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Agression sexuelles: 18 mois ferme requis pour un ex-prêtre de 85 ans

Un ex-prêtre, âgé de 85 ans, a été condamné à dix-huit mois de prison ferme pour des agressions sexuelles commises dans les années 1990 sur un mineur âgé à l’époque de 11 puis 12 ans. Trois ans de prison dont 18 mois avec sursis ont été requis mardi soir contre un ex-prêtre de 85 ans, jugé à Saint-Étienne pour des agressions sexuelles dans les années 1990 sur un mineur âgé à l’époque de 11 puis 12 ans. Le jugement du tribunal correctionnel a été mis en délibéré au 21 décembre.

Dans son long réquisitoire, le procureur André Merle a dénoncé pendant ce procès « l’amnésie sélective » de Régis Peyrard, assis au premier rang d’une salle d’audience comble. « Vous deviez très clairement avoir la notion du bien et du mal, sinon qui l’avait? », a-t-il souligné en s’adressant au prévenu qui a fini par demander « pardon » pour le mal qu’il avait fait.

Cet ancien aumônier d’un lycée de Montbrison (Loire), qui a accompli toute sa carrière ecclésiastique au sein du même diocèse, est suspecté d’avoir profité de sa fonction d’organisateur de camps de vacances d’été à Peisey-Nancroix (Savoie) pendant de nombreuses années, pour abuser de jeunes garçons.

Face à lui, un chef d’entreprise de 38 ans qui a subi de sa part des caresses sur ses parties intimes en 1992 et 1993 au domicile familial à Villars (Loire) puis au camp savoyard. « J’ai mis du temps à me reconstruire », a déclaré pudiquement à la barre le trentenaire, dont le récit a été suivi par ceux de six autres victimes présumées dont les faits les concernant sont prescrits.

« Pulsions »

Parmi eux, Jean-François Roche, un instituteur qui a accusé l’ex-prêtre de l’avoir violé. « Régis, tu ne veux pas demander pardon? C’est pourtant un des piliers de l’Église », avait-il lancé en interpellant Régis Peyrard avant l’ouverture de l’audience. Une autre victime présumée a déclaré que son père « avait tourné les talons et rien voulu entendre » lorsqu’il lui avait raconté que le prêtre lui avait imposé une séance de masturbation dans la salle paroissiale de La Talaudière (Loire) où il officiait.

Une autre a affirmé qu’après en avoir parlé, elle a « perdu tout contact avec (sa) famille » tandis que d’autres ont préféré enfouir ce qui leur était arrivé pendant des décennies.

Les rares plaintes et signalements effectués à Saint-Étienne au début des années 2000 n’avaient pas abouti jusqu’à une nouvelle démarche entreprise en 2017 par la soeur de la seule victime aujourd’hui reconnue. « Je suis un peu un salaud. J’ai fait des gestes que je ne croyais pas si difficiles pour eux et qui leur ont fait beaucoup de mal », a fini par admettre le prévenu, selon lui victime de « pulsions ».

Son avocat, Me Eric Murat, s’est efforcé de centrer le débat sur les deux seules agressions pour lesquelles son client est jugé, considérant « qu’on a confondu ce procès avec une séance de psychothérapie collective ». Pour la partie civile, Me Jean Sannier a insisté sur l’importance de ce procès pour permettre aux victimes « de renaître, de retrouver le chemin de l’apaisement ».

Au début des années 2000, l’ancien prêtre avait été relevé de son ministère après avoir avoué à sa hiérarchie avoir commis des abus sexuels sur des mineurs entre les années 1980 et 1990. L’évêque de Saint-Etienne, qui annonçait en avril dernier avoir saisi la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome pour l’exclure définitivement de l’Église, a finalement obtenu cet été de l’octogénaire qu’il renonce lui-même à sa qualité de religieux.

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