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Affaire des ‘’écoutes’’ : Nicolas Sarkozy risque jusqu’à 10 ans de prison et 1 million d’euros d’amende…

Ce lundi 23 novembre s’ouvre au tribunal correctionnel de Paris le procès des «écoutes» (ou «affaire Paul Bismuth»), où Nicolas Sarkozy, ainsi que l’avocat Thierry Herzog et le haut magistrat Gilbert Azibert, sont jugés pour trafic d’influence et corruption.

QUE CONTIENT LE DOSSIER ?

En 2014, le tout jeune Parquet national financier s’était basé sur des écoutes téléphoniques entre l’ancien président et son avocat, Thierry Herzog, pour ouvrir une information judiciaire concernant une possible tentative de corruption des deux hommes. Il les soupçonnait d’avoir voulu obtenir des informations confidentielles auprès d’un magistrat, Gilbert Azibert, sur une procédure en cassation en lien avec l’affaire Bettencourt, conclue par un non-lieu (ils ne souhaitaient pas que les informations des agendas présidentiels soient utilisées dans d’autres dossiers). En échange de quoi ce dernier recevrait un appui pour obtenir un poste qu’il espérait au Conseil d’Etat à Monaco.

Sur une ligne téléphonique «officieuse», ouverte sous le nom dePaul Bismuth, Nicolas Sarkozy aurait ainsi promis de faire «une démarche» auprès des autorités monégasques, avant d’y couper court.

Si aucune preuve matérielle d’une intervention de Nicolas Sarkozy existe et que ni l’ancien président, ni le haut magistrat n’ont obtenu satisfaction (concernant l’utilisation des informations des agendas ou le poste à Monaco), le PNF a estimé que des charges suffisantes existaient malgré tout à l’encontre des trois hommes. Il a donc réclamé et obtenu un procès pour trafic d’influence (fait, pour une personne dépositaire de l’autorité publique, d’utiliser sa fonction ou son influence pour solliciter, ou obtenir un avantage) et corruption (fait de se laisser «acheter» ou «d’acheter» pour la réalisation, ou non, d’un acte rendu possible par sa fonction). Thierry Herzog et Gilbert Azibert sont également jugés pour violation du secret de l’instruction.
LES «FADETTES», AFFAIRE DANS L’AFFAIRE

Durant l’enquête, le PNF avait estimé que si Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog avaient soudainement suspendu cette présumée opération, c’est par ce qu’une taupe aurait informé l’ex-président et son avocat que leur ligne était sous écoute. Ce qui avait déclenché l’affaire des «fadettes», qui a imprégné petit à petit le dossier initial.

En effet, suite à cette suspicion qu’un informateur aurait averti Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy, le PNF avait décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour l’identifier. Pour ce faire, il avait épluché les «fadettes» (factures téléphoniques) de plusieurs avocats importants, dont Eric Dupond-Moretti, aujourd’hui ministre de la Justice.

Classée sans suite, cette enquête a conduit à de nombreuses réactions, dénonçant lapartialité du PNF, créé sous le quinquennat de François Hollande. Parlant de «vraie voyoucratie», l’un des avocats de Thierry Herzog dans le dossier (et dont les «fadettes» avaient été épluchées) a ainsi affirmé que l’institution judiciaire avait espionné «les plus grands avocats du barreau de Paris pour se payer Sarkozy».

QUE RISQUE NICOLAS SARKOZY ?

Reste que le procès qui s’ouvre ce lundi ne concerne pas les «fadettes», mais bel et bien Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert. L’ancien président, qui affirme n’avoir jamais eu de contact téléphonique avec le haut magistrat et n’être pas intervenu en sa faveur (ce qu’ont approuvé les autorités monégasques), encourt au maximum dix ans de prison et une amende d’un million d’euros, ainsi que l’interdiction des droits civiques et d’exercer une fonction publique. A condition que la corruption et le trafic d’influence soient prouvés.
cnews.fr

 

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