

Tous ceux qui racontent ici qu’il a fait ceci ou cela pour moi, c’est deux choses : la première c’est l’engagement qu’il avait pris pour dire que je te sors des conférences historiques, tu rentres et tes besoins, je fais la compensation de ce que tu perds de ce côté, mais tu reviens au sport. Deuxièmement tout ce qu’Antonio a fait c’est dans le cadre d’un échange de service. Cerveau contre boulot et parfois salle boulot. Tout ce qu’il a fait pour moi je le dis ici.

On a dénigré ma famille, pour dire celui qui a fait  de l’ingratitude et tout. Tout ce qu’Antonio a fait pour moi, c’est d’abord la dette qu’il me devait de m’avoir décroché de mes conférences, ensuite le travail que je fais, le sale boulot. Donc c’est un échange de service matériel et financier de son côté, et intellectuel de mon côté. Vous savez malheureusement, on ne tient jamais compte de l’effort intellectuel. On ne compte pas l’effort intellectuel  en bouche. On ne compte que le bien matériel et financier. Or l’effort intellectuel, c’est lui qui permet de réfléchir pour faire la voiture, pour faire l’avion, pour faire tout, c’est l’effort intellectuel mais il n’est pas quantifié.

Or à ce niveau-là je me suis tapé le sale boulot seul. Je défie quiconque autour d’Antonio qui a pris une plume ici, à commencer par son conseiller ou medias, ou qui a écrit un article, qui a dit un mot dans la bataille de la fédération. J’ai été le seul au charbon. Je me suis fait des ennemis. J’ai tout assumé parce que mon ami, mon frère a décidé qu’il va prendre la tête de la fédération, je me suis sacrifié, je me suis impliqué en  tenant compte de ce que je perdais en termes de crédibilité, en termes d’audience, pour dire non tout ce qu’il fait c’est pour l’argent. Alors que j’avais le pacte et je le fais. Donc c’est un échange de service. Moi je ne suis  pas de ceux qui vont descendre raconter des histoires, ça ne me dit rien jusqu’à toucher à ma famille. Moi j’ai une carapace, j’ai toujours eu des problèmes dans ce pays, mais je reste derrière mes convictions. Feu Général Lansana Conté m’a suspendu ici.

Lamine Sidibé m’a suspendu ici avec mon salaire. Makanera m’a suspendu ici.  J’ai eu tout dans ce pays. On s’est jeté sur moi ici, on m’a boxé même. J’ai même perdu connaissance. On m’a attaqué à Paris au restaurant le Foutah djallon pour mes idées, mes convictions. Donc ce n’est pas nouveau. Je n’ai pas peur de ça. Il y a des journalistes qui meurent au front. Donc Antonio est venu à la fédération, lorsqu’il est arrivé, moi entre-temps j’étais malade. L’année dernière en ce moment précis, j’étais encore hospitalisé en France pour mes soins.

Je suis parti d’ici pour les USA et  la  France. Aux USA, pour assister à l’anniversaire de ma petite fille et je suis remonté pour la France pour être admis à l’hôpital. C’est pendant que j’étais à l’hôpital, que mes enfants sont venus me montrer un acte qui a été pris par Antonio me nommant directeur des medias et de la communication de la fédération guinéenne de football. Ma première réaction à l’hôpital sur mon lit même, a été non je n’en veux pas. Mon fils m’a dit pourquoi ? J’ai dit j’ai été déjà attaché de presse de la fédération en 1990 avec Dr Baba Sacko. J’ai été attaché de presse de la fédération au temps de Bruno Bangoura, on ne s’est pas entendu, j’ai démissionné  là-bas aussi bien qu’il soit mon ami, il y a deux jours il était là (lendemain de la cérémonie de remise des cartes Aips, ndlr). Il a appris que j’ai été agressé, il est venu voir mon état. J’ai été attaché de presse au ministère de la Jeunesse et tout. J’ai dit que ça suffit, je ne retourne pas à la fédération. Quand je suis sorti de l’hôpital, je suis venu à la maison, j’étais en convalescence, j’ai appelé celui qui était censé, que je considérais comme mon frère, parce que c’était la proximité on échangeait tout. Kader Sangaré qui est le président délégué du Horoya.

Mais qui est un frère à moi, un ami, je l’ai appelé pour lui faire part de mon désapprobation. Je dis je ne veux pas ce poste. Je préfère vous et moi, nous gardions l’amitié fraternelle. Je suis votre petit frère je préfère rester dans l’entourage, s’il y a une mission à faire, je l’effectue, mais nous ne travaillons pas ensemble. Je ne me vois pas à la CAF, je ne me vois pas vice-président de l’association internationale de la presse sportive et me retrouver directeur de communication de la fédération guinéenne de football. La fédération relève de la CAF. Comment puis-je descendre à ce niveau?

Et effectivement le directeur de la communication de la CAF me fera des reproches au tirage au sort du CHAN à Rabat. Il m’a dit, tu ne peux pas être un baobab en Afrique et dans le monde et être un arbuste chez toi. Tu ne peux pas être directeur medias communication d’une fédération, c’est incompatible. Les gens de la fédération cherchent à rentrer dans les commissions. Mais quelqu’un qui est à la CAF ne retourne pas pour être dans une fédération, je regrette. Il avait raison. Donc j’ai eu tellement de reproches à l’internationale. Mais ça, ça ne m’a pas découragé, moi j’étais là, j’ai appelé Kader Sangaré. Je lui ai dit là où vous m’avez mis là, je n’en veux pas. Je ne prends pas. Il m’a dit, nous tu es notre petit frère, nous faisons de toi l’usage que nous voulons. Tu prends et tu prends. Il m’a même raccroché le téléphone au nez… »

A suivre.

Interview réalisée  par Tidiane et K. Diallo

Source : Objectif224.com

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